LA CASA DE LOS ESPÍRITUS - ISABEL ALLENDE. CHAPITRE 1.
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La Maison aux Esprits.
Isabel Allende.





Chapitre 1. Barrabas arriva dans la famille par voie maritime, nota le petite Claire de son écriture délicate. Elle avait alors l'habitude d'écrire ce qui lui semblait important et plus tard, quand elle devint muette, elle écrivit aussi des futilités, sans soupçonner que cinquante ans plus tard, ses cahiers me serviraient à faire revivre le passé et à survivre à mes propres frayeurs. Le jour où arriva Barrabas ; c'était jeudi saint. Il était dans une cage infecte, recouvert de ses excréments et urines, le regard perdu d'un prisonnier misérable et sans défense, mais on devinait déjà - à son port de tête royal et la taille de son corps - le géant légendaire qu'il allait devenir. C'était un jour d'automne morne, qui ne laissait nullement présager les événements qui se déroulèrent pendant la messe de midi dans la paroisse de Saint Sébastien, à laquelle toute la famille assistait et que la jeune fille avait transcrits pour ne pas les oublier. En signe de deuil, les saints étaient vêtus de tissus pourpres, dépoussiérés chaque année par les bigotes dans le vestiaire de la sacristie, et sous ces draperies la cour céleste ressemblait à un fouillis de meubles en attente de déménagement, ni les bougies, l'encens ni les gémissements de l'orgue ne pouvaient égayer ce triste spectacle. Il y avait d'impressionnants paquets sombres là où se trouvaient les saints en pied, avec leurs visages constipés tous identiques, leurs perruques sophistiquées en cheveux morts, leurs rubis, leurs perles, leurs émeraudes de verre peint et leurs tenues de nobles florentins. Le seul autorisé à porter le deuil était le saint patron de l'Église, saint Sébastien, car, durant la Semaine Sainte, il évitait aux fidèles le spectacle de son corps tordu dans une position indécente, transpercé par une demi-douzaine de flèches, dégoulinant de sang et de larmes, tel un homosexuel souffrant, dont les plaies, miraculeusement fraîches grâce au pinceau du père Restrepo, faisaient frissonner Clara de dégoût.
C'était une longue semaine de pénitence et de jeûne, on ne jouait pas aux cartes, on ne faisait pas de musique qui puisse pousser à la luxure ou à l'oubli, et autant que possible, on prenait l'air le plus triste et on restait chaste, tandis que justement à cette période, le dard du démon aiguillonnait avec insistance la faible chair catholique. Pendant le jeûne on se régalait de doux feuilletés, de savoureux ragoûts de légumes, d'omelettes souples et de grands fromages qui arrivaient de la campagne, avec lesquels les familles rappelaient le Passion du Seigneur, prenant soin de ne pas goûter le plus petit morceau de viande ou de poisson, sous peine d'excommunion, ainsi que le répétait le père Restrepo. Personne n'aurait osé lui désobéir. Le prêtre était pourvu d'un long doigt accusateur qu'il pointait en public sur les pêcheurs et d'une langue habituée à troubler les sentiments.
— Toi, voleur qui as pris les deniers du culte ! criait-il depuis la chaire, en montrant du doigt un homme qui faisait mine de se débarrasser d'un fil sur le revers de sa veste pour ne pas le regarder. Toi, dévergondée qui te prostitues sur les quais! et il accusait doña Ester Trueba, invalide percluse d'arthrite qui adorait la Vierge Carmen, qui ouvrait grand les yeux de surprise ; elle ne savait pas ce que signifiait ce terme, ni où se trouvaient les quais. Repentez-vous, pêcheurs, immonde charogne, indignes du sacrifice de Notre Seigneur!
Jeûnez ! Faites pénitence !
Emporté par sa vocation zélée, le prêtre devait se retenir pour ne pas être en totale désobéissance avec les instructions de ses supérieurs ecclésiastiques, qu'un vent de modernisme faisait qu'ils s'opposaient au cilice et à la flagellation. Lui était partisan de vaincre les faiblesses de l'âme à coups de fouet. Il était connu pour ses débordements oratoires.
Ses fidèles le suivaient de paroisse en paroisse, transpirant à grosses gouttes en l'écoutant décrire les tourments des pécheurs en enfer, les chairs lacérées par d'ingénieuses machines de torture, les feux éternels, les crochets transperçant les membres virils, les reptiles répugnants qui s'insinuaient dans les orifices féminins et les multiples autres tortures qu'il instillait dans chaque sermon pour semer la terreur de Dieu. Avec son accent galicien, même Satan était décrit jusque dans ses difformités les plus intimes, lui dont la mission sur terre était de secouer les consciences des créoles indolents.
Severo del Valle était athée et franc-maçon, mais il avait des ambitions politiques et ne pouvait se payer le luxe de rater la messe la plus fréquentée du dimanche, ni même les fêtes, pour être vu de tous. Son épouse Nívea préférait échanger avec Dieu sans intermédiaires, elle n'avait aucune confiance dans les soutanes et les descriptions du ciel, du purgatoire et de l'enfer l'ennuyaient, mais elle soutenait volontiers les ambitions parlementaires de son mari, dans l'espoir que s'il occupait un poste au Congrès, elle pourrait obtenir le vote des femmes, pour lequel elle se battait depuis 10 ans, sans en être empêchée par ses multiples grossesses. Ce Jeudi Saint le père Restrepo avait atteint les limites du supportable avec ses visions apocalyptiques et Nívea commença à avoir des nausées. Elle se demanda si elle n'était pas à nouveau enceinte.
Malgré les lavages au vinaigre et les éponges imbibées de fiel, elle avait donné naissance à quinze enfants, dont onze étaient encore en vie, et elle avait des raisons de supposer qu'elle arrivait maintenant dans l'âge mûr, car sa plus jeune fille, Clara, avait dix ans. Son étonnante fertilité semblait s'être finalement calmée. Elle essaya d'attribuer son malaise au sermon du Père Restrepo quand ce dernier pointa le doigt vers elle pour parler des hypocrites qui prétendaient régulariser le situation des bâtards et légaliser le mariage civil. disloquant la famille, la patrie, la propriété et l'église, donnant aux femmes la même position que les hommes, défiant ouvertement la loi de Dieu, qui, sur ce sujet, était très précise. Nívea et Severo, avec leurs enfants, occupaient toute la troisième rangée de bancs. Clara était assise à côté de sa mère qui lui pressait la main avec impatience quand le discours du prêtre s'étalait un peu trop sur les pêchés de la chair, parce qu'elle savait que cela conduisait la petite à visualiser des aberrations qui dépassait la réalité ; elle avait remarqué qu'elle posait des questions auxquelles personne ne savait répondre. Clara était très précoce et elle avait une imagination débordante dont avaient hérité toutes les femmes de la famille du côté maternel. La température de l'église était montée et la forte odeur des cierges et de l'encens, et l'église qui était bondée de fidèles, fatiguaient Nívea. Elle souhaitait que la cérémonie prenne fin une bonne fois pour toutes, pour retourner chez elle où il faisait frais, s'assoir dans la galerie des fougères et savourer la cruche d'horchata que la nounou préparait les jours de fête. Elle regarda ses enfants ; les plus jeunes étaient fatigués, raides dans leurs beaux habits du dimanche, et les plus âgés commençaient à être inattentifs. Elle regarda Rosa, l'aînée de ses filles, et, comme toujours, elle s'étonna. Son étrange beauté avait quelque chose de troublant auquel même elle ne pouvait échapper, elle semblait faite d'une matière différente de celle de l'espèce humaine. Nívea savait qu'elle n'était pas de ce monde avant même sa naissance, parce qu'elle l'avait vue en rêves ; c'est pour cela qu'elle ne fut pas surprise par le cri que poussa la sage-femme quand elle la vit. A sa naissance, Rosa était blanche, le visage lisse, sans rides, telle une poupée de porcelaine, avec des cheveux verts et des yeux jaunes, la créature la plus belle qui était née sur cette terre depuis l'époque du péché originel, comme le dit la sage-femme en se signant. Dès son premier bain, la nounou lui lava les cheveux avec une infusion de camomille, ce qui eut pour effet d'atténuer leur couleur, leur donnant une teinte bronze, et elle la laissait nue au soleil pour fortifier sa peau, laquelle était translucide sur le ventre et les aisselles, où l'on devinait les veines et la texture particulière de ses muscles. Ces recettes de bohémiennes ne suffirent cependant pas, et très vite la nouvelle se répandit qu'un ange leur était né. Nívea s'attendait à ce que les étapes ingrates de la croissance amènent quelques imperfections à sa fille,
mais rien de tout cela ne se produisit ; au contraire, à dix-huit ans, Rosa n'avait pas pris de poids et n'avait pas eu de boutons, mais sa grâce s'était encore accentuée.. La couleur de sa peau, aux doux reflets bleutés, celle de sa chevelure, la lenteur de ses mouvements et son caractère taiseux, évoquaient un créature marine. Elle avait quelque chose d'un poisson et si elle avait une queue d'écailles elle serait une véritable sirène, mais ses deux jambes faisaient d'elle une créature entre l'humain et la mythologie. Malgré cela, la jeune fille avait eu une vie presque normale, elle avait un fiancé et elle se marierait un jour, ainsi quelqu'un d'autre hériterait de sa beauté.
Rosa pencha la tête et un rayon traversa les vitraux gothiques de l'église, dessinant sur son profil un halo de lumière. Quelques personnes se tournèrent pour la regarder et chuchotèrent, comme cela arrivait souvent sur son passage, mais Rosa semblait ne se rendre compte de rien, elle n'avait pas une once de vanité et ce jour là, elle était plus absente que d'habitude ; elle imaginait de nouvelles bêtes à broder sur sa nappe, mi-oiseaux et mi-mammifères, couvertes de plumes aux reflets irisés, et pourvues de cornes et de sabots, si grosses avec de petites ailes, qui défiaient les lois de la biologie et de l'aérodynamisme. Elle pensait rarement à son fiancé, Esteban Trueba ; elle l'aimait mais elle était très distraite et puis deux ans de séparation, c'est une longue absence. Il travaillait dans les mines du Nord. Il lui écrivait très régulièrement, et parfois Rosa lui répondait en lui envoyant des vers recopiés et des dessins de fleurs à l'encre de Chine sur parchemin. Par cette correspondance, que Nívea violait régulièrement, elle apprit les difficultés du métier de mineur, toujours sous la menace des effondrements, à la recherche de veines insaisissables, sollicitant des crédits en misant sur la chance, en espérant tomber sur un merveilleux filon d'or qui lui permettrait de faire fortune rapidement et de revenir pour conduire Rosa à l'autel,
devenant ainsi l'homme le plus heureux de l'univers, comme il le disait toujours à la fin de ses lettres. Rosa, cependant, n'était pas pressée de se marier et elle avait presque oublié l'unique baiser qu'ils échangèrent en se quittant et elle ne se rappelait même pas la couleur des yeux de ce fiancé tenace. Influencée par les romans, qui constituaient son unique lecture, elle aimait à l'imaginer portant des bottes à semelles, la peau tannée par les vents du désert, creusant la terre à la recherche de trésors de pirates, des doublons espagnols et des bijoux incas. et il était inutile que Nivea tente de la convaincre que les richesses dans les mines étaient incrustées dans les pierres, parce que pour Rosa, il était impossible que Esteban Trueba soulève des tonnes de cailloux dans l'espoir, en les soumettant à des processus d'incinération inique, qu'elles recrachent le moindre gramme d'or.
Pendant ce temps, elle l'attendait sans s'ennuyer, se consacrant à la gigantesque tâche qu'elle s'était imposée : broder la nappe la plus grande du monde. Elle commença à broder des chiens, des chats et des papillons, mais très vite sa fantaisie prit le dessus et on vit apparaître un paradis d'animaux inexistants qui sortaient de son aiguille sous le regard inquiet de son père. Severo considérait qu'il était temps que sa fille se réveille et qu'elle mette les pieds dans la réalité, qu'elle apprenne les tâches ménagères et qu'elle prépare son mariage ; mais Nivea ne partageait pas cette inquiétude. Elle préférait ne pas tourmenter sa fille avec des exigences terre à terre, car elle pressentait que sa fille était une créature céleste qui n'était pas faite pour vivre longtemps dans l'agitation vulgaire de ce monde ; elle la laissait donc en paix avec ses fils à broder et elle ne s'opposait pas à ce zoo cauchemardesque.
Une baleine du corset de Nivea se brisa et la pointe se planta dans ses côtes. Elle eut l'impression d'étouffer dans sa robe de velours bleu : le col en dentelle était trop haut, les manches trop étroites, la taille si serrée qu'en desserrant sa ceinture, elle ressentit des crampes d'estomac pendant une demi-heure, jusqu'à ce que ses entrailles aient repris leur place. Elle en avait souvent parlé avec ses amies suffragettes et elles étaient arrivées à la conclusion que tant que les femmes ne raccourciront pas les jupes et les cheveux et tant qu'elles continueraient à porter des jupons, elles pouvaient étudier la médecine ou avoir le droit de vote, parce qu'en aucune façon elles auraient le courage de le faire ; elle même n'en avait pas suffisamment pour être dans les premières à se passer de la mode. Elle remarqua que la voix de Galice avait cessé de marteler son cerveau. C'était une de ces longues pauses dans le sermon du curé, qui connaissait l'effet d'un silence gênant et il en abusait. Ses yeux brûlants profitaient de ces moments là pour fixer les paroissiens un par un. Nívea lâcha la main de sa fille Clara et chercha un mouchoir dans sa manche pour essuyer une goutte qui lui coulait le long du cou. Le silence s'épaissit ; le temps parut s'arrêter dans l'église, Mais personne n'osa tousser ni bouger, pour de ne pas attirer l'attention du père Restrepo. Ses dernières paroles résonnaient encore dans la nef.
Et à cet instant, comme Nívea s'en souviendrait bien des années plus tard, au milieu de l'angoisse et du silence, la voix de sa petite Clara se fit entendre très clairement.
— Psst ! Père Restrepo ! Si ce qu'on raconte de l'enfer était pur mensonge, nous nous serions tous fait avoir... L'index du jésuite, qui était suspendu dans les airs pour annoncer de nouveaux supplices, resta suspendu au dessus de sa tête tel un paratonnerre . Les gens retenaient leur souffle et ceux qui dodelinaient de la tête s'animèrent. Les époux Del Valle furent les premiers à réagir gagnés par la panique, et voyant que leurs enfants commençaient à s'agiter nerveusement. Severo comprit qu'il devait agir avant qu'un fou rire collectif n'éclate ou qu'un cataclysme céleste ne se déclenche. Il prit sa femme par le bras et Clara par le cou et sortit à grandes enjambées en les trainant, suivi par ses autres enfants, qui se précipitèrent tous ensemble vers la porte. Ils réussirent à s'échapper avant que le prêtre ne puisse invoquer un éclair qui les aurait transformés en statues de sel, mais depuis le seuil, ils entendirent sa terrible voix d'archange offensé.
— Possédée ! Orgueil démoniaque !
Ces paroles du père Restrepo restèrent gravées dans la mémoire de la famille avec la gravité d'un diagnostic et au cours des années suivantes, ils eurent souvent l'occasion de se les rappeler. La seule qui n'y repensa plus fut Clara elle-même, qui se contenta de les noter dans son journal et qui les oublia. Ses parents, en revanche, ne purent les ignorer, même s'ils s'accordaient à dire que la possession démoniaque et l'orgueil étaient deux péchés trop grands pour une fille aussi petite. Ils craignaient la médisance des gens et le fanatisme du père Restrepo. Jusqu'à ce jour là, ils n'avaient pas mis un nom sur les excentricités de leur plus jeune fille et ils n'avaient pas non plus fait le rapprochement avec des influences sataniques. Ils considéraient cela comme une singularité de la gamine, tout comme la claudication l'était pour Luis ou la beauté pour Rosa. Les pouvoirs de psychokinésie de Clara ne dérangeaient personne et ne causaient aucun trouble majeur ; ils se manifestaient presque toujours sur des sujets de peu d'importance et dans la stricte intimité familiale. Parfois, à l'heure des repas, lorsque tout le monde était réuni dans la grande salle à manger de la maison, assis dans un ordre strict de dignité et d'autorité, la salière se mettait à vibrer et à se déplacer soudainement sur la table, au milieu les verres et les assiettes, sans la moindre source d'énergie connue ni tour de magie. Nívea tirait les tresses de Clara, et grâce à cette méthode, elle parvenait à faire abandonner à sa fille son jeu fantasque et permettait à la salière de reprendre sa place et de s'immobiliser. Ses frères avaient pris des dispositions pour que, en cas de visites, celui qui se trouvait le plus proche arrête d'un geste de la main tout ce qui bougeait sur la table,
avant que les étrangers ne s'en aperçoivent et ne sursautent. La famille continuait à manger sans commenter. Ils s'étaient aussi habitués aux présages de leur petite sœur. Elle annonçait les tremblements de terre bien avant qu'il ne surviennent, ce qui était bien pratique dans ce pays soumis à des catastrophes,
parce ça leur laissait le temps de mettre à l'abri la vaisselle, et de mettre à portée de main les pantoufles pour sortir en tout hâte dans la nuit. Á l'âge de six ans Clara prédit que le cheval allait renverser Luis, mais il ne l'écouta pas et depuis il avait une hanche luxée. Le temps passant, sa jambe gauche devint plus courte et il devait utiliser une chaussure spéciale à haute plateforme qu'il fabriquait lui-même. À cette occasion, Nívea s'inquiéta, mais Nana la rassura en lui disant qu'il y a beaucoup d'enfants qui volent comme des mouches, qui devinent les rêves et qui parlent avec les esprits, mais que ça leur passait à tous quand ils perdaient leur innocence.
— Aucun n'arrive à l'âge adulte dans cet état, expliqua-t-elle Attendez que la petite soit réglée et vous verrez qu'elle perdra l'habitude de déplacer les meubles et d'annoncer des malheurs.
Clara était la préférée de la nounou. Elle l'avait vu naître et elle était la seule à comprendre vraiment la nature fantasque de l'enfant. Quand Clara sortit du ventre de sa mère, la nounou la berça, la lava, et dès cet instant elle aima désespérément cette créature fragile, avec ses poumons encombrés, risquant à tout moment de s'étouffer et de devenir violette. Elle avait dû souvent la ranimer grâce à la chaleur de sa forte poitrine quand elle manquait d'air, Parce qu'elle savait que c'était le seul remède contre l'asthme,
beaucoup plus efficace que les sirops avec de l'eau de vie du docteur Cuevas.
En ce jeudi saint, Severo déambulait dans la salle, préoccupé par le scandale que sa fille avait provoqué durant la messe. Il pensait que seul un fanatique comme le père Restrepo pouvait encore croire aux démons en plein vingtième siècle, siècle des lumières, de la science et de la technique, qui les avait réfutés définitivement. Nivea l'interrompit pour dire que là n'était pas le propos. Ce qui était grave était que si les prouesses de leur fille traversaient les murs de la maison et que le curé se mette à chercher, tout le monde serait au courant.
— Les gens vont se mettre à venir pour la regarder comme si c'était un phénomène, dit Nivea.
—Et le Parti Libéral ira se faire foutre, ajouta Severo, qui voyait le tort que pouvait faire à sa carrière politique d'avoir une sorcière dans la famille.
Ils en étaient là quand la nourrice arriva en trainant des pieds dans ses pantoufles et avec le froufrou de ses jupons amidonnés, en annonçant qu'il y avait des hommes dans la cour, en train de déposer un cadavre. Voilà ce qui s'est passé. Ils occupaient la première cour, entrés avec une charrette tirée par quatre chevaux, qui piétinaient les camélias en souillant de crottin les pavés luisants, dans un nuage de poussière, les hennissements des chevaux et les jurons d'hommes superstitieux gesticulant contre le mauvais œil.
Ils amenaient le corps de l'oncle Marcos avec tous ses bagages. Tout ce raffut était orchestré par un petit homme mielleux, vêtu d'une redingote noire et portant un chapeau trop grand pour lui, qui commença un discours solennel pour expliquer les circonstances qui les avaient conduits ici, mais il fut brutalement interrompu par Nivea, qui se jeta sur le cercueil poussiéreux qui contenait les restes de son frère préféré. Nivea criait pour qu'on ouvre le capiton, pour le voir de ses propres yeux. Elle avait déjà eu l'occasion de l'enterrer, et, pour cette raison, elle pouvait douter que cette fois non plus sa mort était définitive. Ses cris attirèrent les nombreux employés de la maison ainsi que tous les enfants, qui accoururent quand ils entendirent le nom de leur oncle mêlé à des lamentations funèbres.
Cela faisait environ deux ans que Clara n'avait pas vu son oncle Marcos, mais elle s'en souvenait très bien. C'était la seule image parfaitement nette de son enfance, et pour l'évoquer, elle n'avait pas besoin de regarder le daguerréotype du salon, sur lequel il apparaissait en tenue d'explorateur, appuyé sur un vieux fusil à canon double, le pied droit posé sur le cou d'un tigre de Malaisie, dans la même pose triomphante que celle qu'elle avait observée chez la Vierge du maître-autel, foulant aux pieds le démon vaincu au milieu de nuages en plâtre et d'anges blafards. Il suffisait à Clara de fermer les yeux pour voir son oncle en chair et en os, buriné par les intempéries sous tous les climats de la planète, mince, avec une moustache de pirate, qui laissait entrevoir son étrange sourire aux dents de requin.
Il semblait impossible qu'il se trouve là, dans cette caisse noire au milieu de la cour.
Lors de chacune de ses visites chez sa sœur Nívea, Marcos restait plusieurs mois, déclenchant l'enthousiasme de ses neveux, en particulier de Clara, et une tempête dans laquelle l'ordre domestique perdait tous ses repères. La maison se remplissait de malles, d'animaux empaillés, de lances d'indiens et de sacs de marin. De tous côtés les gens se heurtaient à son bazar inouï, des bestioles inconnues, qui avaient fait le voyage depuis de lointaines contrées, pour finir écrasées dans un recoin quelconque grâce au balai implacable de la nounou. Le comportement de l'oncle Marcos était celui d'un cannibale, comme disait Severo. Il passait la nuit à exécuter des mouvements incompréhensibles dans le salon qui, on le sut plus tard, étaient des exercices destinés à perfectionner le contrôle de l'esprit sur le corps et à améliorer la digestion.
Il faisait de l'alchimie dans la cuisine, envahissant toute la maison de fumées nauséabondes et massacrant les casseroles avec des substances solides qu'on ne pouvait pas décoller du fond. Pendant que les autres essayaient de dormir, il trainait ses bagages dans les couloirs, essayait de produire des sons aigus sur des instruments de sauvages et enseignait l'espagnol à un perroquet dont la langue maternelle était amazonienne. Le jour il dormait dans un hamac qu'il avait attaché entre deux colonnes du couloir, sans autre habit qu'un pagne, ce qui mettait Severo de très mauvaise humeur ; mais que Nivea excusait parce que Marcos l'avait convaincue que c'est ainsi que le nazaréen prêchait. Clara se souvenait parfaitement, même si à l'époque elle était toute petite, de la première fois que son oncle Marcos vint chez eux, de retour d'un de ses voyages. Il s'était installé comme s'il devait rester là pour toujours. Peu de temps après, s'ennuyant lors des veillées de demoiselles où la maîtresse de maison jouait du piano, las de jouer aux cartes et d'échapper aux remarques de toute la parentèle pour qu'il se range et qu'il travaille comme assistant dans le cabinet d'avocats de Severo del Valle, il fit l'acquisition d'un orgue de Barbarie et alla déambuler dans les rues, avec l'intention de séduire sa cousine Antoinette et, par la même occasion, réjouir le public avec sa musique à manivelle. L'engin n'était qu'une caisse rouillée équipée de roues, mais il l'avait peinte avec des motifs marins et y avait ajouté une fausse cheminée de bateau. On aurait dit une cuisinière à charbon.
L'orgue de Barbarie jouait alternativement une marche militaire et une valse, et entre deux tours de manivelle, le perroquet qui avait appris l'espagnol tout en gardant son accent étranger, attirait l'assistance avec des cris perçants. De son bec il sortait des bouts de papier d'une boite pour dire la bonne aventure aux plus curieux. Les papiers roses, verts et bleus étaient si ingénieux qu'ils indiquaient toujours les désirs secrets du client. En plus de ces papiers, il vendait des petites balles en sciure de bois pour amuser les enfants et des poudres contre l'impuissance, dont il parlait discrètement avec les personnes qui en souffraient. L'idée de l'orgue de Barbarie lui vint comme un ultime recours désespéré pour attirer la cousine Antoinette, après avoir essuyé des échecs en lui faisant la cour de manière plus conventionnelle. Il pensait qu'aucune femme saine d'esprit ne pouvait résister à une sérénade d'orgue de Barbarie. C'est ce qu'il fit. Un après midi, il s'installa sous sa fenêtre et joua sa marche militaire et sa valse, au moment où elle prenait le thé avec un groupe d'amies. Antoinette ne se sentit pas concernée jusqu'au moment où le perroquet commença à l'appeler par son prénom, et alors, elle se pencha à la fenêtre. Sa réaction ne fut pas celle qu'espérait son amoureux. Ses amis se chargèrent de répandre la nouvelle dans tous les salons de la ville, et le lendemain, les gens commencèrent à flâner dans les rues du centre-ville dans l'espoir de voir le beau-frère de Severo del Valle jouer de l'orgue de Barbarie et vendre des balles en sciure de bois avec un perroquet miteux, simplement pour le plaisir de constater que même dans les meilleures familles, il y avait de bonnes raisons d'avoir honte. Face à la gêne de la famille, Marcos dut abandonner l'orgue de Barbarie et choisir des méthodes moins ostentatoires pour séduire sa cousine Antonieta, mais il ne renonça pas à la harceler. De toute façon, il n'eut finalement pas de succès, parce que la jeune fille épousa du jour au lendemain un diplomate de 20 ans son aîné, qui l'emmena vivre dans un pays tropical dont personne ne put se souvenir du nom, mais qui laissait penser à la négritude, aux bananes et aux palmiers ; là elle put se remettre du souvenir ce prétendant qui ruina ses dix sept ans avec sa marche militaire et sa valse.
Marcos sombra dans la dépression deux ou trois jours au bout desquels il annonça qu'il ne se marierait jamais et qu'il partait faire le tour du monde. Il vendit l'orgue à un aveugle et laissa le perroquet en héritage pour Clara, mais la nounou l'empoisonna en cachette avec une surdose d'huile de foie de morue, parce qu'elle ne pouvait pas supporter son regard lubrique, ses puces et ses cris dissonants pour offrir des petits papiers pour l'avenir, des balles de sciure et des potions pour l'impuissance.
Ce fut le plus long voyage de Marcos. Il revint avec un chargement d'énormes caisses qui furent entreposées dans la dernière cour, entre le poulailler et le bûcher, jusqu'à la fin de l'hiver. Au tout début du printemps, il les fit déplacer à Parade Park, un immense terrain vague à ciel ouvert sur lequel la population se rassemblait pour assister au défilé militaire lors des fêtes nationales, avec la marche au pas de l'oie qu'elle avait imitée des Prussiens. À l'ouverture des caisses on découvrit qu'elles ne contenaient que des bouts de bois, de metal et de la toile peinte. Marcos passa deux semaines à assembler les pièces en suivant les instructions d'un manuel en anglais, qu'il déchiffra grâce à son imagination sans limite et un petit dictionnaire.
Une fois l'œuvre achevée, elle s'avéra être un oiseau aux dimensions préhistoriques, avec un facies d'aigle furieux peint à l'avant, des ailes mobiles et une hélice sur le dos. Ce fut un bouleversement. Les familles influentes oublièrent l'orgue de Barbarie et Marcos devint leur nouveau centre d'intérêt. La gente hacía paseos los domingos para ir a ver al pájaro y los vendedores de chucherías y fotógrafos ambulantes hicieron su agosto. Sin embargo, al poco tiempo comenzó a agotarse el interés del público. Entonces Marcos anunció que apenas se despejara el tiempo pensaba elevarse en el pájaro y cruzar la cordillera. La noticia se regó en pocas horas y se convirtió en el acontecimiento más comentado del año. La máquina yacía con la panza asentada en tierra firme, pesada y torpe,. con más aspecto de pato herido, que de uno de esos modernos aeroplanos que empezaban a fabricarse en Norteamérica. Nada en su apariencia permitía suponer que podría moverse y mucho menos encumbrarse y atravesar las montañas nevadas. Los periodistas y curiosos acudieron en tropel. Marcos sonreía inmutable ante la avalancha de preguntas y posaba para los fotógrafos sin ofrecer ninguna explicación técnica o científica respecto a la forma en que pensaba realizar su empresa. Hubo gente que viajó de provincia para ver el espectáculo. Cuarenta años después, su sobrino nieto Nicolás, a quien Marcos no llegó a conocer, desenterró la iniciativa de volar que siempre estuvo presente en los hombres de su estirpe.
Nicolás tuvo la idea de hacerlo con fines comerciales, en una salchicha gigantesca rellena con aire caliente,. que llevaría impreso un aviso publicitario de bebidas gaseosas. Pero, en los tiempos en que Marcos anunció su viaje en aeroplano, nadie creía que ese invento pudiera servir para algo útil. Él lo hacía por espíritu aventurero. El día señalado para el vuelo amaneció nublado, pero había tanta expectación, que Marcos no quiso aplazar la fecha. Se presentó puntualmente en el sitio y no dio ni una mirada al cielo que se cubría de grises nubarrones. La muchedumbre atónita, llenó todas las calles adyacentes, se encaramó en los techos y los balcones de las casas próximas y se apretujó en el parque. Ninguna concentración política pudo reunir a tanta gente hasta medio siglo después,. cuando el primer candidato marxista aspiraba, por medios totalmente democráticos, a ocupar el sillón de los Presidentes. Clara recordaría toda su vida ese día de fiesta. La gente se vistió de primavera, adelantándose un poco a la inauguración oficial de la temporada,. los hombres con trajes de lino blanco y las damas con los sombreros de pajilla italiana que hicieron furor ese año. Desfilaron grupos de escolares con sus maestros, llevando flores para el héroe. Marcos recibía las flores y bromeaba diciendo que esperaran que se estrellara para llevarle flores al entierro. El obispo en persona, sin que nadie se lo pidiera,. apareció con dos turiferarios a bendecir el pájaro y el orfeón de la gendarmería tocó música alegre y sin pretensiones, para el gusto popular. La policía, a caballo y con lanzas, tuvo dificultad en mantener a la multitud alejada del centro del parque,. donde estaba Marcos, vestido con una braga de mecánico, con grandes anteojos de automovilista y su cucalón de explorador. Para el vuelo llevaba, además, su brújula, un catalejo y unos extraños mapas de navegación aérea que él mismo había trazado basándose en las teorías de Leonardo da Vinci y en los conocimientos australes de los incas. Contra toda lógica, al segundo intento el pájaro se elevó sin contratiempos y hasta con cierta elegancia, entre los crujidos de su esqueleto y los estertores de su motor. Subió aleteando y se perdió entre las nubes, despedido por una fanfarria de aplausos, silbatos, pañuelos, banderas, redobles musicales del orfeón y aspersiones de agua bendita. En tierra quedó el comentario de la maravillada concurrencia y de los hombres más instruidos, que intentaron dar una explicación razonable al milagro. Clara siguió mirando el cielo hasta mucho después que su tío se hizo invisible. Creyó divisarlo diez minutos más tarde, pero sólo era un gorrión pasajero. Después de tres días, la euforia provocada por el primer vuelo de aeroplano en el país, se desvaneció y nadie volvió a acordarse del episodio, excepto Clara, que oteaba incansablemente las alturas.
A la semana sin tener noticias del tío volador,. se supuso que había subido hasta perderse en el espacio sideral y los más ignorantes especularon con la idea de que llegaría a la luna. Severo determinó, con una mezcla de tristeza y de alivio, que su cuñado se había caído con su máquina en algún resquicio de la cordillera, donde nunca sería encontrado. Nívea lloró desconsoladamente y prendió unas velas a san Antonio, patrono de las cosas perdidas. Severo se opuso a la idea de mandar a decir algunas misas,. porque no creía en ese recurso para ganar el cielo y mucho menos para volver a la tierra, y sostenía que las misas y las mandas, así como las indulgencias y el tráfico de estampitas y escapularios, eran un negocio deshonesto. En vista de eso, Nívea y la Nana pusieron a todos los niños a rezar a escondidas el rosario durante nueve días. Mientras tanto, grupos de exploradores y andinistas voluntarios lo buscaron incansablemente por picos y quebradas de la cordillera,. recorriendo uno por uno todos los vericuetos accesibles,. hasta que por último regresaron triunfantes y entregaron a la familia los restos mortales en un negro y modesto féretro sellado. Enterraron al intrépido viajero en un funeral grandioso. Su muerte lo convirtió en un héroe y su nombre estuvo varios días en los titulares de todos los periódicos. La misma muchedumbre que se juntó para despedirlo el día que se elevó en el pájaro, desfiló frente a su ataúd. Toda la familia lo lloró como se merecía, menos Clara, que siguió escrutando el cielo con paciencia de astrónomo. Una semana después del sepelio, apareció en el umbral de la puerta de la casa de Nívea y Severo del Valle, el propio tío Marcos, de cuerpo presente, con una alegre sonrisa entre sus bigotes de pirata.
Gracias a los rosarios clandestinos de las mujeres y los niños, como él mismo lo admitió, estaba vivo y en posesión de todas sus facultades, incluso la del buen humor. A pesar del noble origen de sus mapas aéreos, el vuelo había sido un fracaso, perdió el aeroplano y tuvo que regresar a pie,. pero no traía ningún hueso roto y mantenía intacto su espíritu aventurero. Esto consolidó para siempre la devoción de la familia por san Antonio y no sirvió de escarmiento a las generaciones futuras que también intentaron volar con diferentes medios.
Legalmente, sin embargo, Marcos era un cadáver. Severo del Valle tuvo que poner todo su conocimiento de las leyes al servicio de devolver la vida y la condición de ciudadano a su cuñado. Al abrir el ataúd, delante de las autoridades correspondientes, se vio que habían enterrado una bolsa de arena.
Este hecho manchó el prestigio, hasta entonces impoluto, de los exploradores y los andinistas voluntarios: desde ese día fueron considerados poco menos que malhechores.
La heroica resurrección de Marcos acabó por hacer olvidar a todo el mundo el asunto del organillo. Volvieron a invitarlo a todos los salones de la ciudad y, al menos por un tiempo, su nombre se reivindicó. Marcos vivió en la casa de su hermana por unos meses. Una noche se fue sin despedirse de nadie, dejando sus baúles, sus libros, sus armas, sus botas y todos sus bártulos. Severo, y hasta la misma Nívea, respiraron aliviados. Su última visita había durado demasiado. Pero Clara se sintió tan afectada, que pasó una semana caminando sonámbula y chupándose el dedo. La niña, que entonces tenía siete años,. había aprendido a leer los libros de cuentos de su tío y estaba más cerca de él que ningún otro miembro de la familia, debido a sus habilidades adivinatorias. Marcos sostenía que la rara virtud de su sobrina podía ser una fuente de ingresos y una buena oportunidad para desarrollar su propia clarividencia. Tenía la teoría de que esta condición estaba presente en todos los seres humanos,. especialmente en los de su familia, y que si no funcionaba con eficiencia era sólo por falta de entrenamiento. Compró en el Mercado Persa una bola de vidrio que, según él, tenía propiedades mágicas y venía de Oriente,. pero más tarde se supo que era sólo un flotador de bote pesquero, la puso sobre un paño de terciopelo negro y anunció que podía ver la suerte, curar el mal de ojo, leer el pasado y mejorar la calidad de los sueños, todo por cinco centavos. Sus primeros clientes fueron las sirvientas del vecindario. Una de ellas había sido acusada de ladrona, porque su patrona había extraviado una sortija. La bola de vidrio indicó el lugar donde se encontraba la joya: había rodado debajo de un ropero. Al día siguiente había una cola en la puerta de la casa. Llegaron los cocheros, los comerciantes, los repartidores de leche y agua y más tarde aparecieron discretamente algunos empleados municipales y señoras distinguidas,. que se deslizaban discretamente a lo largo de las paredes, procurando no ser reconocidas. La clientela era recibida por la Nana, que los ordenaba en la antesala y cobraba los honorarios. Este trabajo la mantenía ocupada casi todo el día y llegó a absorberla tanto,. que descuidó sus labores en la cocina y la familia empezó a quejarse de que lo único que había para la cena eran porotos añejos y dulce de membrillo. Marcos arregló la cochera con unos cortinajes raídos que alguna vez pertenecieron al salón,. pero que el abandono y la vejez habían convertido en polvorientas hilachas. Allí atendía al público con Clara. Los dos adivinos vestían túnicas «del color de los hombres de la luz», como llamaba Marcos al amarillo. La Nana tiñó las túnicas con polvos de azafrán, haciéndolas hervir en la olla destinada al manjar blanco. Marcos llevaba, además de la túnica, un turbante amarrado en la cabeza y un amuleto egipcio colgando al cuello. Se había dejado crecer la barba y el pelo y estaba más delgado que nunca. Marcos y Clara resultaban totalmente convincentes, sobre todo porque la niña no necesitaba mirar la bola de vidrio para adivinar lo que cada uno quería oír. Lo soplaba al oído al tío Marcos, quien transmitía el mensaje al cliente e improvisaba los consejos que le parecían atinados. Así se propagó su fama, porque los que llegaban al consultorio alicaídos y tristes, salían llenos de esperanzas,. los enamorados que no eran correspondidos obtenían orientación para cultivar el corazón indiferente y los pobres se llevaban infalibles martingalas para apostar en las carreras del canódromo. El negocio llegó a ser tan próspero, que la antesala estaba siempre atiborrada de gente y a la Nana empezaron a darle vahídos de tanto estar parada. En esa ocasión Severo no tuvo necesidad de intervenir para ponerle fin a la iniciativa empresarial de su cuñado,. porque los dos adivinos, al darse cuenta de que sus aciertos podían modificar el destino de la clientela,. que seguía al pie de la letra sus palabras, se atemorizaron y decidieron que ése era un oficio de tramposos.
Abandonaron el oráculo de la cochera y se repartieron equitativamente las ganancias, aunque en realidad la única que estaba interesada en el aspecto material del negocio era la Nana.
De todos los hermanos Del Valle, Clara era la que tenía más resistencia e interés para escuchar los cuentos de su tío. Podía repetir cada uno, sabía de memoria varias palabras en dialectos de indios extranjeros,. conocía sus costumbres y podía describir la forma en que se atraviesan trozos de madera en los labios y en los lóbulos de las orejas, así como los ritos de iniciación y los nombres de las serpientes más venenosas y sus antídotos. Su tío era tan elocuente, que la niña podía sentir en su propia carne la quemante mordedura de las víboras,. ver al reptil deslizarse sobre la alfombra entre las patas del arrimo de jacarandá y escuchar los gritos de las guacamayas entre las cortinas del salón. Se acordaba sin vacilaciones del recorrido de Lope de Aguirre en su búsqueda de El Dorado,. de los nombres impronunciables de la flora y la fauna visitadas o inventadas por su tío maravilloso,. sabía de los lamas que toman té salado con grasa de yac y podía describir con detalle a las opulentas nativas de la Polinesia, los arrozales de la China o las blancas planicies de los países del Norte,. donde el hielo eterno mata a las bestias y a los hombres que se distraen, petrificándolos en pocos minutos. Marcos tenía varios diarios de viaje donde escribía sus recorridos y sus impresiones así como una colección de mapas y de libros de cuentos, de aventuras y hasta de hadas, que guardaba dentro de sus baúles en el cuarto de los cachivaches, al fondo del tercer patio de la casa.
De allí salieron para poblar los sueños de sus descendientes hasta que fueron quemados por error medio siglo más tarde, en una pira infame.
De su último viaje, Marcos regresó en un ataúd. Había muerto de una misteriosa peste africana que lo fue poniendo arrugado y amarillo como un pergamino. Al sentirse enfermo emprendió el viaje de vuelta con la esperanza de que los cuidados de su hermana y la sabiduría del doctor Cuevas le devolverían la salud y la juventud,. pero no resistió los sesenta días de travesía en barco y a la altura de Guayaquil murió consumido por la fiebre y delirando sobre mujeres almizcladas y tesoros escondidos. El capitán del barco, un inglés de apellido Longfellow, estuvo a punto de lanzarlo al mar envuelto en una bandera, pero Marcos había hecho tantos amigos y enamorado a tantas mujeres a bordo del transatlántico, a pesar de su aspecto jibarizado y su delirio,. que los pasajeros se lo impidieron y Longfellow tuvo que almacenarlo, junto a las verduras del cocinero chino, para preservarlo del calor y los mosquitos del trópico, hasta que el carpintero de a bordo le improvisó un cajón. En El Callao consiguieron un féretro apropiado y algunos días después el capitán, furioso por las molestias que ese pasajero le había causado a la Compañía de Navegación y a él personalmente,. lo descargó sin miramientos en el muelle, extrañado de que nadie se presentara a reclamarlo ni a pagar los gastos extraordinarios. Más tarde se enteró de que el correo en esas latitudes no tenía la misma confiabilidad que en su lejana Inglaterra y que sus telegramas se volatilizaron por el camino. Afortunadamente para Longfellow, apareció un abogado de la aduana que conocía a la familia Del Valle y ofreció hacerse cargo del asunto,. metiendo a Marcos y su complejo equipaje en un coche de flete y llevándolo a la capital al único domicilio fijo que se le conocía: la casa de su hermana.
Para Clara ése habría sido uno de los momentos más dolorosos de su vida, si Barrabás; no hubiera llegado mezclado con los bártulos de su tío. Ignorando la perturbación que reinaba en el patio, su instinto la condujo directamente al rincón donde habían tirado la jaula. Adentro estaba Barrabás; Era un montón de huesitos cubiertos con un pelaje de color indefinido, lleno de peladuras infectadas, un ojo cerrado y el otro supurando legañas, inmóvil como un cadáver en su propia porquería. A pesar de su apariencia, la niña no tuvo dificultad en identificarlo.
—¡Un perrito! —chilló.
Se hizo cargo del animal. Lo sacó de la jaula, lo acunó en su pecho y con cuidados de misionera consiguió darle agua en el hocico hinchado y reseco.
Nadie se había preocupado de alimentarlo desde que el capitán Longfellow, quien como todos los ingleses trataba mucho mejor a los animales que a los humanos, lo depositó con el equipaje en el muelle. Mientras el perro estuvo a bordo junto a su amo moribundo,. el capitán lo alimentó con su propia mano y lo paseó por la cubierta,. prodigándole todas las atenciones que le escatimó a Marcos, pero una vez en tierra firme, fue tratado como parte del equipaje.
Clara se convirtió en una madre para el animal, sin que nadie le disputara ese dudoso privilegio, y consiguió reanimarlo. Un par de días más tarde, una vez que se calmó la tempestad de la llegada del cadáver y del entierro del tío Marcos, Severo se fijó en el bicho peludo que su hija llevaba en los brazos.
—¿Qué es eso? —preguntó.
—Barrabás —dijo Clara.
—Entrégueselo al jardinero, para que se deshaga de él. Puede contagiarnos alguna enfermedad —ordenó Severo.
Pero Clara lo había adoptado.
—Es mío, papá. Si me lo quita, le juro que dejo de respirar y me muero.
Se quedó en la casa. Al poco tiempo corría por todas partes devorándose los flecos de las cortinas, las alfombras y las patas de los muebles. Se recuperó de su agonía con gran rapidez y empezó a crecer. Al bañarlo se supo que era negro, de cabeza cuadrada, patas muy largas y pelo corto. La Nana sugirió mocharle la cola, para que pareciera perro fino,. pero Clara agarró un berrinche que degeneró en ataque de asma y nadie volvió a mencionar el asunto.
Barrabás; se quedó con la cola entera y con el tiempo ésta llegó a tener el largo de un palo de golf, provista de movimientos incontrolables que barrían las porcelanas de las mesas y volcaban las lámparas. Era de raza desconocida. No tenía nada en común con los perros que vagabundeaban por la calle y mucho menos con las criaturas de pura raza que criaban algunas familias aristocráticas. El veterinario no supo decir cuál era su origen y Clara supuso que provenía de la China,. porque gran parte del contenido del equipaje de su tío eran recuerdos de ese lejano país. Tenía una ilimitada capacidad de crecimiento. A los seis meses era del tamaño de una oveja y al año de las proporciones de un potrillo. La familia, desesperada, se preguntaba hasta dónde crecería y comenzaron a dudar de que fuera realmente un perro,.
especularon que podía tratarse de un animal exótico cazado por el tío explorador en alguna región remota del mundo y que tal vez en su estado primitivo era feroz. Nívea observaba sus pezuñas de cocodrilo y sus dientes afilados y su corazón de madre se estremecía pensando que la bestia podía arrancarle la cabeza a un adulto de un tarascón y con mayor razón a cualquiera de sus niños. Pero Barrabás; no daba muestras de ninguna ferocidad, por el contrario. Tenía los retozos de un gatito. Dormía abrazado a Clara, dentro de su cama, con la cabeza en el almohadón de plumas y tapado hasta el cuello porque era friolento, pero después, cuando ya no cabía en la cama, se tendía en el suelo a su lado, con su hocico de caballo apoyado en la mano de la niña.
Nunca se lo vio ladrar ni gruñir. Era negro y silencioso como una pantera, le gustaban el jamón y las frutas confitadas y cada vez que había visitas y olvidaban encerrarlo,. entraba sigilosamente al comedor y daba una vuelta a la mesa retirando con delicadeza sus bocadillos preferidos de los platos sin que ninguno de los comensales se atreviera a impedírselo. A pesar de su mansedumbre de doncella, Barrabás inspiraba terror. Los proveedores huían precipitadamente cuando se asomaba a la calle y en una oportunidad su presencia provocó pánico entre las mujeres que hacían fila frente al carretón que repartía la leche, espantando al percherón de tiro, que salió dispararlo en medio de un estropicio de cubos de leche desparramados en el empedrado.
Severo tuvo que pagar todos los destrozos y ordenó que el perro fuera amarrado en el patio,. pero Clara tuvo otra de sus pataletas y la decisión fue aplazada por tiempo indefinido. La fantasía popular y la ignorancia respecto a su raza, atribuyeron a Barrabás características mitológicas. Contaban que siguió creciendo y que si no hubiera puesto fin a su existencia la brutalidad de un carnicero, habría llegado a tener el tamaño de un camello. La gente lo creía una cruza de perro con yegua,. suponían que podían aparecerle alas, cuernos y un aliento sulfuroso de dragón, como las bestias que bordaba Rosa en su interminable mantel. La Nana, harta de recoger porcelana rota y oír los chismes de que se convertía en lobo las noches de luna llena,. usó con él el mismo sistema que con el loro, pero la sobredosis de aceite de hígado de bacalao no lo mató; sino que le provocó una cagantina de cuatro días que cubrió la casa de arriba abajo y que ella misma tuvo que limpiar.
Eran tiempos difíciles. Yo tenía entonces alrededor de veinticinco años, pero me parecía que me quedaba poca vida por delante para labrarme un futuro y tener la posición que deseaba. Trabajaba como un animal y las pocas veces que me sentaba a descansar, obligado por el tedio de algún domingo, sentía que estaba perdiendo momentos preciosos y que cada minuto de ocio era un siglo más lejos de Rosa. Vivía en la mina, en una casucha de tablas con techo de zinc, que me fabriqué yo mismo con la ayuda de un par de peones.
Era una sola pieza cuadrada donde acomodé mis pertenencias, con un ventanuco en cada pared, para que circulara el aire bochornoso del día, con postigos para cerrarlos en la noche, cuando corría el viento glacial. Todo mi mobiliario consistía en una silla, un catre de campaña, una mesa rústica, una máquina de escribir y una pesada caja fuerte que tuve que hacer llevar a lomo de mula a través del desierto, donde guardaba los jornales de los mineros, algunos documentos y una bolsita de lona donde brillaban los pequeños trozos de oro que representaban el fruto de tanto esfuerzo. No era cómoda, pero yo estaba acostumbrado a la incomodidad. Nunca me había bañado en agua caliente y los recuerdos que tenía de mi niñez eran de frío, soledad y un eterno vacío en el estómago. Allí comí, dormí y escribí durante dos años, sin más distracción que unos cuantos libros muchas veces leídos, una ruma de periódicos atrasados, unos textos en inglés que me sirvieron para aprender los rudimentos de esa magnífica lengua, y una caja con llave donde guardaba la correspondencia que mantenía con Rosa. Me había acostumbrado a escribirle a máquina, con una copia que guardaba para mí y que ordenaba por fechas junto a las pocas cartas que recibí de ella. Comía el mismo rancho que se cocinaba para los mineros y tenía prohibido que circulara licor en la mina. Tampoco lo tenía en mi casa, porque siempre he pensado que la soledad y el aburrimiento terminan por convertir al hombre en alcohólico. Tal vez el recuerdo de mi padre, con el cuello desabotonado, la corbata floja y manchada, los ojos turbios y el aliento pesado, con un vaso en la mano, hicieron de mí un abstemio. No tengo buena cabeza para el trago, me emborracho con facilidad.
Descubrí eso a los dieciséis años y nunca lo he olvidado. Una vez me preguntó mi nieta cómo pude vivir tanto tiempo solo y tan lejos de la civilización. No lo sé. Pero en realidad debe haber sido más fácil para mí que para otros, porque no soy una persona sociable, no tengo muchos amigos ni me gustan las fiestas o el bochinche, por el contrario, me siento mejor solo. Me cuesta mucho intimar con la gente. En aquella época todavía no había vivido con una mujer, así es que tampoco podía echar de menos lo que no conocía. No era enamoradizo, nunca lo he sido, soy de naturaleza fiel, a pesar de que basta la sombra de un brazo, la curva de una cintura, el quiebre de una rodilla femenina, para que me vengan ideas a la cabeza aún hoy, cuando ya estoy tan viejo que al verme en el espejo no me reconozco. Parezco un árbol torcido. No estoy tratando de justificar mis pecados de juventud con el cuento de que no podía controlar el ímpetu de mis deseos, ni mucho menos. A esa edad yo estaba acostumbrado a la relación sin futuro con mujeres de vida ligera, puesto que no tenía posibilidad con otras. En mi generación hacíamos un distingo entre las mujeres decentes y las otras y también dividíamos a las decentes entre propias y ajenas. No había pensado en el amor antes de conocer a Rosa y el romanticismo me parecía peligroso e inútil y si alguna vez me gustó alguna jovencita, no me atreví a acercarme a ella por temor a ser rechazado y al ridículo. He sido muy orgulloso y por mi orgullo he sufrido más que otros.
Ha pasado mucho más de medio siglo, pero aún tengo grabado en la memoria el momento preciso en que Rosa, la bella, entró en mi vida, como un ángel distraído que al pasar me robó el alma. Iba con la Nana y otra criatura, probablemente alguna hermana menor. Creo que llevaba un vestido color lila, pero no estoy seguro, porque no tengo ojo para la ropa de mujer y porque era tan hermosa, que aunque llevara una capa de armiño, no habría podido fijarme sino en su rostro. Habitualmente no ando pendiente de las mujeres, pero habría tenido que ser tarado para no ver esa aparición que provocaba un tumulto a su paso y congestionaba el tráfico, con ese increíble pelo verde que le enmarcaba la cara como un sombrero de fantasía, su porte hada y esa manera de moverse como si fuera volando. Pasó por delante de mí sin verme y penetró flotando a la confitería de la Plaza de Armas. Me quedé en la calle, estupefacto, mientras ella compraba caramelos de anís, eligiéndolos uno por uno, con su risa de cascabeles, echándose unos a la boca y dando otros a su hermana. No fui el único hipnotizado, en pocos minutos se formó un corrillo de hombres que atisbaban por la vitrina. Entonces reaccioné. No se me ocurrió que estaba muy lejos de ser el pretendiente ideal para aquella joven celestial, puesto que no tenía fortuna, distaba de ser buen mozo y tenía por delante un futuro incierto.
¡Y no la conocía! Pero estaba deslumbrado y decidí en ese mismo momento que era la única mujer digna de ser mi esposa y que si no podía tenerla, prefería el celibato. La seguí todo el camino de vuelta a su casa. Me subí en el mismo tranvía y me senté tras ella, sin poder quitar la vista de su nuca perfecta, su cuello redondo, sus hombros suaves acariciados por los rizos verdes que escapaban del peinado. No sentí el movimiento del tranvía, porque iba como en sueños. De pronto se deslizó por el pasillo, y al pasar por mi lado sus sorprendentes pupilas de oro se detuvieron un instante en las mías. Debí morir un poco. No podía respirar y se me detuvo el pulso. Cuando recuperé la compostura , tuve que saltar a la vereda, con riesgo de romperme algún hueso, y correr en dirección a la calle que ella había tomado. Adiviné donde vivía al divisar una mancha color lila que se esfumaba tras un portón. Desde ese día monté guardia frente a su casa, paseando la cuadra como perro huacho, espiando, sobornando al jardinero, metiendo conversación a las sirvientas, hasta que conseguí hablar con la Nana y ella, santa mujer, se compadeció de mí y aceptó hacerle llegar los billetes de amor, las flores y las incontables cajas de caramelos de anís con que intenté ganar su corazón. También le enviaba acrósticos. No sé versificar, pero había un librero español que era un genio para la rima, donde mandaba a hacer poemas, canciones, cualquier cosa cuya materia prima fuera la tinta y el papel. Mi hermana Férula me ayudó a acercarme a la familia Del Valle, descubriendo remotos parentescos entre nuestros apellidos y buscando la oportunidad de saludarnos a la salida de misa.
Así fue como pude visitar a Rosa. El día que entré a su casa y la tuve al alcance de mi voz, no se me ocurrió nada para decirle. Me quedé mudo, con el sombrero en la mano y la boca abierta, hasta que sus padres, que conocían esos síntomas, me rescataron. No sé qué pudo ver Rosa en mí, ni por qué con el tiempo, me aceptó por esposo. Llegué a ser su novio oficial sin tener que realizar ninguna proeza sobrenatural, porque a pesar de su belleza inhumana y sus innumerables virtudes, Rosa no tenía pretendientes. Su madre me dio la explicación: dijo que ningún hombre se sentía lo bastante fuerte como para pasar la vida defendiendo a Rosa de las apetencias de los demás. Muchos la habían rondado, perdiendo la razón por ella, pero hasta que yo aparecí en el horizonte, no se había decidido nadie. Su belleza atemorizaba, por eso la admiraban de lejos, pero no se acercaban. Yo nunca pensé en eso, en realidad.
Mi problema era que no tenía ni un peso, pero me sentía capaz, por la fuerza del amor, de convertirme en un hombre rico. Miré a mi alrededor buscando un camino rápido, dentro de los límites de la honestidad en que me habían educado, y vi que para triunfar necesitaba tener padrinos, estudios especiales o un capital. No era suficiente tener un apellido respetable. Supongo que si hubiera tenido dinero para empezar, habría apostado al naipe o a los caballos, pero como no era el caso, tuve que pensar en trabajar en algo que, aunque fuera arriesgado, pudiera darme fortuna. Las minas de oro y de plata eran el sueño de los aventureros: podían hundirlos en la miseria, matarlos de tuberculosis o convertirlos en hombres poderosos. Era cuestión de suerte.
Obtuve la concesión de una mina en el Norte con la ayuda del prestigio del apellido de mi madre, que sirvió para que el banco me diera una fianza. Me hice firme propósito de sacarle hasta el último gramo del precioso metal, aunque para ello tuviera que estrujar el cerro con mis propias manos y moler las rocas a patadas. Por Rosa estaba dispuesto a eso y mucho más.
A fines del otoño, cuando la familia se había tranquilizado respecto a las intenciones del padre Restrepo, quien tuvo que apaciguar su vocación de inquisidor después que el obispo en persona le advirtió que dejara en paz a la pequeña Clara del Valle, y cuando todos se habían resignado a la idea de que el tío Marcos estaba realmente muerto, comenzaron a concretarse los planes políticos de Severo. Había trabajado durante años con ese fin. Fue un triunfo para él cuando lo invitaron a presentarse como candidato del Partido Liberal en las elecciones parlamentarias, en representación de una provincia del Sur donde nunca había estado y tampoco podía ubicar fácilmente en el mapa. El Partido estaba muy necesitado de gente y Severo muy ansioso de ocupar un escaño en el Congreso, de modo que no tuvieron dificultad en convencer a los humildes electores del Sur, que nombraran a Severo como su candidato. La invitación fue apoyada por un cerdo asado, rosado y monumental, que fue enviado por los electores a la casa de la familia Del Valle. Iba sobre una gran bandeja de madera, perfumado y brillante, con un perejil en el hocico y una zanahoria en el culo, reposando en un lecho de tomates. Tenía un costurón en la panza y adentro estaba relleno con perdices, que a su vez estaban rellenas con ciruelas. Llegó acompañado por una garrafa que contenía medio galón del mejor aguardiente del país. La idea de convertirse en diputado o, mejor aún, en senador, era un sueño largamente acariciado por Severo. Había ido llevando las cosas hasta esa meta con un minucioso trabajo de contactos, amistades, conciliábulos, apariciones públicas discretas pero eficaces, dinero y favores que hacía a las personas adecuadas en el momento preciso. Aquella provincia sureña, aunque remota y desconocida, era lo que estaba esperando.
Lo del cerdo fue un martes. El viernes, cuando ya del cerdo no quedaba más que los pellejos y los huesos que roía Barrabás; en el patio, Clara anunció que habría otro muerto en la casa.
—Pero será un muerto por equivocación —dijo.
El sábado pasó mala noche y despertó gritando. La Nana le dio una infusión de tilo y nadie le hizo caso, porque estaban ocupados con los preparativos del viaje del padre al Sur y porque la bella Rosa amaneció con fiebre. Nívea ordenó que dejaran a Rosa en cama y el doctor Cuevas dijo que no era nada grave, que le dieran una limonada tibia y bien azucarada, con un chorrillo de licor, para que sudara la calentura. Severo fue a ver a su hija y la encontró arrebolada y con los ojos brillantes, hundida en los encajes color mantequilla de sus sábanas. Le llevó de regalo un carnet de baile y autorizó a la Nana para abrir la garrafa de aguardiente y echarle a la limonada. Rosa se bebió la limonada, se arropó en su mantilla de lana y se durmió enseguida al lado de Clara, con quien compartía la habitación.
En la mañana del domingo trágico, la Nana se levantó temprano, como siempre. Antes de ir a misa fue a la cocina a preparar el desayuno de la familia. La cocina a leña y carbón había quedado preparada desde el día anterior y ella encendió el fogón en el rescoldo de las brasas aún tibias.
Mientras calentaba el agua y hervía la leche, fue acomodando los platos para llevarlos al comedor. Empezó a cocinar la avena, a colar el café, tostar el pan.
Arregló dos bandejas, una para Nívea, que siempre tomaba su desayuno en la cama, y otra para Rosa, que por estar enferma tenía derecho a lo mismo.
Cubrió la bandeja de Rosa con una servilleta de lino bordado por las monjas, para que no se enfriara el café y no le entraran moscas, y se asomó al patio para ver que Barrabás no estuviera cerca. Tenía el prurito de asaltarla cuando ella pasaba con el desayuno. Lo vio distraído jugando con una gallina y aprovechó para salir en su largo viaje por los patios y los corredores, desde la cocina, al fondo de la casa, hasta el cuarto de las niñas, al otro extremo. Frente a la puerta de Rosa vaciló, golpeada por la fuerza del presentimiento. Entró sin anunciarse a la habitación, como era su costumbre, y al punto notó que olía a rosas, a pesar de que no era la época de esas flores. Entonces la Nana supo que había ocurrido una desgracia irreparable. Depositó con cuidado la bandeja en la mesa de noche y caminó lentamente hasta la ventana. Abrió las pesadas cortinas y el pálido sol de la mañana entró en el cuarto. Se volvió acongojada y no le sorprendió ver sobre la cama a Rosa muerta, más bella que nunca, con el pelo definitivamente verde, la piel del tono del marfil nuevo y sus ojos amarillos como la miel, abiertos. A los pies de la cama estaba la pequeña Clara observando a su hermana. La Nana se arrodilló junto a la cama, tomó la mano a Rosa y comenzó a rezar. Siguió rezando hasta que se escuchó en toda la casa un terrible lamento de buque perdido. Fue la primera y última vez que Barrabás; se hizo oír. Aulló a la muerta durante todo el día, hasta destrozarle los nervios a los habitantes de la casa y a los vecinos, que acudieron atraídos por ese gemido de naufragio.
Al doctor Cuevas le bastó echar una mirada al cuerpo de Rosa para saber que la muerte se debió a algo mucho más grave que una fiebre de morondanga. Comenzó a husmear por todos lados, inspeccionó la cocina, pasó los dedos por las cacerolas, abrió los sacos de harina, las bolsas de azúcar, las cajas de frutas secas, revolvió todo y dejó a su paso un desparrame de huracán.
Hurgó en los cajones de Rosa, interrogó a los sirvientes uno por uno, acosó a la Nana hasta que la puso fuera de sí y finalmente sus pesquisas lo condujeron a la garrafa de aguardiente que requisó sin miramientos. No le comunicó a nadie sus dudas, pero se llevó la botella a su laboratorio. Tres horas después estaba de regreso con una expresión de horror que transformaba su rubicundo rostro de fauno en una máscara pálida que no le abandonó durante todo ese terrible asunto. Se dirigió a Severo, lo tomó de un brazo y lo llevó aparte.
—En ese aguardiente había suficiente veneno como para reventar a un toro —le dijo a boca de jarro—. Pero para estar seguro de que eso fue lo que mató a la niña, tengo que hacer una autopsia.
su lado. Era la primera vez que estaba tan cerca del patrón desde que vivía en su casa. Severo sirvió una copa de jerez para cada uno y se bebió la suya de un trago. Hundió la cabeza entre sus dedos, mesándose los cabellos y mascullando entre dientes una incomprensible y triste letanía. La Nana, que estaba sentada rígidamente en la punta de la silla, se relajó al verlo llorar.
Estiró su mano áspera y con un gesto automático le alisó el pelo con la misma caricia que durante veinte años había empleado para consolarle a los hijos.
El levantó la vista y observó el rostro sin edad, los pómulos indígenas, el moño negro, el amplio regazo donde había visto hipar y dormir a codos sus descendientes y sintió que esa mujer cálida y generosa como la tierra podía darle consuelo. Apoyó la frente en su falda, aspiró el suave olor de su delantal almidonado y rompió en sollozos como un niño, vertiendo todas las lágrimas que había aguantado en su vida de hombre. La Nana le rascó la espalda, le dio palmaditas de consuelo, le habló en la media lengua que empleaba para adormecer a los niños y le cantó en un susurro sus baladas campesinas, hasta que consiguió tranquilizarlo. Permanecieron sentados muy juntos, bebiendo jerez, llorando a intervalos y rememorando los tiempos dichosos en que Rosa corría por el jardín sorprendiendo a las mariposas con su belleza de fondo de mar.
En la cocina, el doctor Cuevas y su ayudante prepararon sus siniestros utensilios y sus frascos malolientes, se colocaron delantales de hule, se enrollaron las mangas y procedieron a hurgar en la intimidad de la bella Rosa, hasta comprobar, sin lugar a dudas, que la joven había ingerido una dosis superlativa de veneno para ratas.
—Esto estaba destinado a Severo —concluyó el doctor lavándose las manos en el fregadero.
El ayudante, demasiado emocionado por la hermosura de la muerta, no se resignaba a dejarla cosida como un saco y sugirió acomodarla un poco.
Entonces se dieron ambos a la tarea de preservar el cuerpo con ungüentos y rellenarlo con emplastos de embalsamador. Trabajaron hasta las cuatro de la madrugada, hora en la que el doctor Cuevas se declaró vencido por el cansancio y la tristeza y salió. En la cocina quedó Rosa en manos del ayudante, que la lavó con una esponja, quitándole las manchas de sangre, le colocó su camisa bordada para tapar el costurón que tenía desde la garganta hasta el sexo y le acomodó el cabello. Después limpió los vestigios de su trabajo.
El doctor Cuevas encontró en el salón a Severo acompañado por la Nana, ebrios de llanto y jerez.
—Está lista—dijo—. Vamos a arreglarla un poco para que la vea su madre.
Le explicó a Severo que sus sospechas eran fundadas y que en el estómago de su hija había encontrado la misma sustancia mortal que en el aguardiente regalado. Entonces Severo se acordó de la predicción de Clara y perdió el resto de compostura que le quedaba, incapaz de resignarse a la idea de que su hija había muerto en su lugar. Se desplomó gimiendo que él era el culpable, por ambicioso y fanfarrón, que nadie lo había mandado a meterse en política, que estaba mucho mejor cuando era un sencillo abogado y padre de familia, que renunciaba en ese instante y para siempre a la maldita candidatura, al Partido Liberal, a sus pompas y sus obras, que esperaba que ninguno de sus descendientes volviera a mezclarse en política, que ése era un negocio de matarifes y bandidos, hasta que el doctor Cuevas se apiadó y terminó de emborracharlo. El jerez pudo más que la pena y la culpa. La Nana y el doctor se lo llevaron en vilo al dormitorio, lo desnudaron y lo metieron en su cama.
Después fueron a la cocina, donde el ayudante estaba terminando de acomodar a Rosa.
Nívea y Severo del Valle despertaron tarde en la mañana siguiente. Los parientes habían decorado la casa para los ritos de la muerte, las cortinas estaban cerradas y adornadas con crespones negros y a lo largo de las paredes se alineaban las coronas de flores y su aroma dulzón llenaba el aire. Habían hecho una capilla ardiente en el comedor. Sobre la gran mesa, cubierta con un paño negro de flecos dorados, estaba el blanco ataúd con remaches de plata de Rosa. Doce cirios amarillos en candelabros de bronce, iluminaban a la joven con un difuso resplandor. La habían vestido con su traje de novia y puesto la corona de azahares de cera que guardaba para el día de su boda.
A mediodía comenzó el desfile de familiares, amigos y conocidos a dar el pésame y acompañar a los Del Valle en su duelo. Se presentaron en la casa hasta sus más encarnizados enemigos políticos y a todos Severo del Valle los observó fijamente, procurando descubrir en cada par de ojos que veía, el secreto del asesino, pero en todos, incluso en el presidente del Partido Conservador, vio el mismo pesar y la misma inocencia.
Durante el velorio, los caballeros circulaban por los salones y corredores de la casa, comentando en voz baja sus asuntos de negocios. Guardaban respetuoso silencio cuando se aproximaba alguien de la familia. En el momento de entrar al comedor y acercarse al ataúd para dar una última mirada a Rosa, todos se estremecían, porque su belleza no había hecho más que aumentar en esas horas. Las señoras pasaban al salón, donde ordenaron las sillas de la casa formando un círculo. Allí había comodidad para llorar a gusto, desahogando con el buen pretexto de la muerte ajena, otras tristezas propias.
El llanto era copioso, pero digno y callado. Algunas murmuraban oraciones en voz baja. Las empleadas de la casa circulaban por los salones y los corredores ofreciendo tazas de té, copas de coñac, pañuelos limpios para las mujeres, confites caseros y pequeñas compresas empapadas en amoníaco, para las señoras que sufrían mareos por el encierro, el olor de las velas y la pena.
Todas las hermanas Del Valle, menos Clara, que era todavía muy joven, estaban vestidas de negro riguroso, sentadas alrededor de su madre como una ronda de cuervos. Nívea, que había llorado todas sus lágrimas, se mantenía rígida sobre su silla, sin un suspiro, sin una palabra y sin el alivio del amoníaco porque le daba alergia. Los visitantes que llegaban, pasaban a darle el pésame. Algunos la besaban en ambas mejillas, otros la abrazaban estrechamente por unos segundos, pero ella parecía no reconocer ni a los más íntimos. Había visto morir a otros hijos en la primera infancia o al nacer, pero ninguno le produjo la sensación de pérdida que tenía en ese momento.
Cada hermano despidió a Rosa con un beso en su frente helada, menos Clara, que no quiso aproximarse al comedor. No insistieron, porque conocían su extrema sensibilidad y su tendencia a caminar sonámbula cuando se le alborotaba la imaginación. Se quedó en el jardín acurrucada al lado de Barrabás; negándose a comer o a participar en el velorio. Sólo la Nana se fijó en ella y trató de consolarla, pero Clara la rechazó.
A pesar de las precauciones que tomó Severo para acallar las murmuraciones, la muerte de Rosa fue un escándalo público. El doctor Cuevas ofreció, a quien quiso oírlo, la explicación perfectamente razonable de la muerte de la joven, debida, según él, a una neumonía fulminante. Pero se corrió la voz de que había sido envenenada por error, en vez de su padre. Los asesinatos políticos eran desconocidos en el país en esos tiempos y el veneno, en cualquier caso, era un recurso de mujerzuelas, algo desprestigiado y que no se usaba desde la época de la Colonia, porque incluso los crímenes pasionales se resolvían cara a cara. Se elevó un clamor de protesta por el atentado y antes que Severo pudiera evitarlo, salió la noticia publicada en un periódico de la oposición, acusando veladamente a la oligarquía y añadiendo que los conservadores eran capaces hasta de eso, porque no podían perdonar a Severo del Valle que, a pesar de su clase social, se pasara al bando liberal. La policía trató de seguir la pista a la garrafa de aguardiente, pero lo único que se aclaró fue que no tenía el mismo origen que el cerdo relleno con perdices y que los electores del Sur no tenían nada que ver en el asunto. La misteriosa garrafa fue encontrada por casualidad en la puerta de servicio de la casa Del Valle el mismo día y a la misma hora de la llegada del cerdo asado. La cocinera supuso que era parte del mismo regalo. Ni el celo de la policía, ni las pesquisas que realizó Severo por su cuenta a través de un detective privado, pudieron descubrir a los asesinos y la sombra de esa venganza pendiente ha quedado presente en las generaciones posteriores. Ése fue el primero de muchos actos de violencia que marcaron el destino de la familia.
Me acuerdo perfectamente. Ése había sido un día muy feliz para mí, porque había aparecido una nueva veta, la gorda y maravillosa veta que había perseguido durante todo ese tiempo de sacrificio, de ausencia y de espera, y que podría representar la riqueza que yo deseaba. Estaba seguro que en seis meses tendría suficiente dinero para casarme y en un año podría empezar a considerarme un hombre rico. Tuve mucha suerte porque, en el negocio de las minas, eran más los que se arruinaban que los que triunfaban, como estaba diciendo, escribiendo, a Rosa esa tarde, tan eufórico, tan impaciente, que se me trababan los dedos en la vieja máquina y me salían las palabras pegadas.
En eso estaba cuando oí los golpes en la puerta que me cortaron la inspiración para siempre. Era un arriero con un par de mulas, que traía un telegrama del pueblo, enviado por mi hermana Férula, anunciándomela muerte de Rosa.
Tuve que leer el trozo de papel tres veces hasta comprender la magnitud de mi desolación. La única idea que no se me había ocurrido era que Rosa fuese mortal. Sufrí mucho pensando que ella, aburrida de esperarme, decidiera casarse con otro, o que nunca aparecería el maldito filón que pusiera una fortuna en mis manos, o que se desmoronara la mina aplastándome como una cucaracha. Contemplé todas esas posibilidades y algunas más, pero nunca la muerte de Rosa, a pesar de mi proverbial pesimismo, que me hace siempre esperar lo peor. Sentí que sin Rosa la vida no tenía significado para mí. Me desinflé por dentro, como un globo pinchado, se me fue todo el entusiasmo.
Me quedé sentado en la silla mirando el desierto por la ventana, quién sabe por cuánto rato, hasta que lentamente me volvió el alma al cuerpo. Mi primera reacción fue de ira. Arremetí a golpes contra los débiles tabiques de madera de la casa hasta que me sangraron, los nudillos, rompí en mil pedazos las cartas, los dibujos de Rosa y las copias de las cartas mías que había guardado, metí apresuradamente en mis maletas mi ropa, mis papeles y la bolsita de lona donde estaba el oro y luego fui a buscar al capataz para entregarle los jornales de los trabajadores y las llaves de la bodega. El arriero se ofreció para acompañarme hasta el tren. Tuvimos que viajar una buena parte de la noche a lomo de las bestias, con mantas de Castilla como único abrigo contra la camanchaca, avanzando con lentitud en aquellas interminables soledades donde sólo el instinto de mi guía garantizaba que llegaríamos a destino, porque no había ningún punto de referencia. La noche estaba clara y estrellada, sentía el frío traspasándome los huesos, agarrotándome las manos, metiéndoseme en el alma. Iba pensando en Rosa y deseando con una vehemencia irracional que no fuera verdad su muerte, pidiendo al cielo con desesperación que todo fuera un error o que, reanimada por la fuerza de mi amor, recuperara la vida y se levantara de su lecho de muerte, como Lázaro.
Iba llorando por dentro, hundido en mi pena y en el hielo de la noche, escupiendo blasfemias contra la mula que andaba tan despacio, contra Férula, portadora de desgracias, contra Rosa por haberse muerto y contra Dios por haberlo permitido, hasta que empezó a aclarar el horizonte y vi desaparecer las estrellas y surgir los primeros colores del alba, tiñendo de rojo y naranja el paisaje del Norte y, con la luz, me volvió algo de cordura. Empecé a resignarme a mi desgracia y a pedir, no ya que resucitara, sino tan sólo que yo alcanzara a llegar a tiempo para verla antes que la enterraran. Apuramos el tranco y una hora más tarde el arriero se despidió de mí en la minúscula estación por donde pasaba el tren de trocha angosta que unía al mundo civilizado con ese desierto donde pasé dos años.
Viajé más de treinta horas sin detenerme ni para comer, olvidado hasta de la sed, pero conseguí llegar a la casa de la familia Del Valle antes del funeral.
Dicen que entré a la casa cubierto de polvo, sin sombrero, sucio y barbudo, sediento y furioso, preguntando a gritos por mi novia. La pequeña Clara, que entonces era apenas una niña flaca y fea, me salió al encuentro cuando entré al patio, me tomó de la mano y me condujo en silencio al comedor. Allí estaba Rosa entre blancos pliegues de raso blanco en su blanco ataúd, que a los tres días de fallecida se conservaba intacta y era mil veces más bella de lo que yo recordaba, porque Rosa en la muerte se había transformado sutilmente en la sirena que siempre fue en secreto.
—¡Maldita sea! ¡Se me fue de las manos! —dicen que dije, grité, cayendo de rodillas a su lado, escandalizando a los deudos, porque no podía nadie comprender mi frustración por haber pasado dos años rascando la tierra para hacerme rico, con el único propósito de llevar algún día a esa joven al altar y la muerte me la había birlado.
Momentos después llegó la carroza, un coche enorme, negro y reluciente, tirado por seis corceles empenachados, como se usaba entonces, y conducida por dos cocheros de librea. Salió de la casa a media tarde, bajo una tenue llovizna, seguida por una procesión de coches que llevaban a los parientes, a los amigos y a las coronas de flores. Por costumbre, las mujeres y los niños no asistían a los entierros, ése era un oficio de hombres, pero Clara consiguió mezclarse a última hora con el cortejo, para acompañar a su hermana Rosa.
Sentí su manita enguantada aferrada a la mía y durante todo el trayecto la tuve a mi lado, pequeña sombra silenciosa que removía una ternura desconocida en mi alma. En ese momento yo tampoco me di cuenta que Clara no había dicho ni una palabra en dos días y pasarían tres más antes de que la familia se alarmara por su silencio.
Severo del Valle y sus hijos mayores llevaron en andas el ataúd blanco con remaches de plata de Rosa y ellos mismos lo colocaron en el nicho abierto del mausoleo. Iban de luto, silenciosos y sin lágrimas, como corresponde a las normas de tristeza en un país habituado a la dignidad del dolor. Después que se cerraron las rejas de la tumba y se retiraron los deudos, los amigos y los sepultureros, me quedé allí, parado entre las flores que escaparon a las comilonas de Barrabás; y acompañaron a Rosa al cementerio. Debo de haber parecido un oscuro pájaro de invierno, con el faldón de la chaqueta bailando en la brisa, alto y flaco, como era yo entonces, antes que se cumpliera la maldición de Férula y empezara a achicarme. El cielo estaba gris y amenazaba lluvia, supongo que hacía frío, pero creo que no lo sentía, porque la rabia me estaba consumiendo. No podía despegar los ojos del pequeño rectángulo de mármol donde habían grabado el nombre de Rosa, la bella, y las fechas que limitaban su corto paso por este mundo, con altas letras góticas. Pensaba que había perdido dos años soñando con Rosa, trabajando para Rosa, escribiendo a Rosa, deseando a Rosa y que al final ni siquiera tendría el consuelo de ser enterrado a su lado. Medité en los años que me faltaban por vivir y llegué a la conclusión de que sin ella no valían la pena, porque nunca encontraría, en todo el universo, otra mujer con su pelo verde y su hermosura marina. Si me hubieran dicho que iba a vivir más de noventa años, me habría pegado un balazo.
No oí los pasos del guardián del cementerio que se me acercó por detrás.
Por eso me sorprendí cuando me tocó el hombro.
—¿Cómo se atreve a tocarme? —rugí.
Retrocedió asustado, pobre hombre. Algunas gotas de lluvia mojaron tristemente las flores de los muertos.
—Disculpe, caballero, son las seis y tengo que cerrar —creo que me dijo.
Trató de explicarme que el reglamento prohibía a las personas ajenas al personal permanecer en el recinto después de la puesta del sol, pero no lo dejé terminar, puse unos billetes en su mano y lo empujé para que se fuera y me dejara en paz. Lo vi alejarse mirándome por encima del hombro. Debe de haber pensado que yo era un loco, uno de esos dementes necrofílicos que a veces rondan los cementerios.
Fue una larga noche, tal vez la más larga de mi vida. La pasé sentado junto a la tumba de Rosa, hablando con ella, acompañándola en la primera parte de su viaje al Más Allá, cuando es más difícil desprenderse de la tierra y se necesita el amor de los que quedan vivos, para irse al menos con el consuelo de haber sembrado algo en el corazón ajeno. Recordaba su rostro perfecto y maldecía mi suerte. Reproché a Rosa los años que pasé metido en un hoyo en la mina, soñando con ella. No le dije que no había visto más mujeres, en todo ese tiempo, que unas miserables prostitutas envejecidas y gastadas, que servían a todo el campamento con más buena voluntad que mérito. Pero sí le dije que había vivido entre hombres toscos y sin ley, comiendo garbanzos y bebiendo agua verde, lejos de la civilización, pensando en ella noche y día, llevando en el alma su imagen como un estandarte que me daba fuerzas para seguir picoteando la montaña, aunque se perdiera la veta, enfermo del estómago la mayor parte del año, helado de frío en las noches y alucinado por el calor del día, todo eso con el único fin de casarme con ella, pero va y se me muere a traición, antes que pudiera cumplir mis sueños, dejándome una incurable desolación. Le dije que se había burlado de mí, le saqué la cuenta de que nunca habíamos estado completamente solos, que la había podido besar una sola vez. Había tenido que tejer el amor con recuerdos y deseos apremiantes, pero imposibles de satisfacer, con cartas atrasadas y desteñidas que no podían reflejar la pasión de mis sentimientos ni el dolor de su ausencia, porque no tengo facilidad para el género epistolar y mucho menos para escribir sobre mis emociones. Le dije que esos años en la mina eran una irremediable pérdida, que si yo hubiera sabido que iba a durar tan poco en este mundo, habría robado el dinero necesario para casarme con ella y construir un palacio alhajado con tesoros del fondo del mar: corales, perlas, nácar, donde la habría mantenido secuestrada y donde sólo yo tuviera acceso. La habría amado ininterrumpidamente por un tiempo casi infinito, porque estaba seguro que si hubiera estado conmigo, no habría bebido el veneno destinado a su padre y habría durado mil años. Le hablé de las caricias que le tenía reservadas, los regalos con que iba a sorprenderla, la forma como la hubiera enamorado y hecho feliz. Le dije; en resumen, todas las locuras que nunca le hubiera dicho si pudiera oírme y que nunca he vuelto a decir a ninguna mujer.
Esa noche creí que había perdido para siempre la capacidad de enamorarme, que nunca más podría reírme ni perseguir una ilusión. Pero nunca más es mucho tiempo. Así he podido comprobarlo en esta larga vida.
Tuve la visión de la rabia creciendo dentro de mí como un tumor maligno, ensuciando las mejores horas de mi existencia, incapacitándome para la ternura o la clemencia. Pero, por encima de la confusión y la ira, el sentimiento más fuerte que recuerdo haber tenido esa noche, fue el deseo frustrado, porque jamás podría cumplir el anhelo de recorrer a Rosa con las manos, de penetrar sus secretos, de soltar el verde manantial de su cabello y hundirme en sus aguas más profundas. Evoqué con desesperación la última imagen que tenía de ella, recortada entre los pliegues de raso de su ataúd virginal, con sus azahares de novia coronando su cabeza y un rosario entre los dedos. No sabía que así mismo, con los azahares y el rosario, volvería a verla por un instante fugaz muchos años más tarde.
Con las primeras luces del amanecer volvió el guardián. Debe haber sentido lástima por ese loco semicongelado, que había pasado la noche entre los lívidos fantasmas del cementerio. Me tendió su cantimplora.
—Té caliente. Tome un poco, señor —me ofreció.
Pero lo rechacé con un manotazo y me alejé maldiciendo, a grandes zancadas rabiosas, entre las hileras de tumbas y cipreses.
La noche que el doctor Cuevas y su ayudante destriparon el cadáver de Rosa en la cocina para encontrar la causa de su muerte, Clara estaba en su cama con los ojos abiertos, temblando en la oscuridad. Tenía la terrible duda de que su hermana había muerto porque ella lo había dicho. Creía que así como la fuerza de su mente podía mover el salero, igualmente podía ser la causa de las muertes, de los temblores de tierra y otras desgracias mayores. En vano le había explicado su madre que ella no podía provocar los acontecimientos, sólo verlos con alguna anticipación. Se sentía desolada y culpable y se le ocurrió que si pudiera estar con Rosa, se sentiría mejor. Se levantó descalza, en camisa, y se fue al dormitorio que había compartido con su hermana mayor, pero no la encontró en su cama, donde la había visto por última vez. Salió a buscarla por la casa. Todo estaba oscuro y silencioso. Su madre dormía drogada por el doctor Cuevas y sus hermanos y los sirvientes se habían retirado temprano a sus habitaciones. Recorrió los salones, deslizándose pegada a los muros, asustada y helada. Los muebles pesados, las gruesas cortinas drapeadas, los cuadros de las paredes, el papel tapiz con sus flores pintadas sobre tela oscura, las lámparas apagadas oscilando en los techos y las matas de helecho sobre sus columnas de loza, le parecieron amenazantes. Notó que en el salón brillaba algo de luz por una rendija debajo de la puerta y estuvo a punto de entrar, pero temió encontrar a su padre y que la mandara de regreso a la cama. Se dirigió entonces a la cocina, pensando que en el pecho de la Nana hallaría consuelo. Cruzó el patio principal, entre las camelias y los naranjos enanos, atravesó los salones del segundo cuerpo de la casa y los sombríos corredores abiertos donde las tenues luces de los faroles a gas quedaban encendidas toda la noche, para salir arrancando en los temblores y para espantar a los murciélagos y otros bichos nocturnos, y llegó al tercer patio, donde estaban las dependencias de servicio y las cocinas. Allí la casa perdía su señorial prestancia y empezaba el desorden de las perreras, los gallineros y los cuartos de los sirvientes. Más allá estaba la caballeriza, donde se guardaban los viejos caballos que Nívea todavía usaba, a pesar de que Severo del Valle había sido uno de los primeros en comprar un automóvil. La puerta y los postigos de la cocina y el repostero estaban cerrados. El instinto advirtió a Clara que algo anormal estaba ocurriendo adentro, trató de asomarse, pero su nariz no llegaba al alféizar de la ventana, tuvo que arrastrar un cajón y acercarlo al muro, se trepó y pudo mirar por un hueco entre el postigo de madera y el marco de la ventana que la humedad y el tiempo habían deformado. Y entonces vio el interior.
El doctor Cuevas, ese hombronazo bonachón y dulce, de amplia barba y vientre opulento, que la ayudó a nacer y que la atendió en todas sus pequeñas enfermedades de la niñez y sus ataques de asma, se había transformado en un vampiro gordo y oscuro como los de las ilustraciones de los libros de su tío Marcos. Estaba inclinado sobre el mostrador donde la Nana preparaba la comida. A su lado había un joven desconocido, pálido como la luna, con la camisa manchada de sangre y los ojos perdidos de amor. Vio las piernas blanquísimas de su hermana y sus pies desnudos. Clara comenzó a temblar. En ese momento el doctor Cuevas se apartó y ella pudo ver el horrendo espectáculo de Rosa acostada sobre el mármol, abierta en canal por un tajo profundo, con los intestinos puestos a su lado, dentro de la fuente de la ensalada. Rosa tenía la cabeza torcida en dirección a la ventana donde ella estaba espiando, su larguísimo pelo verde colgaba como un helecho desde el mesón hasta las baldosas del suelo, manchadas de rojo. Tenía los ojos cerrados, pero la niña, por efecto de las sombras, la distancia o la imaginación, creyó ver una expresión suplicante y humillada.
Clara, inmóvil sobre el cajón, no pudo dejar de mirar hasta el final. Se quedó atisbando por la rendija mucho rato, helándose sin darse cuenta, hasta que los dos hombres terminaron de vaciar a Rosa, de inyectarle líquido por las venas y bañarla por dentro y por fuera con vinagre aromático y esencia de espliego. Se quedó hasta que la rellenaron con emplastos de embalsamador y la cosieron con una aguja curva de colchonero. Se quedó hasta que el doctor Cuevas se lavó en el fregadero y se enjugó las lágrimas, mientras el otro limpiaba la sangre y las vísceras. Se quedó hasta que el médico salió poniéndose su chaqueta negra con un gesto de mortal tristeza. Se quedó hasta que el joven desconocido besó a Rosa en los labios, en el cuello, en los senos, entre las piernas, la lavó con una esponja, le puso su camisa bordada y le acomodó el pelo, jadeando. Se quedó hasta que llegaron la Nana y el doctor Cuevas y hasta que la vistieron con su traje blanco y le pusieron la corona de azahares que tenía guardados en papel de seda para el día de su boda. Se quedó hasta que el ayudante la cargó en los brazos con la misma conmovedora ternura con que la hubiera levantado para cruzar por primera vez el umbral de su casa si hubiera sido su novia. Y no pudo moverse hasta que aparecieron las primeras luces. Entonces se deslizó hasta su cama, sintiendo por dentro todo el silencio del mundo. El silencio la ocupó enteramente y no volvió a hablar hasta nueve años después, cuando sacó la voz para anunciar que se iba a casar.
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La Casa de los Espíritus.
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Isabel Allende.
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escribía también las trivialidades, sin sospechar que cincuenta años después,.
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El día que llegó Barrabás ; era jueves Santo.
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Aquél era un día aburrido y otoñal,.
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en la parroquia de San Sebastián, a la cual asistió con toda su familia.
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En señal de duelo, los santos estaban tapados con trapos morados,.
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unit 15
la corte celestial parecía un amasijo de muebles esperando la mudanza,.
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Se erguían amenazantes bultos oscuros en el lugar de los santos de cuerpo entero,.
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con sus rostros idénticos de expresión constipada,.
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sus elaboradas pelucas de cabello de muerto, sus rubíes, sus perlas,.
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sus esmeraldas de vidrio pintado y sus vestuarios de nobles florentinos.
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El único favorecido con el luto era el patrono de la iglesia, san Sebastián,.
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Era ésa una larga semana de penitencia y de ayuno,.
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no se jugaba baraja, no se tocaba música que incitara a la lujuria o al olvido,.
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y se observaba, dentro de lo posible, la mayor tristeza y castidad,.
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con los que las familias recordaban la Pasión del Señor,.
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como insistía el padre Restrepo.
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Nadie se habría atrevido a desobedecerle.
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—¡Tú, ladrón que has robado el dinero del culto!
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¡Tú, desvergonzada que te prostituyes en los muelles!
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sin saber el significado de aquella palabra ni dónde quedaban los muelles—.
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¡Arrepentíos, pecadores, inmunda carroña, indignos del sacrificio de Nuestro Señor!.
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¡Ayunad!
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¡Haced penitencia!.
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sacudidos por vientos de modernismo, que se oponían al cilicio y a la flagelación.
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Él era partidario de vencer las debilidades del alma con una buena azotaina de la carne.
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Era famoso por su oratoria desenfrenada.
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las carnes desgarradas por ingeniosas máquinas de tortura, los fuegos eternos,.
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cuya misión en este mundo era sacudir las conciencias de los indolentes criollos.
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unit 53
Su esposa Nívea prefería entenderse con Dios sin intermediarios,.
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Se preguntó si no estaría nuevamente encinta.
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Parecía que por fin había cedido el ímpetu de su asombrosa fertilidad.
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en abierto desafío a la ley de Dios, que en ese aspecto era muy precisa.
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Nívea y Severo ocupaban, con sus hijos, toda la tercera hilera de bancos.
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como era evidente por las preguntas que hacía y que nadie sabía contestar.
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Deseaba que la ceremonia terminara de una vez, para regresar a su fresca casa,.
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Posó la vista en Rosa, la mayor de sus hijas vivas, y, como siempre, se sorprendió.
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Su extraña belleza tenía una cualidad perturbadora de la cual ni ella escapaba,.
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parecía fabricada de un material diferente al de la raza humana.
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por eso no le sorprendió que la comadrona diera un grito al verla.
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que era translúcida en las zonas más delicadas del vientre y de las axilas,.
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donde se adivinaban las venas y la textura secreta de los músculos.
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Tenía algo de pez y si hubiera tenido una cola escamada habría sido claramente una sirena,.
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Algunas personas se dieron vuelta para mirarla y cuchichearon, como a menudo ocurría a su paso,.
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imaginando nuevas bestias para bordar en su mantel, mitad pájaro y mitad mamífero,.
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Él estaba trabajando en las minas del Norte.
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siempre amenazado por derrumbes, persiguiendo vetas escurridizas,.
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bordar el mantel más grande del mundo.
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por eso la dejaba en paz con sus hilos dé bordar y no objetaba aquel zoológico de pesadilla.
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Una barba del corsé de Nívea se quebró y la punta se le clavó entre las costillas.
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pero ella misma no tenía valor para ser de las primeras en abandonar la moda.
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Notó que la voz de Galicia había dejado de martillarle el cerebro.
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El silencio se hizo denso, el tiempo pareció detenido en la iglesia,.
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Sus últimas frases todavía vibraban entre las columnas.
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—¡Pst!
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¡Padre Restrepo!
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La gente dejó de respirar y los que estaban cabeceando se reanimaron.
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—¡Endemoniada!
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¡Soberbia endemoniada!
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en los años sucesivos, tuvieron ocasión de recordarlas a menudo.
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Sus padres, en cambio, no pudieron ignorarlas,.
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Temían a la maledicencia de la gente y al fanatismo del padre Restrepo.
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Los poderes mentales de Clara no molestaban a nadie y no producían mayor desorden;.
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Los hermanos se habían organizado para que, en el caso de que hubiera visitas,.
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el que estaba más cerca detenía de un manotazo lo que se estaba moviendo sobre la mesa,.
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antes que los extraños se dieran cuenta y sufrieran un sobresalto.
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La familia continuaba comiendo sin comentarios.
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También se habían habituado a los presagios de la hermana menor.
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pero a todos se les pasa cuando pierden la inocencia.
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—Ninguno llega a grande en ese estado —explicó—.
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Clara era la preferida de la Nana.
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con los pulmones llenos de flema, siempre al borde de perder el aliento y ponerse morada,.
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pues ella sabía que ése era el único remedio para el asma,.
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mucho más efectivo que los jarabes aguardentosos del doctor Cuevas.
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Nívea lo interrumpió para decir que no era ése el punto.
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—Va a empezar a llegar la gente para mirarla como si fuera un fenómeno —dijo Nívea.
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a anunciar que en el patio había unos hombres descargando a un muerto.
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Así era.
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Traían el cadáver del tío Marcos con todo su equipaje.
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Nívea gritaba que abrieran la tapa, para verlo con sus propios ojos.
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unit 185
Sus gritos atrajeron a la multitud de sirvientes de la casa y a todos los hijos,.
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que acudieron corriendo al oír el nombre de su tío resonando con lamentos de duelo.
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Hacía un par de años que Clara no veía a su tío Marcos, pero lo recordaba muy bien.
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A Clara le bastaba cerrar los ojos para ver a su tío en carne y hueso,.
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entre los cuales asomaba su extraña sonrisa de dientes de tiburón.
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unit 193
Parecía imposible que estuviera dentro de ese cajón negro en el centro del patio.
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unit 194
En cada visita que hizo Marcos al hogar de su hermana Nívea, se quedó por varios meses,.
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unit 196
La casa se atochaba de baúles, animales embalsamados, lanzas de indios, bultos de marinero.
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unit 198
para terminar aplastados bajo la escoba implacable de la Nana en cualquier rincón de la casa.
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Los modales del tío Marcos eran los de un caníbal, como decía Severo.
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Hacía experimentos de alquimia en la cocina,.
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pero que Nívea disculpaba porque Marcos la había convencido de que así predicaba el Nazareno.
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Se instaló como si fuera a quedarse para siempre.
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Quedó con aspecto de cocina a carbón.
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unit 213
También sacaba con el pico unos papelitos de una caja para vender la suerte a los curiosos.
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unit 218
Eso fue lo que hizo.
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Su reacción no fue la que esperaba su enamorado.
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Vendió el organillo a un ciego y dejó el loro como herencia a Clara,.
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unit 231
Ése fue el viaje más largo de Marcos.
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Al despuntar la primavera, las hizo trasladar al Parque de los Desfiles,.
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unit 235
Al abrir las cajas, se vio que contenían piezas sueltas de madera, metal y tela pintada.
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que descifró con su invencible imaginación y un pequeño diccionario.
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Causó conmoción.
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Los periodistas y curiosos acudieron en tropel.
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Hubo gente que viajó de provincia para ver el espectáculo.
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que llevaría impreso un aviso publicitario de bebidas gaseosas.
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Él lo hacía por espíritu aventurero.
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Clara recordaría toda su vida ese día de fiesta.
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El obispo en persona, sin que nadie se lo pidiera,.
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A la semana sin tener noticias del tío volador,.
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Severo se opuso a la idea de mandar a decir algunas misas,.
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recorriendo uno por uno todos los vericuetos accesibles,.
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Enterraron al intrépido viajero en un funeral grandioso.
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Legalmente, sin embargo, Marcos era un cadáver.
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Marcos vivió en la casa de su hermana por unos meses.
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Severo, y hasta la misma Nívea, respiraron aliviados.
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Su última visita había durado demasiado.
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La niña, que entonces tenía siete años,.
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Sus primeros clientes fueron las sirvientas del vecindario.
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Al día siguiente había una cola en la puerta de la casa.
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Allí atendía al público con Clara.
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De su último viaje, Marcos regresó en un ataúd.
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A pesar de su apariencia, la niña no tuvo dificultad en identificarlo.
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—¡Un perrito!
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—chilló.
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Se hizo cargo del animal.
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Mientras el perro estuvo a bordo junto a su amo moribundo,.
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—¿Qué es eso?
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—preguntó.
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—Barrabás —dijo Clara.
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—Entrégueselo al jardinero, para que se deshaga de él.
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Puede contagiarnos alguna enfermedad —ordenó Severo.
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Pero Clara lo había adoptado.
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—Es mío, papá.
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Si me lo quita, le juro que dejo de respirar y me muero.
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Se quedó en la casa.
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Se recuperó de su agonía con gran rapidez y empezó a crecer.
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La Nana sugirió mocharle la cola, para que pareciera perro fino,.
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Era de raza desconocida.
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Tenía una ilimitada capacidad de crecimiento.
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Pero Barrabás; no daba muestras de ninguna ferocidad, por el contrario.
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Tenía los retozos de un gatito.
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Nunca se lo vio ladrar ni gruñir.
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unit 405
A pesar de su mansedumbre de doncella, Barrabás inspiraba terror.
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La gente lo creía una cruza de perro con yegua,.
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unit 415
Eran tiempos difíciles.
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No era cómoda, pero yo estaba acostumbrado a la incomodidad.
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unit 428
No tengo buena cabeza para el trago, me emborracho con facilidad.
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unit 429
Descubrí eso a los dieciséis años y nunca lo he olvidado.
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unit 431
No lo sé.
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unit 433
Me cuesta mucho intimar con la gente.
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unit 436
Parezco un árbol torcido.
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He sido muy orgulloso y por mi orgullo he sufrido más que otros.
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unit 443
Iba con la Nana y otra criatura, probablemente alguna hermana menor.
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Entonces reaccioné.
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¡Y no la conocía!
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La seguí todo el camino de vuelta a su casa.
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No sentí el movimiento del tranvía, porque iba como en sueños.
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unit 457
Debí morir un poco.
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No podía respirar y se me detuvo el pulso.
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unit 462
También le enviaba acrósticos.
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unit 465
Así fue como pude visitar a Rosa.
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unit 473
Yo nunca pensé en eso, en realidad.
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No era suficiente tener un apellido respetable.
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Era cuestión de suerte.
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Por Rosa estaba dispuesto a eso y mucho más.
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unit 484
Había trabajado durante años con ese fin.
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Lo del cerdo fue un martes.
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unit 496
—Pero será un muerto por equivocación —dijo.
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El sábado pasó mala noche y despertó gritando.
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Antes de ir a misa fue a la cocina a preparar el desayuno de la familia.
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Empezó a cocinar la avena, a colar el café, tostar el pan.
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unit 510
Tenía el prurito de asaltarla cuando ella pasaba con el desayuno.
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unit 514
Entonces la Nana supo que había ocurrido una desgracia irreparable.
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A los pies de la cama estaba la pequeña Clara observando a su hermana.
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Fue la primera y última vez que Barrabás; se hizo oír.
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unit 528
Se dirigió a Severo, lo tomó de un brazo y lo llevó aparte.
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unit 531
su lado.
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Después limpió los vestigios de su trabajo.
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—Está lista—dijo—.
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Vamos a arreglarla un poco para que la vea su madre.
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unit 554
El jerez pudo más que la pena y la culpa.
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unit 557
Nívea y Severo del Valle despertaron tarde en la mañana siguiente.
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unit 559
Habían hecho una capilla ardiente en el comedor.
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unit 566
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El llanto era copioso, pero digno y callado.
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Algunas murmuraban oraciones en voz baja.
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unit 575
Los visitantes que llegaban, pasaban a darle el pésame.
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unit 581
unit 589
La cocinera supuso que era parte del mismo regalo.
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Me acuerdo perfectamente.
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La única idea que no se me había ocurrido era que Rosa fuese mortal.
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Sentí que sin Rosa la vida no tenía significado para mí.
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Mi primera reacción fue de ira.
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unit 607
El arriero se ofreció para acompañarme hasta el tren.
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unit 618
—¡Maldita sea!
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¡Se me fue de las manos!
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Por eso me sorprendí cuando me tocó el hombro.
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—¿Cómo se atreve a tocarme?
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unit 638
—rugí.
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Retrocedió asustado, pobre hombre.
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unit 640
Algunas gotas de lluvia mojaron tristemente las flores de los muertos.
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Lo vi alejarse mirándome por encima del hombro.
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unit 645
Fue una larga noche, tal vez la más larga de mi vida.
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unit 647
Recordaba su rostro perfecto y maldecía mi suerte.
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Pero nunca más es mucho tiempo.
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unit 659
Así he podido comprobarlo en esta larga vida.
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Con las primeras luces del amanecer volvió el guardián.
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Me tendió su cantimplora.
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—Té caliente.
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Tome un poco, señor —me ofreció.
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Salió a buscarla por la casa.
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Todo estaba oscuro y silencioso.
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La puerta y los postigos de la cocina y el repostero estaban cerrados.
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unit 688
Y entonces vio el interior.
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Estaba inclinado sobre el mostrador donde la Nana preparaba la comida.
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Vio las piernas blanquísimas de su hermana y sus pies desnudos.
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unit 693
Clara comenzó a temblar.
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unit 697
Clara, inmóvil sobre el cajón, no pudo dejar de mirar hasta el final.
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Y no pudo moverse hasta que aparecieron las primeras luces.
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La Casa de los Espíritus.
Isabel Allende.

Capítulo I -
Barrabás llegó a la familia por vía marítima, anotó la niña Clara con su
delicada caligrafía. Ya entonces tenía el hábito de escribir las cosas
importantes y más tarde, cuando se quedó muda,. escribía también las
trivialidades, sin sospechar que cincuenta años después,. sus cuadernos me
servirían para rescatar la memoria del pasado y para sobrevivir a mi propio
espanto. El día que llegó Barrabás ; era jueves Santo. Venía en una jaula
indigna, cubierto de sus propios excrementos y orines, con una mirada
extraviada de preso miserable e indefenso,. pero ya se adivinaba —por el porte
real de su cabeza y el tamaño de su esqueleto— el gigante legendario que
llegó a ser. Aquél era un día aburrido y otoñal,. que en nada presagiaba los
acontecimientos que la niña escribió para que fueran recordados y que
ocurrieron durante la misa de doce,. en la parroquia de San Sebastián, a la cual
asistió con toda su familia. En señal de duelo, los santos estaban tapados con
trapos morados,. que las beatas desempolvaban anualmente del ropero de la
sacristía, y bajo las sábanas de luto,. la corte celestial parecía un amasijo de
muebles esperando la mudanza,. sin que las velas, el incienso o los gemidos del
órgano, pudieran contrarrestar ese lamentable efecto. Se erguían amenazantes
bultos oscuros en el lugar de los santos de cuerpo entero,. con sus rostros
idénticos de expresión constipada,. sus elaboradas pelucas de cabello de
muerto, sus rubíes, sus perlas,. sus esmeraldas de vidrio pintado y sus
vestuarios de nobles florentinos. El único favorecido con el luto era el patrono
de la iglesia, san Sebastián,. porque en Semana Santa le ahorraba a los fieles el
espectáculo de su cuerpo torcido en una postura indecente,. atravesado por
media docena de flechas, chorreando sangre y lágrimas, como un homosexual
sufriente,. cuyas llagas, milagrosamente frescas gracias al pincel del padre
Restrepo, hacían estremecer de asco a Clara.
Era ésa una larga semana de penitencia y de ayuno,. no se jugaba baraja, no
se tocaba música que incitara a la lujuria o al olvido,. y se observaba, dentro de
lo posible, la mayor tristeza y castidad,. a pesar de que justamente en esos días,
el aguijonazo del demonio tentaba con mayor insistencia la débil carne
católica. El ayuno consistía en suaves pasteles de hojaldre, sabrosos guisos de
verdura, esponjosas tortillas y grandes quesos traídos del campo,. con los que
las familias recordaban la Pasión del Señor,. cuidándose de no probar ni el más
pequeño trozo de carne o de pescado, bajo pena de excomunión,. como insistía
el padre Restrepo. Nadie se habría atrevido a desobedecerle. El sacerdote
estaba provisto de un largo dedo incriminador para apuntar a los pecadores en
público y una lengua entrenada para alborotar los sentimientos.
—¡Tú, ladrón que has robado el dinero del culto! —gritaba desde el púlpito señalando a un caballero que fingía afanarse en una pelusa de su solapa para no darle la cara—. ¡Tú, desvergonzada que te prostituyes en los muelles! —y acusaba a doña Ester Trueba, inválida debido a la artritis y beata de la Virgen del Carmen, que abría los ojos sorprendida,. sin saber el significado de aquella palabra ni dónde quedaban los muelles—. ¡Arrepentíos, pecadores, inmunda carroña, indignos del sacrificio de Nuestro Señor!.
¡Ayunad! ¡Haced penitencia!.
Llevado por el entusiasmo de su celo vocacional, el sacerdote debía
contenerse para no entrar en abierta desobediencia con las instrucciones de sus
superiores eclesiásticos,. sacudidos por vientos de modernismo, que se oponían
al cilicio y a la flagelación. Él era partidario de vencer las debilidades del alma
con una buena azotaina de la carne. Era famoso por su oratoria desenfrenada.
Lo seguían sus fieles de parroquia en parroquia, sudaban oyéndolo describir
los tormentos de los pecadores en el infierno,. las carnes desgarradas por
ingeniosas máquinas de tortura, los fuegos eternos,. los garfios que traspasaban
los miembros viriles, los asquerosos reptiles que se introducían por los
orificios femeninos y otros múltiples suplicios que incorporaba en cada
sermón para sembrar el terror de Dios. El mismo Satanás era descrito hasta en
sus más íntimas anomalías con el acento de Galicia del sacerdote,. cuya misión
en este mundo era sacudir las conciencias de los indolentes criollos.
Severo del Valle era ateo y masón, pero tenía ambiciones políticas y no
podía darse el lujo de faltar a la misa más concurrida cada domingo y fiesta de
guardar, para que todos pudieran verlo. Su esposa Nívea prefería entenderse
con Dios sin intermediarios,. tenía profunda desconfianza de las sotanas y se
aburría con las descripciones del cielo, el purgatorio y el infierno,. pero
acompañaba a su marido en sus ambiciones parlamentarias, en la esperanza de
que si él ocupaba un puesto en el Congreso, ella podría obtener el voto
femenino,. por el cual luchaba desde hacía diez años, sin que sus numerosos
embarazos lograran desanimarla. Ese Jueves Santo el padre Restrepo había
llevado a los oyentes al límite de su resistencia con sus visiones apocalípticas
y Nívea empezó a sentir mareos. Se preguntó si no estaría nuevamente encinta.
A pesar de los lavados con vinagre y las esponjas con hiel, había dado a luz
quince hijos, de los cuales todavía quedaban once vivos,. y tenía razones para
suponer que ya estaba acomodándose en la madurez, pues su hija Clara, la
menor, tenía diez años. Parecía que por fin había cedido el ímpetu de su
asombrosa fertilidad. Procuró atribuir su malestar al momento del sermón del
padre Restrepo cuando la apuntó para referirse a los fariseos que pretendían
legalizar a los bastardos y al matrimonio civil,. desarticulando a la familia, la
patria, la propiedad y la Iglesia, dando a las mujeres la misma posición que a
los hombres,. en abierto desafío a la ley de Dios, que en ese aspecto era muy
precisa. Nívea y Severo ocupaban, con sus hijos, toda la tercera hilera de
bancos. Clara estaba sentada al lado de su madre y ésta le apretaba la mano con impaciencia cuando el discurso del sacerdote se extendía demasiado en los
pecados de la carne,. porque sabía que eso inducía a la pequeña a visualizar
aberraciones que iban más allá de la realidad,. como era evidente por las
preguntas que hacía y que nadie sabía contestar. Clara era muy precoz y tenía
la desbordante imaginación que heredaron todas las mujeres de su familia por
vía materna. La temperatura de la iglesia había aumentado y el olor penetrante
de los cirios, el incienso y la multitud apiñada, contribuían a la fatiga de
Nívea. Deseaba que la ceremonia terminara de una vez, para regresar a su
fresca casa,. a sentarse en el corredor de los helechos y saborear la jarra de
horchata que la Nana preparaba los días de fiesta. Miró a sus hijos, los
menores estaban cansados, rígidos en su ropa de domingo, y los mayores
comenzaban a distraerse. Posó la vista en Rosa, la mayor de sus hijas vivas, y,
como siempre, se sorprendió. Su extraña belleza tenía una cualidad
perturbadora de la cual ni ella escapaba,. parecía fabricada de un material
diferente al de la raza humana. Nívea supo que no era de este mundo aun antes
que naciera, porque la vio en sueños,. por eso no le sorprendió que la
comadrona diera un grito al verla. Al nacer, Rosa era blanca, lisa, sin arrugas,
como una muñeca de loza, con el cabello verde y los ojos amarillos,. la criatura
más hermosa que había nacido en la tierra desde los tiempos del pecado
original, como dijo la comadrona santiguándose. Desde el primer baño, la
Nana le lavó el pelo con infusión de manzanilla, lo cual tuvo la virtud de
mitigar el color,. dándole una tonalidad de bronce viejo, y la ponía desnuda al
sol, para fortalecer su piel,. que era translúcida en las zonas más delicadas del
vientre y de las axilas,. donde se adivinaban las venas y la textura secreta de los
músculos. Aquellos trucos de gitana, sin embargo, no fueron suficiente y muy
pronto se corrió la voz de que les había nacido un ángel. Nívea esperó que las
ingratas etapas del crecimiento otorgarían a su hija algunas imperfecciones,.
pero nada de eso ocurrió, por el contrario, a los dieciocho años Rosa no había
engordado y no le habían salido granos, sino que se había acentuado su gracia
marítima. El tono de su piel, con suaves reflejos azulados, y el de su cabello,
la lentitud de sus movimientos y su carácter silencioso, evocaban a un
habitante del agua. Tenía algo de pez y si hubiera tenido una cola escamada
habría sido claramente una sirena,. pero sus dos piernas la colocaban en un
límite impreciso entre la criatura humana y el ser mitológico. A pesar de todo,
la joven había hecho una vida casi normal, tenía un novio y algún día se
casaría, con lo cual la responsabilidad de su hermosura pasaría a otras manos.
Rosa inclinó la cabeza y un rayo se filtró por los vitrales góticos de la iglesia,
dando un halo de luz a su perfil. Algunas personas se dieron vuelta para
mirarla y cuchichearon, como a menudo ocurría a su paso,. pero Rosa no
parecía darse cuenta de nada, era inmune a la vanidad y ese día estaba más
ausente que de costumbre,. imaginando nuevas bestias para bordar en su
mantel, mitad pájaro y mitad mamífero,. cubiertas con plumas iridiscentes y
provistas de cuernos y pezuñas, tan gordas y con alas tan breves, que
desafiaban las leyes de la biología y de la aerodinámica. Rara vez pensaba en
su novio, Esteban Trueba, no por falta de amor, sino a causa de su
temperamento olvidadizo y porque dos años de separación son mucha
ausencia. Él estaba trabajando en las minas del Norte. Le escribía
metódicamente y a veces Rosa le contestaba enviando versos copiados y
dibujos de flores en papel de pergamino con tinta china. A través de esa
correspondencia, que Nívea violaba en forma regular, se enteró de los
sobresaltos del oficio de minero,. siempre amenazado por derrumbes,
persiguiendo vetas escurridizas,. pidiendo créditos a cuenta de la buena suerte,
confiando en que aparecería un maravilloso filón de oro que le permitiría
hacer una rápida fortuna y regresar para llevar a Rosa del brazo al altar,.
convirtiéndose así en el hombre más feliz del universo, como decía siempre al
final de las cartas. Rosa, sin embargo, no tenía prisa por casarse y casi había
olvidado el único beso que intercambiaron al despedirse y tampoco podía
recordar el color de los ojos de ese novio tenaz. Por influencia de las novelas
románticas, que constituían su única lectura, le gustaba imaginarlo con botas
de suela, la piel quemada por los vientos del desierto, escarbando la tierra en
busca de tesoros de piratas, doblones españoles y joyas de los incas,. y era
inútil que Nívea tratara de convencerla de que las riquezas de las minas
estaban metidas en las piedras, porque a Rosa le parecía imposible que
Esteban Trueba recogiera toneladas de peñascos con la esperanza de que, al
someterlos a inicuos procesos crematorios, escupieran un gramo de oro.
Entretanto, lo aguardaba sin aburrirse, imperturbable en la gigantesca tarea
que se había impuesto:. bordar el mantel más grande del mundo. Comenzó con
perros, gatos y mariposas, pero pronto la fantasía se apoderó de su labor y fue
apareciendo un paraíso de bestias imposibles que nacían de su aguja ante los
ojos preocupados de su padre. Severo consideraba que era tiempo de que su
hija se sacudiera la modorra y pusiera los pies en la realidad,. que aprendiera
algunos oficios domésticos y se preparara para el matrimonio, pero Nívea no
compartía esa inquietud. Ella prefería no atormentar a su hija con exigencias
terrenales, pues presentía que Rosa era un ser celestial, que no estaba hecho
para durar mucho tiempo en el tráfico grosero de este mundo,. por eso la
dejaba en paz con sus hilos dé bordar y no objetaba aquel zoológico de
pesadilla.
Una barba del corsé de Nívea se quebró y la punta se le clavó entre las
costillas. Sintió que se ahogaba dentro del vestido de terciopelo azul, el cuello
de encaje demasiado alto, las mangas muy estrechas, la cintura tan ajustada,
que cuando se soltaba la faja pasaba media hora con retorcijones de barriga
hasta que las tripas se le acomodaban en su posición normal. Lo habían
discutido a menudo con sus amigas sufragistas y habían llegado a la
conclusión que mientras las mujeres no se cortaran las faldas y el pelo y no se quitaran los refajos,. daba igual que pudieran estudiar medicina o tuvieran
derecho a voto, porque de ningún modo tendrían ánimo para hacerlo,. pero ella
misma no tenía valor para ser de las primeras en abandonar la moda. Notó que
la voz de Galicia había dejado de martillarle el cerebro. Se encontraba en una
de esas largas pausas del sermón que el cura, conocedor del efecto de un
silencio incómodo, empleaba con frecuencia. Sus ojos ardientes aprovechaban
esos momentos para recorrer a los feligreses uno por uno. Nívea soltó la mano
de su hija Clara y buscó un pañuelo en su manga para secarse una gota que le
resbalaba por el cuello. El silencio se hizo denso, el tiempo pareció detenido
en la iglesia,. pero nadie se atrevió a toser o a acomodar la postura, para no
atraer la atención del padre Restrepo. Sus últimas frases todavía vibraban entre
las columnas.
Y en ese momento, como recordara años más tarde Nívea, en medio de la
ansiedad y el silencio, se escuchó con toda nitidez la voz de su pequeña Clara.
—¡Pst! ¡Padre Restrepo! Si el cuento del infierno fuera pura mentira, nos
chingamos todos...
El dedo índice del jesuita, que ya estaba en el aire para señalar nuevos
suplicios, quedó suspendido como un pararrayos sobre su cabeza. La gente
dejó de respirar y los que estaban cabeceando se reanimaron. Los esposos Del
Valle fueron los primeros en reaccionar al sentir que los invadía el pánico y al
ver que sus hijos comenzaban a agitarse nerviosos. Severo comprendió que
debía actuar antes que estallara la risa colectiva o se desencadenara algún
cataclismo celestial. Tomó a su mujer del brazo y a Clara por el cuello y salió
arrastrándolas a grandes zancadas, seguido por sus otros hijos, que se
precipitaron en tropel hacia la puerta. Alcanzaron a salir antes que el sacerdote
pudiera invocar un rayo que los convirtiera en estatuas de sal, pero desde el
umbral escucharon su terrible voz de arcángel ofendido.
—¡Endemoniada! ¡Soberbia endemoniada!
Esas palabras del padre Restrepo permanecieron en la memoria de la
familia con la gravedad de un diagnóstico y,. en los años sucesivos, tuvieron
ocasión de recordarlas a menudo. La única que no volvió a pensar en ellas fue
la misma Clara, que se limitó a anotarlas en su diario y luego las olvidó. Sus
padres, en cambio, no pudieron ignorarlas,. a pesar de que estaban de acuerdo
en que la posesión demoníaca y la soberbia eran dos pecados demasiado
grandes para una niña tan pequeña. Temían a la maledicencia de la gente y al
fanatismo del padre Restrepo. Hasta ese día, no habían puesto nombre a las
excentricidades de su hija menor ni las habían relacionado con influencias
satánicas. Las tomaban como una característica de la niña, como la cojera lo
era de Luis o la belleza de Rosa. Los poderes mentales de Clara no molestaban
a nadie y no producían mayor desorden;. se manifestaban casi siempre en asuntos de poca importancia y en la estricta intimidad del hogar. Algunas
veces, a la hora de la comida, cuando estaban todos reunidos en el gran
comedor de la casa, sentados en estricto orden de dignidad y gobierno, .el
salero comenzaba a vibrar y de pronto se desplazaba por la mesa entre las
copas y platos, sin que mediara ninguna fuente de energía conocida ni truco de
ilusionista. Nívea daba un tirón a las trenzas de Clara y con ese sistema
conseguía que su hija abandonara su distracción lunática y devolviera la
normalidad al salero, que al punto recuperaba su inmovilidad. Los hermanos
se habían organizado para que, en el caso de que hubiera visitas,. el que estaba
más cerca detenía de un manotazo lo que se estaba moviendo sobre la mesa,.
antes que los extraños se dieran cuenta y sufrieran un sobresalto. La familia
continuaba comiendo sin comentarios. También se habían habituado a los
presagios de la hermana menor. Ella anunciaba los temblores con alguna
anticipación, lo que resultaba muy conveniente en ese país de catástrofes,.
porque daba tiempo de poner a salvo la vajilla y dejar al alcance de la mano
las pantuflas para salir arrancando en la noche. A los seis años Clara predijo
que el caballo iba a voltear a Luis, pero éste se negó a escucharla y desde
entonces tenía una cadera desviada. Con el tiempo se le acortó la pierna
izquierda y tuvo que usar un zapato especial con una gran plataforma que él
mismo se fabricaba. En esa ocasión Nívea se inquietó, pero la Nana le
devolvió la tranquilidad diciendo que hay muchos niños que vuelan como las
moscas, que adivinan los sueños y hablan con las ánimas,. pero a todos se les
pasa cuando pierden la inocencia.
—Ninguno llega a grande en ese estado —explicó—. Espere que a la niña
le venga la demostración y va a ver que se le quita la maña de andar moviendo
los muebles y anunciando desgracias.
Clara era la preferida de la Nana. La había ayudado a nacer y ella era la
única que comprendía realmente la naturaleza estrafalaria de la niña. Cuando
Clara salió del vientre de su madre, la Nana la acunó, la lavó y desde ese
instante amó desesperadamente a esa criatura frágil,. con los pulmones llenos
de flema, siempre al borde de perder el aliento y ponerse morada,. que había
tenido que revivir muchas veces con el calor de sus grandes pechos cuando le
faltaba el aire,. pues ella sabía que ése era el único remedio para el asma,.
mucho más efectivo que los jarabes aguardentosos del doctor Cuevas.
Ese Jueves Santo, Severo se paseaba por la sala preocupado por el
escándalo que su hija había desatado en la misa. Argumentaba que sólo un
fanático como el padre Restrepo podía creer en endemoniados en pleno siglo
veinte, el siglo de las luces, de la ciencia y la técnica, en el cual el demonio
había quedado definitivamente desprestigiado. Nívea lo interrumpió para decir
que no era ése el punto. Lo grave era que si las proezas de su hija trascendían
las paredes de la casa y el cura empezaba a indagar, todo el mundo iba a
enterarse.
—Va a empezar a llegar la gente para mirarla como si fuera un fenómeno
—dijo Nívea.
—Y el Partido Liberal se irá al carajo —agregó Severo, que veía el daño
que podía hacer a su carrera política tener una hechizada en la familia.
En eso estaban cuando llegó la Nana arrastrando sus alpargatas, con su
frufrú de enaguas almidonadas,. a anunciar que en el patio había unos hombres
descargando a un muerto. Así era. Entraron en un carro con cuatro caballos,
ocupando todo el primer patio, aplastando las camelias y ensuciando con bosta
el reluciente empedrado,. en un torbellino de polvo, un piafar de caballos y un
maldecir de hombres supersticiosos que hacían gestos contra el mal de ojo.
Traían el cadáver del tío Marcos con todo su equipaje. Dirigía aquel tumulto
un hombrecillo melifluo, vestido de negro, con levita y un sombrero
demasiado grande, que inició un discurso solemne para explicar las
circunstancias del caso,. pero fue brutalmente interrumpido por Nívea, que se
lanzó sobre el polvoriento ataúd que contenía los restos de su hermano más
querido. Nívea gritaba que abrieran la tapa, para verlo con sus propios ojos. Ya
le había tocado enterrarlo en una ocasión anterior, y, por lo mismo, le cabía la
duda de que tampoco esa vez fuera definitiva su muerte. Sus gritos atrajeron a
la multitud de sirvientes de la casa y a todos los hijos,. que acudieron corriendo
al oír el nombre de su tío resonando con lamentos de duelo.
Hacía un par de años que Clara no veía a su tío Marcos, pero lo recordaba
muy bien. Era la única imagen perfectamente nítida de su infancia y para
evocarla no necesitaba consultar el daguerrotipo del salón, donde aparecía
vestido de explorador,. apoyado en una escopeta de dos cañones de modelo
antiguo, con el pie derecho sobre el cuello de un tigre de Malasia, en la misma
triunfante actitud que ella había observado en la Virgen del altar mayor,
pisando el demonio vencido entre nubes de yeso y ángeles pálidos. A Clara le
bastaba cerrar los ojos para ver a su tío en carne y hueso,. curtido por las
inclemencias de todos los climas del planeta, flaco, con unos bigotes de
filibustero,. entre los cuales asomaba su extraña sonrisa de dientes de tiburón.
Parecía imposible que estuviera dentro de ese cajón negro en el centro del
patio.
En cada visita que hizo Marcos al hogar de su hermana Nívea, se quedó
por varios meses,. provocando el regocijo de los sobrinos, especialmente de
Clara, y una tormenta en la que el orden doméstico perdía su horizonte. La
casa se atochaba de baúles, animales embalsamados, lanzas de indios, bultos
de marinero. Por todos lados la gente andaba tropezando con sus bártulos
inauditos, aparecían bichos nunca vistos, que habían hecho el viaje desde
tierras remotas,. para terminar aplastados bajo la escoba implacable de la Nana en cualquier rincón de la casa. Los modales del tío Marcos eran los de un
caníbal, como decía Severo. Se pasaba la noche haciendo movimientos
incomprensibles en la sala, que, más tarde se supo, eran ejercicios destinados a
perfeccionar el control de la mente sobre el cuerpo y a mejorar la digestión.
Hacía experimentos de alquimia en la cocina,. llenando toda la casa con
humaredas fétidas y arruinaba las ollas con sustancias sólidas que no se podían
desprender del fondo. Mientras los demás intentaban dormir, arrastraba sus
maletas por los corredores, .ensayaba sonidos agudos con instrumentos salvajes
y enseñaba a hablar en español a un loro cuya lengua materna era de origen
amazónico. En el día dormía en una hamaca que había tendido entre dos
columnas del corredor, sin más abrigo que un taparrabos que ponía de pésimo
humor a Severo,. pero que Nívea disculpaba porque Marcos la había
convencido de que así predicaba el Nazareno. Clara recordaba perfectamente,
a pesar de que entonces era muy pequeña, la primera vez que su tío Marcos
llegó a la casa de regreso de uno de sus viajes. Se instaló como si fuera a
quedarse para siempre. Al poco tiempo, aburrido de presentarse en tertulias de
señoritas donde la dueña de la casa tocaba el piano, jugar al naipe y eludir los
apremios de todos sus parientes para que sentara cabeza y entrara a trabajar de
ayudante en el bufete de abogados de Severo del Valle,. se compró un organillo
y salió a recorrer las calles, con la intención de seducir a su prima Antonieta y,
de paso, alegrar al público con su música de manivela. La máquina no era más
que un cajón roñoso provisto de ruedas, pero él la pintó con motivos marineros
y le puso una falsa chimenea de barco. Quedó con aspecto de cocina a carbón.
El organillo tocaba una marcha militar y un vals alternadamente y entre vuelta
y vuelta de la manivela, el loro, que había aprendido el español, aunque
todavía guardaba su acento extranjero, atraía a la concurrencia con gritos
agudos. También sacaba con el pico unos papelitos de una caja para vender la
suerte a los curiosos. Los papeles rosados, verdes y azules eran tan ingeniosos,
que siempre apuntaban a los más secretos deseos del cliente. Además de los
papeles de la suerte, vendía pelotitas de aserrín para divertir a los niños y
polvos contra la impotencia, que comerciaba a media voz con los transeúntes
afectados por ese mal. La idea del organillo nació como un último y
desesperado recurso para atraer a la prima Antonieta, después que le fallaron
otras formas más convencionales de cortejarla. Pensó que ninguna mujer en su
sano juicio podía permanecer impasible ante una serenata de organillo. Eso fue
lo que hizo. Se colocó debajo de su ventana un atardecer, a tocar su marcha
militar y su vals, en el momento en que ella tomaba el té con un grupo de
amigas. Antonieta no se dio por aludida hasta que el loro comenzó a llamarla
por su nombre de pila y entonces se asomó a la ventana. Su reacción no fue la
que esperaba su enamorado. Sus amigas se encargaron de repartir la noticia
por todos los salones de la ciudad y, al día siguiente, la gente empezó a pasear
por las calles céntricas en la esperanza de ver con sus propios ojos al cuñado
de Severo del Valle tocando el organillo y vendiendo pelotitas de aserrín con
un loro apolillado,. simplemente por el placer de comprobar que también en las
mejores familias había buenas razones para avergonzarse. Ante el bochorno
familiar, Marcos tuvo que desistir del organillo y elegir métodos menos
conspicuos para atraer a la prima Antonieta, pero no renunció a asediarla. De
todos modos, al final no tuvo éxito, porque la joven se casó de la noche a la
mañana con un diplomático veinte años mayor,. que se la llevó a vivir a un país
tropical cuyo nombre nadie pudo recordar, pero que sugería negritud, bananas
y palmeras,. donde ella consiguió sobreponerse al recuerdo de aquel
pretendiente que arruinó sus diecisiete años con su marcha militar y su vals.
Marcos se hundió en la depresión durante dos o tres días, al cabo de los cuales
anunció que jamás se casaría y que se iba a dar la vuelta al mundo. Vendió el
organillo a un ciego y dejó el loro como herencia a Clara,. pero la Nana lo
envenenó secretamente con una sobredosis de aceite de hígado de bacalao,
porque no podía soportar su mirada lujuriosa, sus pulgas y sus gritos
destemplados ofreciendo papelitos para la suerte, pelotas de aserrín y polvos
para la impotencia.
Ése fue el viaje más largo de Marcos. Regresó con un cargamento de
enormes cajas que se almacenaron en el último patio, entre el gallinero y la
bodega de la leña, hasta que terminó el invierno. Al despuntar la primavera,
las hizo trasladar al Parque de los Desfiles,. un descampado enorme donde se
juntaba el pueblo a ver marchar a los militares durante las Fiestas Patrias, con
el paso de ganso que habían copiado de los prusianos. Al abrir las cajas, se vio
que contenían piezas sueltas de madera, metal y tela pintada. Marcos pasó dos
semanas armando las partes de acuerdo a las instrucciones de un manual en
inglés,. que descifró con su invencible imaginación y un pequeño diccionario.
Cuando el trabajo estuvo listo, resultó ser un pájaro de dimensiones
prehistóricas, con un rostro de águila furiosa pintado en su parte delantera, alas
movibles y una hélice en el lomo. Causó conmoción. Las familias de la
oligarquía olvidaron el organillo y Marcos se convirtió en la novedad de la
temporada. La gente hacía paseos los domingos para ir a ver al pájaro y los
vendedores de chucherías y fotógrafos ambulantes hicieron su agosto. Sin
embargo, al poco tiempo comenzó a agotarse el interés del público. Entonces
Marcos anunció que apenas se despejara el tiempo pensaba elevarse en el
pájaro y cruzar la cordillera. La noticia se regó en pocas horas y se convirtió
en el acontecimiento más comentado del año. La máquina yacía con la panza
asentada en tierra firme, pesada y torpe,. con más aspecto de pato herido, que
de uno de esos modernos aeroplanos que empezaban a fabricarse en
Norteamérica. Nada en su apariencia permitía suponer que podría moverse y
mucho menos encumbrarse y atravesar las montañas nevadas. Los periodistas
y curiosos acudieron en tropel. Marcos sonreía inmutable ante la avalancha de
preguntas y posaba para los fotógrafos sin ofrecer ninguna explicación técnica o científica respecto a la forma en que pensaba realizar su empresa. Hubo
gente que viajó de provincia para ver el espectáculo. Cuarenta años después,
su sobrino nieto Nicolás, a quien Marcos no llegó a conocer, desenterró la
iniciativa de volar que siempre estuvo presente en los hombres de su estirpe.
Nicolás tuvo la idea de hacerlo con fines comerciales, en una salchicha
gigantesca rellena con aire caliente,. que llevaría impreso un aviso publicitario
de bebidas gaseosas. Pero, en los tiempos en que Marcos anunció su viaje en
aeroplano, nadie creía que ese invento pudiera servir para algo útil. Él lo hacía
por espíritu aventurero. El día señalado para el vuelo amaneció nublado, pero
había tanta expectación, que Marcos no quiso aplazar la fecha. Se presentó
puntualmente en el sitio y no dio ni una mirada al cielo que se cubría de grises
nubarrones. La muchedumbre atónita, llenó todas las calles adyacentes, se
encaramó en los techos y los balcones de las casas próximas y se apretujó en
el parque. Ninguna concentración política pudo reunir a tanta gente hasta
medio siglo después,. cuando el primer candidato marxista aspiraba, por
medios totalmente democráticos, a ocupar el sillón de los Presidentes. Clara
recordaría toda su vida ese día de fiesta. La gente se vistió de primavera,
adelantándose un poco a la inauguración oficial de la temporada,. los hombres
con trajes de lino blanco y las damas con los sombreros de pajilla italiana que
hicieron furor ese año. Desfilaron grupos de escolares con sus maestros,
llevando flores para el héroe. Marcos recibía las flores y bromeaba diciendo
que esperaran que se estrellara para llevarle flores al entierro. El obispo en
persona, sin que nadie se lo pidiera,. apareció con dos turiferarios a bendecir el
pájaro y el orfeón de la gendarmería tocó música alegre y sin pretensiones,
para el gusto popular. La policía, a caballo y con lanzas, tuvo dificultad en
mantener a la multitud alejada del centro del parque,. donde estaba Marcos,
vestido con una braga de mecánico, con grandes anteojos de automovilista y
su cucalón de explorador. Para el vuelo llevaba, además, su brújula, un
catalejo y unos extraños mapas de navegación aérea que él mismo había
trazado basándose en las teorías de Leonardo da Vinci y en los conocimientos
australes de los incas. Contra toda lógica, al segundo intento el pájaro se elevó
sin contratiempos y hasta con cierta elegancia, entre los crujidos de su
esqueleto y los estertores de su motor. Subió aleteando y se perdió entre las
nubes, despedido por una fanfarria de aplausos, silbatos, pañuelos, banderas,
redobles musicales del orfeón y aspersiones de agua bendita. En tierra quedó
el comentario de la maravillada concurrencia y de los hombres más instruidos,
que intentaron dar una explicación razonable al milagro. Clara siguió mirando
el cielo hasta mucho después que su tío se hizo invisible. Creyó divisarlo diez
minutos más tarde, pero sólo era un gorrión pasajero. Después de tres días, la
euforia provocada por el primer vuelo de aeroplano en el país, se desvaneció y
nadie volvió a acordarse del episodio, excepto Clara, que oteaba
incansablemente las alturas.
A la semana sin tener noticias del tío volador,. se supuso que había subido
hasta perderse en el espacio sideral y los más ignorantes especularon con la
idea de que llegaría a la luna. Severo determinó, con una mezcla de tristeza y
de alivio, que su cuñado se había caído con su máquina en algún resquicio de
la cordillera, donde nunca sería encontrado. Nívea lloró desconsoladamente y
prendió unas velas a san Antonio, patrono de las cosas perdidas. Severo se
opuso a la idea de mandar a decir algunas misas,. porque no creía en ese
recurso para ganar el cielo y mucho menos para volver a la tierra, y sostenía
que las misas y las mandas, así como las indulgencias y el tráfico de
estampitas y escapularios, eran un negocio deshonesto. En vista de eso, Nívea
y la Nana pusieron a todos los niños a rezar a escondidas el rosario durante
nueve días. Mientras tanto, grupos de exploradores y andinistas voluntarios lo
buscaron incansablemente por picos y quebradas de la cordillera,. recorriendo
uno por uno todos los vericuetos accesibles,. hasta que por último regresaron
triunfantes y entregaron a la familia los restos mortales en un negro y modesto
féretro sellado. Enterraron al intrépido viajero en un funeral grandioso. Su
muerte lo convirtió en un héroe y su nombre estuvo varios días en los titulares
de todos los periódicos. La misma muchedumbre que se juntó para despedirlo
el día que se elevó en el pájaro, desfiló frente a su ataúd. Toda la familia lo
lloró como se merecía, menos Clara, que siguió escrutando el cielo con
paciencia de astrónomo. Una semana después del sepelio, apareció en el
umbral de la puerta de la casa de Nívea y Severo del Valle, el propio tío
Marcos, de cuerpo presente, con una alegre sonrisa entre sus bigotes de pirata.
Gracias a los rosarios clandestinos de las mujeres y los niños, como él mismo
lo admitió, estaba vivo y en posesión de todas sus facultades, incluso la del
buen humor. A pesar del noble origen de sus mapas aéreos, el vuelo había sido
un fracaso, perdió el aeroplano y tuvo que regresar a pie,. pero no traía ningún
hueso roto y mantenía intacto su espíritu aventurero. Esto consolidó para
siempre la devoción de la familia por san Antonio y no sirvió de escarmiento a
las generaciones futuras que también intentaron volar con diferentes medios.
Legalmente, sin embargo, Marcos era un cadáver. Severo del Valle tuvo que
poner todo su conocimiento de las leyes al servicio de devolver la vida y la
condición de ciudadano a su cuñado. Al abrir el ataúd, delante de las
autoridades correspondientes, se vio que habían enterrado una bolsa de arena.
Este hecho manchó el prestigio, hasta entonces impoluto, de los exploradores
y los andinistas voluntarios: desde ese día fueron considerados poco menos
que malhechores.
La heroica resurrección de Marcos acabó por hacer olvidar a todo el
mundo el asunto del organillo. Volvieron a invitarlo a todos los salones de la
ciudad y, al menos por un tiempo, su nombre se reivindicó. Marcos vivió en la
casa de su hermana por unos meses. Una noche se fue sin despedirse de nadie,
dejando sus baúles, sus libros, sus armas, sus botas y todos sus bártulos. Severo, y hasta la misma Nívea, respiraron aliviados. Su última visita había
durado demasiado. Pero Clara se sintió tan afectada, que pasó una semana
caminando sonámbula y chupándose el dedo. La niña, que entonces tenía siete
años,. había aprendido a leer los libros de cuentos de su tío y estaba más cerca
de él que ningún otro miembro de la familia, debido a sus habilidades
adivinatorias. Marcos sostenía que la rara virtud de su sobrina podía ser una
fuente de ingresos y una buena oportunidad para desarrollar su propia
clarividencia. Tenía la teoría de que esta condición estaba presente en todos los
seres humanos,. especialmente en los de su familia, y que si no funcionaba con
eficiencia era sólo por falta de entrenamiento. Compró en el Mercado Persa
una bola de vidrio que, según él, tenía propiedades mágicas y venía de
Oriente,. pero más tarde se supo que era sólo un flotador de bote pesquero, la
puso sobre un paño de terciopelo negro y anunció que podía ver la suerte,
curar el mal de ojo, leer el pasado y mejorar la calidad de los sueños, todo por
cinco centavos. Sus primeros clientes fueron las sirvientas del vecindario. Una
de ellas había sido acusada de ladrona, porque su patrona había extraviado una
sortija. La bola de vidrio indicó el lugar donde se encontraba la joya: había
rodado debajo de un ropero. Al día siguiente había una cola en la puerta de la
casa. Llegaron los cocheros, los comerciantes, los repartidores de leche y agua
y más tarde aparecieron discretamente algunos empleados municipales y
señoras distinguidas,. que se deslizaban discretamente a lo largo de las paredes,
procurando no ser reconocidas. La clientela era recibida por la Nana, que los
ordenaba en la antesala y cobraba los honorarios. Este trabajo la mantenía
ocupada casi todo el día y llegó a absorberla tanto,. que descuidó sus labores en
la cocina y la familia empezó a quejarse de que lo único que había para la cena
eran porotos añejos y dulce de membrillo. Marcos arregló la cochera con unos
cortinajes raídos que alguna vez pertenecieron al salón,. pero que el abandono
y la vejez habían convertido en polvorientas hilachas. Allí atendía al público
con Clara. Los dos adivinos vestían túnicas «del color de los hombres de la
luz», como llamaba Marcos al amarillo. La Nana tiñó las túnicas con polvos
de azafrán, haciéndolas hervir en la olla destinada al manjar blanco. Marcos
llevaba, además de la túnica, un turbante amarrado en la cabeza y un amuleto
egipcio colgando al cuello. Se había dejado crecer la barba y el pelo y estaba
más delgado que nunca. Marcos y Clara resultaban totalmente convincentes,
sobre todo porque la niña no necesitaba mirar la bola de vidrio para adivinar lo
que cada uno quería oír. Lo soplaba al oído al tío Marcos, quien transmitía el
mensaje al cliente e improvisaba los consejos que le parecían atinados. Así se
propagó su fama, porque los que llegaban al consultorio alicaídos y tristes,
salían llenos de esperanzas,. los enamorados que no eran correspondidos
obtenían orientación para cultivar el corazón indiferente y los pobres se
llevaban infalibles martingalas para apostar en las carreras del canódromo. El
negocio llegó a ser tan próspero, que la antesala estaba siempre atiborrada de
gente y a la Nana empezaron a darle vahídos de tanto estar parada. En esa
ocasión Severo no tuvo necesidad de intervenir para ponerle fin a la iniciativa
empresarial de su cuñado,. porque los dos adivinos, al darse cuenta de que sus
aciertos podían modificar el destino de la clientela,. que seguía al pie de la letra
sus palabras, se atemorizaron y decidieron que ése era un oficio de tramposos.
Abandonaron el oráculo de la cochera y se repartieron equitativamente las
ganancias, aunque en realidad la única que estaba interesada en el aspecto
material del negocio era la Nana.
De todos los hermanos Del Valle, Clara era la que tenía más resistencia e
interés para escuchar los cuentos de su tío. Podía repetir cada uno, sabía de
memoria varias palabras en dialectos de indios extranjeros,. conocía sus
costumbres y podía describir la forma en que se atraviesan trozos de madera
en los labios y en los lóbulos de las orejas, así como los ritos de iniciación y
los nombres de las serpientes más venenosas y sus antídotos. Su tío era tan
elocuente, que la niña podía sentir en su propia carne la quemante mordedura
de las víboras,. ver al reptil deslizarse sobre la alfombra entre las patas del
arrimo de jacarandá y escuchar los gritos de las guacamayas entre las cortinas
del salón. Se acordaba sin vacilaciones del recorrido de Lope de Aguirre en su
búsqueda de El Dorado,. de los nombres impronunciables de la flora y la fauna
visitadas o inventadas por su tío maravilloso,. sabía de los lamas que toman té
salado con grasa de yac y podía describir con detalle a las opulentas nativas de
la Polinesia, los arrozales de la China o las blancas planicies de los países del
Norte,. donde el hielo eterno mata a las bestias y a los hombres que se distraen,
petrificándolos en pocos minutos. Marcos tenía varios diarios de viaje donde
escribía sus recorridos y sus impresiones así como una colección de mapas y
de libros de cuentos, de aventuras y hasta de hadas, que guardaba dentro de
sus baúles en el cuarto de los cachivaches, al fondo del tercer patio de la casa.
De allí salieron para poblar los sueños de sus descendientes hasta que fueron
quemados por error medio siglo más tarde, en una pira infame.
De su último viaje, Marcos regresó en un ataúd. Había muerto de una
misteriosa peste africana que lo fue poniendo arrugado y amarillo como un
pergamino. Al sentirse enfermo emprendió el viaje de vuelta con la esperanza
de que los cuidados de su hermana y la sabiduría del doctor Cuevas le
devolverían la salud y la juventud,. pero no resistió los sesenta días de travesía
en barco y a la altura de Guayaquil murió consumido por la fiebre y delirando
sobre mujeres almizcladas y tesoros escondidos. El capitán del barco, un
inglés de apellido Longfellow, estuvo a punto de lanzarlo al mar envuelto en
una bandera, pero Marcos había hecho tantos amigos y enamorado a tantas
mujeres a bordo del transatlántico, a pesar de su aspecto jibarizado y su
delirio,. que los pasajeros se lo impidieron y Longfellow tuvo que almacenarlo,
junto a las verduras del cocinero chino, para preservarlo del calor y los
mosquitos del trópico, hasta que el carpintero de a bordo le improvisó un
cajón. En El Callao consiguieron un féretro apropiado y algunos días después
el capitán, furioso por las molestias que ese pasajero le había causado a la
Compañía de Navegación y a él personalmente,. lo descargó sin miramientos
en el muelle, extrañado de que nadie se presentara a reclamarlo ni a pagar los
gastos extraordinarios. Más tarde se enteró de que el correo en esas latitudes
no tenía la misma confiabilidad que en su lejana Inglaterra y que sus
telegramas se volatilizaron por el camino. Afortunadamente para Longfellow,
apareció un abogado de la aduana que conocía a la familia Del Valle y ofreció
hacerse cargo del asunto,. metiendo a Marcos y su complejo equipaje en un
coche de flete y llevándolo a la capital al único domicilio fijo que se le
conocía: la casa de su hermana.
Para Clara ése habría sido uno de los momentos más dolorosos de su vida,
si Barrabás; no hubiera llegado mezclado con los bártulos de su tío. Ignorando
la perturbación que reinaba en el patio, su instinto la condujo directamente al
rincón donde habían tirado la jaula. Adentro estaba Barrabás; Era un montón
de huesitos cubiertos con un pelaje de color indefinido, lleno de peladuras
infectadas, un ojo cerrado y el otro supurando legañas, inmóvil como un
cadáver en su propia porquería. A pesar de su apariencia, la niña no tuvo
dificultad en identificarlo.
—¡Un perrito! —chilló.
Se hizo cargo del animal. Lo sacó de la jaula, lo acunó en su pecho y con
cuidados de misionera consiguió darle agua en el hocico hinchado y reseco.
Nadie se había preocupado de alimentarlo desde que el capitán Longfellow,
quien como todos los ingleses trataba mucho mejor a los animales que a los
humanos, lo depositó con el equipaje en el muelle. Mientras el perro estuvo a
bordo junto a su amo moribundo,. el capitán lo alimentó con su propia mano y
lo paseó por la cubierta,. prodigándole todas las atenciones que le escatimó a
Marcos, pero una vez en tierra firme, fue tratado como parte del equipaje.
Clara se convirtió en una madre para el animal, sin que nadie le disputara ese
dudoso privilegio, y consiguió reanimarlo. Un par de días más tarde, una vez
que se calmó la tempestad de la llegada del cadáver y del entierro del tío
Marcos, Severo se fijó en el bicho peludo que su hija llevaba en los brazos.
—¿Qué es eso? —preguntó.
—Barrabás —dijo Clara.
—Entrégueselo al jardinero, para que se deshaga de él. Puede contagiarnos
alguna enfermedad —ordenó Severo.
Pero Clara lo había adoptado.
—Es mío, papá. Si me lo quita, le juro que dejo de respirar y me muero.
Se quedó en la casa. Al poco tiempo corría por todas partes devorándose
los flecos de las cortinas, las alfombras y las patas de los muebles. Se recuperó
de su agonía con gran rapidez y empezó a crecer. Al bañarlo se supo que era
negro, de cabeza cuadrada, patas muy largas y pelo corto. La Nana sugirió
mocharle la cola, para que pareciera perro fino,. pero Clara agarró un berrinche
que degeneró en ataque de asma y nadie volvió a mencionar el asunto.
Barrabás; se quedó con la cola entera y con el tiempo ésta llegó a tener el largo
de un palo de golf, provista de movimientos incontrolables que barrían las
porcelanas de las mesas y volcaban las lámparas. Era de raza desconocida. No
tenía nada en común con los perros que vagabundeaban por la calle y mucho
menos con las criaturas de pura raza que criaban algunas familias
aristocráticas. El veterinario no supo decir cuál era su origen y Clara supuso
que provenía de la China,. porque gran parte del contenido del equipaje de su
tío eran recuerdos de ese lejano país. Tenía una ilimitada capacidad de
crecimiento. A los seis meses era del tamaño de una oveja y al año de las
proporciones de un potrillo. La familia, desesperada, se preguntaba hasta
dónde crecería y comenzaron a dudar de que fuera realmente un perro,.
especularon que podía tratarse de un animal exótico cazado por el tío
explorador en alguna región remota del mundo y que tal vez en su estado
primitivo era feroz. Nívea observaba sus pezuñas de cocodrilo y sus dientes
afilados y su corazón de madre se estremecía pensando que la bestia podía
arrancarle la cabeza a un adulto de un tarascón y con mayor razón a cualquiera
de sus niños. Pero Barrabás; no daba muestras de ninguna ferocidad, por el
contrario. Tenía los retozos de un gatito. Dormía abrazado a Clara, dentro de
su cama, con la cabeza en el almohadón de plumas y tapado hasta el cuello
porque era friolento, pero después, cuando ya no cabía en la cama, se tendía en
el suelo a su lado, con su hocico de caballo apoyado en la mano de la niña.
Nunca se lo vio ladrar ni gruñir. Era negro y silencioso como una pantera, le
gustaban el jamón y las frutas confitadas y cada vez que había visitas y
olvidaban encerrarlo,. entraba sigilosamente al comedor y daba una vuelta a la
mesa retirando con delicadeza sus bocadillos preferidos de los platos sin que
ninguno de los comensales se atreviera a impedírselo. A pesar de su
mansedumbre de doncella, Barrabás inspiraba terror. Los proveedores huían
precipitadamente cuando se asomaba a la calle y en una oportunidad su
presencia provocó pánico entre las mujeres que hacían fila frente al carretón
que repartía la leche, espantando al percherón de tiro, que salió dispararlo en
medio de un estropicio de cubos de leche desparramados en el empedrado.
Severo tuvo que pagar todos los destrozos y ordenó que el perro fuera
amarrado en el patio,. pero Clara tuvo otra de sus pataletas y la decisión fue
aplazada por tiempo indefinido. La fantasía popular y la ignorancia respecto a
su raza, atribuyeron a Barrabás características mitológicas. Contaban que
siguió creciendo y que si no hubiera puesto fin a su existencia la brutalidad de
un carnicero, habría llegado a tener el tamaño de un camello. La gente lo creía
una cruza de perro con yegua,. suponían que podían aparecerle alas, cuernos y
un aliento sulfuroso de dragón, como las bestias que bordaba Rosa en su
interminable mantel. La Nana, harta de recoger porcelana rota y oír los
chismes de que se convertía en lobo las noches de luna llena,. usó con él el
mismo sistema que con el loro, pero la sobredosis de aceite de hígado de
bacalao no lo mató; sino que le provocó una cagantina de cuatro días que
cubrió la casa de arriba abajo y que ella misma tuvo que limpiar.
Eran tiempos difíciles. Yo tenía entonces alrededor de veinticinco años,
pero me parecía que me quedaba poca vida por delante para labrarme un
futuro y tener la posición que deseaba. Trabajaba como un animal y las pocas
veces que me sentaba a descansar, obligado por el tedio de algún domingo,
sentía que estaba perdiendo momentos preciosos y que cada minuto de ocio
era un siglo más lejos de Rosa. Vivía en la mina, en una casucha de tablas con
techo de zinc, que me fabriqué yo mismo con la ayuda de un par de peones.
Era una sola pieza cuadrada donde acomodé mis pertenencias, con un
ventanuco en cada pared, para que circulara el aire bochornoso del día, con
postigos para cerrarlos en la noche, cuando corría el viento glacial. Todo mi
mobiliario consistía en una silla, un catre de campaña, una mesa rústica, una
máquina de escribir y una pesada caja fuerte que tuve que hacer llevar a lomo
de mula a través del desierto, donde guardaba los jornales de los mineros,
algunos documentos y una bolsita de lona donde brillaban los pequeños trozos
de oro que representaban el fruto de tanto esfuerzo. No era cómoda, pero yo
estaba acostumbrado a la incomodidad. Nunca me había bañado en agua
caliente y los recuerdos que tenía de mi niñez eran de frío, soledad y un eterno
vacío en el estómago. Allí comí, dormí y escribí durante dos años, sin más
distracción que unos cuantos libros muchas veces leídos, una ruma de
periódicos atrasados, unos textos en inglés que me sirvieron para aprender los
rudimentos de esa magnífica lengua, y una caja con llave donde guardaba la
correspondencia que mantenía con Rosa. Me había acostumbrado a escribirle a
máquina, con una copia que guardaba para mí y que ordenaba por fechas junto
a las pocas cartas que recibí de ella. Comía el mismo rancho que se cocinaba
para los mineros y tenía prohibido que circulara licor en la mina. Tampoco lo
tenía en mi casa, porque siempre he pensado que la soledad y el aburrimiento
terminan por convertir al hombre en alcohólico. Tal vez el recuerdo de mi
padre, con el cuello desabotonado, la corbata floja y manchada, los ojos
turbios y el aliento pesado, con un vaso en la mano, hicieron de mí un
abstemio. No tengo buena cabeza para el trago, me emborracho con facilidad.
Descubrí eso a los dieciséis años y nunca lo he olvidado. Una vez me preguntó
mi nieta cómo pude vivir tanto tiempo solo y tan lejos de la civilización. No lo
sé. Pero en realidad debe haber sido más fácil para mí que para otros, porque
no soy una persona sociable, no tengo muchos amigos ni me gustan las fiestas
o el bochinche, por el contrario, me siento mejor solo. Me cuesta mucho
intimar con la gente. En aquella época todavía no había vivido con una mujer,
así es que tampoco podía echar de menos lo que no conocía. No era
enamoradizo, nunca lo he sido, soy de naturaleza fiel, a pesar de que basta la
sombra de un brazo, la curva de una cintura, el quiebre de una rodilla
femenina, para que me vengan ideas a la cabeza aún hoy, cuando ya estoy tan
viejo que al verme en el espejo no me reconozco. Parezco un árbol torcido. No
estoy tratando de justificar mis pecados de juventud con el cuento de que no
podía controlar el ímpetu de mis deseos, ni mucho menos. A esa edad yo
estaba acostumbrado a la relación sin futuro con mujeres de vida ligera, puesto
que no tenía posibilidad con otras. En mi generación hacíamos un distingo
entre las mujeres decentes y las otras y también dividíamos a las decentes
entre propias y ajenas. No había pensado en el amor antes de conocer a Rosa y
el romanticismo me parecía peligroso e inútil y si alguna vez me gustó alguna
jovencita, no me atreví a acercarme a ella por temor a ser rechazado y al
ridículo. He sido muy orgulloso y por mi orgullo he sufrido más que otros.
Ha pasado mucho más de medio siglo, pero aún tengo grabado en la
memoria el momento preciso en que Rosa, la bella, entró en mi vida, como un
ángel distraído que al pasar me robó el alma. Iba con la Nana y otra criatura,
probablemente alguna hermana menor. Creo que llevaba un vestido color lila,
pero no estoy seguro, porque no tengo ojo para la ropa de mujer y porque era
tan hermosa, que aunque llevara una capa de armiño, no habría podido fijarme
sino en su rostro. Habitualmente no ando pendiente de las mujeres, pero habría
tenido que ser tarado para no ver esa aparición que provocaba un tumulto a su
paso y congestionaba el tráfico, con ese increíble pelo verde que le enmarcaba
la cara como un sombrero de fantasía, su porte hada y esa manera de moverse
como si fuera volando. Pasó por delante de mí sin verme y penetró flotando a
la confitería de la Plaza de Armas. Me quedé en la calle, estupefacto, mientras
ella compraba caramelos de anís, eligiéndolos uno por uno, con su risa de
cascabeles, echándose unos a la boca y dando otros a su hermana. No fui el
único hipnotizado, en pocos minutos se formó un corrillo de hombres que
atisbaban por la vitrina. Entonces reaccioné. No se me ocurrió que estaba muy
lejos de ser el pretendiente ideal para aquella joven celestial, puesto que no
tenía fortuna, distaba de ser buen mozo y tenía por delante un futuro incierto.
¡Y no la conocía! Pero estaba deslumbrado y decidí en ese mismo momento
que era la única mujer digna de ser mi esposa y que si no podía tenerla,
prefería el celibato. La seguí todo el camino de vuelta a su casa. Me subí en el
mismo tranvía y me senté tras ella, sin poder quitar la vista de su nuca
perfecta, su cuello redondo, sus hombros suaves acariciados por los rizos
verdes que escapaban del peinado. No sentí el movimiento del tranvía, porque
iba como en sueños. De pronto se deslizó por el pasillo, y al pasar por mi lado
sus sorprendentes pupilas de oro se detuvieron un instante en las mías. Debí morir un poco. No podía respirar y se me detuvo el pulso. Cuando recuperé la compostura
, tuve que saltar a la vereda, con riesgo de romperme algún hueso,
y correr en dirección a la calle que ella había tomado. Adiviné donde vivía al
divisar una mancha color lila que se esfumaba tras un portón. Desde ese día
monté guardia frente a su casa, paseando la cuadra como perro huacho,
espiando, sobornando al jardinero, metiendo conversación a las sirvientas,
hasta que conseguí hablar con la Nana y ella, santa mujer, se compadeció de
mí y aceptó hacerle llegar los billetes de amor, las flores y las incontables
cajas de caramelos de anís con que intenté ganar su corazón. También le
enviaba acrósticos. No sé versificar, pero había un librero español que era un
genio para la rima, donde mandaba a hacer poemas, canciones, cualquier cosa
cuya materia prima fuera la tinta y el papel. Mi hermana Férula me ayudó a
acercarme a la familia Del Valle, descubriendo remotos parentescos entre
nuestros apellidos y buscando la oportunidad de saludarnos a la salida de misa.
Así fue como pude visitar a Rosa. El día que entré a su casa y la tuve al
alcance de mi voz, no se me ocurrió nada para decirle. Me quedé mudo, con el
sombrero en la mano y la boca abierta, hasta que sus padres, que conocían
esos síntomas, me rescataron. No sé qué pudo ver Rosa en mí, ni por qué con
el tiempo, me aceptó por esposo. Llegué a ser su novio oficial sin tener que
realizar ninguna proeza sobrenatural, porque a pesar de su belleza inhumana y
sus innumerables virtudes, Rosa no tenía pretendientes. Su madre me dio la
explicación: dijo que ningún hombre se sentía lo bastante fuerte como para
pasar la vida defendiendo a Rosa de las apetencias de los demás. Muchos la
habían rondado, perdiendo la razón por ella, pero hasta que yo aparecí en el
horizonte, no se había decidido nadie. Su belleza atemorizaba, por eso la
admiraban de lejos, pero no se acercaban. Yo nunca pensé en eso, en realidad.
Mi problema era que no tenía ni un peso, pero me sentía capaz, por la fuerza
del amor, de convertirme en un hombre rico. Miré a mi alrededor buscando un
camino rápido, dentro de los límites de la honestidad en que me habían
educado, y vi que para triunfar necesitaba tener padrinos, estudios especiales o
un capital. No era suficiente tener un apellido respetable. Supongo que si
hubiera tenido dinero para empezar, habría apostado al naipe o a los caballos,
pero como no era el caso, tuve que pensar en trabajar en algo que, aunque
fuera arriesgado, pudiera darme fortuna. Las minas de oro y de plata eran el
sueño de los aventureros: podían hundirlos en la miseria, matarlos de
tuberculosis o convertirlos en hombres poderosos. Era cuestión de suerte.
Obtuve la concesión de una mina en el Norte con la ayuda del prestigio del
apellido de mi madre, que sirvió para que el banco me diera una fianza. Me
hice firme propósito de sacarle hasta el último gramo del precioso metal,
aunque para ello tuviera que estrujar el cerro con mis propias manos y moler
las rocas a patadas. Por Rosa estaba dispuesto a eso y mucho más.
A fines del otoño, cuando la familia se había tranquilizado respecto a las
intenciones del padre Restrepo, quien tuvo que apaciguar su vocación de
inquisidor después que el obispo en persona le advirtió que dejara en paz a la
pequeña Clara del Valle, y cuando todos se habían resignado a la idea de que
el tío Marcos estaba realmente muerto, comenzaron a concretarse los planes
políticos de Severo. Había trabajado durante años con ese fin. Fue un triunfo
para él cuando lo invitaron a presentarse como candidato del Partido Liberal
en las elecciones parlamentarias, en representación de una provincia del Sur
donde nunca había estado y tampoco podía ubicar fácilmente en el mapa. El
Partido estaba muy necesitado de gente y Severo muy ansioso de ocupar un
escaño en el Congreso, de modo que no tuvieron dificultad en convencer a los
humildes electores del Sur, que nombraran a Severo como su candidato. La
invitación fue apoyada por un cerdo asado, rosado y monumental, que fue
enviado por los electores a la casa de la familia Del Valle. Iba sobre una gran
bandeja de madera, perfumado y brillante, con un perejil en el hocico y una
zanahoria en el culo, reposando en un lecho de tomates. Tenía un costurón en
la panza y adentro estaba relleno con perdices, que a su vez estaban rellenas
con ciruelas. Llegó acompañado por una garrafa que contenía medio galón del
mejor aguardiente del país. La idea de convertirse en diputado o, mejor aún, en
senador, era un sueño largamente acariciado por Severo. Había ido llevando
las cosas hasta esa meta con un minucioso trabajo de contactos, amistades,
conciliábulos, apariciones públicas discretas pero eficaces, dinero y favores
que hacía a las personas adecuadas en el momento preciso. Aquella provincia
sureña, aunque remota y desconocida, era lo que estaba esperando.
Lo del cerdo fue un martes. El viernes, cuando ya del cerdo no quedaba
más que los pellejos y los huesos que roía Barrabás; en el patio, Clara anunció
que habría otro muerto en la casa.
—Pero será un muerto por equivocación —dijo.
El sábado pasó mala noche y despertó gritando. La Nana le dio una
infusión de tilo y nadie le hizo caso, porque estaban ocupados con los
preparativos del viaje del padre al Sur y porque la bella Rosa amaneció con
fiebre. Nívea ordenó que dejaran a Rosa en cama y el doctor Cuevas dijo que
no era nada grave, que le dieran una limonada tibia y bien azucarada, con un
chorrillo de licor, para que sudara la calentura. Severo fue a ver a su hija y la
encontró arrebolada y con los ojos brillantes, hundida en los encajes color
mantequilla de sus sábanas. Le llevó de regalo un carnet de baile y autorizó a
la Nana para abrir la garrafa de aguardiente y echarle a la limonada. Rosa se
bebió la limonada, se arropó en su mantilla de lana y se durmió enseguida al
lado de Clara, con quien compartía la habitación.
En la mañana del domingo trágico, la Nana se levantó temprano, como
siempre. Antes de ir a misa fue a la cocina a preparar el desayuno de la
familia. La cocina a leña y carbón había quedado preparada desde el día
anterior y ella encendió el fogón en el rescoldo de las brasas aún tibias.
Mientras calentaba el agua y hervía la leche, fue acomodando los platos para
llevarlos al comedor. Empezó a cocinar la avena, a colar el café, tostar el pan.
Arregló dos bandejas, una para Nívea, que siempre tomaba su desayuno en la
cama, y otra para Rosa, que por estar enferma tenía derecho a lo mismo.
Cubrió la bandeja de Rosa con una servilleta de lino bordado por las monjas,
para que no se enfriara el café y no le entraran moscas, y se asomó al patio
para ver que Barrabás no estuviera cerca. Tenía el prurito de asaltarla cuando
ella pasaba con el desayuno. Lo vio distraído jugando con una gallina y
aprovechó para salir en su largo viaje por los patios y los corredores, desde la
cocina, al fondo de la casa, hasta el cuarto de las niñas, al otro extremo. Frente
a la puerta de Rosa vaciló, golpeada por la fuerza del presentimiento. Entró sin
anunciarse a la habitación, como era su costumbre, y al punto notó que olía a
rosas, a pesar de que no era la época de esas flores. Entonces la Nana supo que
había ocurrido una desgracia irreparable. Depositó con cuidado la bandeja en
la mesa de noche y caminó lentamente hasta la ventana. Abrió las pesadas
cortinas y el pálido sol de la mañana entró en el cuarto. Se volvió acongojada
y no le sorprendió ver sobre la cama a Rosa muerta, más bella que nunca, con
el pelo definitivamente verde, la piel del tono del marfil nuevo y sus ojos
amarillos como la miel, abiertos. A los pies de la cama estaba la pequeña Clara
observando a su hermana. La Nana se arrodilló junto a la cama, tomó la mano
a Rosa y comenzó a rezar. Siguió rezando hasta que se escuchó en toda la casa
un terrible lamento de buque perdido. Fue la primera y última vez que
Barrabás; se hizo oír. Aulló a la muerta durante todo el día, hasta destrozarle
los nervios a los habitantes de la casa y a los vecinos, que acudieron atraídos
por ese gemido de naufragio.
Al doctor Cuevas le bastó echar una mirada al cuerpo de Rosa para saber
que la muerte se debió a algo mucho más grave que una fiebre de
morondanga. Comenzó a husmear por todos lados, inspeccionó la cocina, pasó
los dedos por las cacerolas, abrió los sacos de harina, las bolsas de azúcar, las
cajas de frutas secas, revolvió todo y dejó a su paso un desparrame de huracán.
Hurgó en los cajones de Rosa, interrogó a los sirvientes uno por uno, acosó a
la Nana hasta que la puso fuera de sí y finalmente sus pesquisas lo condujeron
a la garrafa de aguardiente que requisó sin miramientos. No le comunicó a
nadie sus dudas, pero se llevó la botella a su laboratorio. Tres horas después
estaba de regreso con una expresión de horror que transformaba su rubicundo
rostro de fauno en una máscara pálida que no le abandonó durante todo ese
terrible asunto. Se dirigió a Severo, lo tomó de un brazo y lo llevó aparte.
—En ese aguardiente había suficiente veneno como para reventar a un toro
—le dijo a boca de jarro—. Pero para estar seguro de que eso fue lo que mató
a la niña, tengo que hacer una autopsia.
su lado. Era la primera vez que estaba tan cerca del patrón desde que vivía en
su casa. Severo sirvió una copa de jerez para cada uno y se bebió la suya de un
trago. Hundió la cabeza entre sus dedos, mesándose los cabellos y
mascullando entre dientes una incomprensible y triste letanía. La Nana, que
estaba sentada rígidamente en la punta de la silla, se relajó al verlo llorar.
Estiró su mano áspera y con un gesto automático le alisó el pelo con la misma
caricia que durante veinte años había empleado para consolarle a los hijos.
El levantó la vista y observó el rostro sin edad, los pómulos indígenas, el
moño negro, el amplio regazo donde había visto hipar y dormir a codos sus
descendientes y sintió que esa mujer cálida y generosa como la tierra podía
darle consuelo. Apoyó la frente en su falda, aspiró el suave olor de su delantal
almidonado y rompió en sollozos como un niño, vertiendo todas las lágrimas
que había aguantado en su vida de hombre. La Nana le rascó la espalda, le dio
palmaditas de consuelo, le habló en la media lengua que empleaba para
adormecer a los niños y le cantó en un susurro sus baladas campesinas, hasta
que consiguió tranquilizarlo. Permanecieron sentados muy juntos, bebiendo
jerez, llorando a intervalos y rememorando los tiempos dichosos en que Rosa
corría por el jardín sorprendiendo a las mariposas con su belleza de fondo de
mar.
En la cocina, el doctor Cuevas y su ayudante prepararon sus siniestros
utensilios y sus frascos malolientes, se colocaron delantales de hule, se
enrollaron las mangas y procedieron a hurgar en la intimidad de la bella Rosa,
hasta comprobar, sin lugar a dudas, que la joven había ingerido una dosis
superlativa de veneno para ratas.
—Esto estaba destinado a Severo —concluyó el doctor lavándose las
manos en el fregadero.
El ayudante, demasiado emocionado por la hermosura de la muerta, no se
resignaba a dejarla cosida como un saco y sugirió acomodarla un poco.
Entonces se dieron ambos a la tarea de preservar el cuerpo con ungüentos y
rellenarlo con emplastos de embalsamador. Trabajaron hasta las cuatro de la
madrugada, hora en la que el doctor Cuevas se declaró vencido por el
cansancio y la tristeza y salió. En la cocina quedó Rosa en manos del
ayudante, que la lavó con una esponja, quitándole las manchas de sangre, le
colocó su camisa bordada para tapar el costurón que tenía desde la garganta
hasta el sexo y le acomodó el cabello. Después limpió los vestigios de su
trabajo.
El doctor Cuevas encontró en el salón a Severo acompañado por la Nana,
ebrios de llanto y jerez.
—Está lista—dijo—. Vamos a arreglarla un poco para que la vea su madre.
Le explicó a Severo que sus sospechas eran fundadas y que en el estómago
de su hija había encontrado la misma sustancia mortal que en el aguardiente
regalado. Entonces Severo se acordó de la predicción de Clara y perdió el
resto de compostura que le quedaba, incapaz de resignarse a la idea de que su
hija había muerto en su lugar. Se desplomó gimiendo que él era el culpable,
por ambicioso y fanfarrón, que nadie lo había mandado a meterse en política,
que estaba mucho mejor cuando era un sencillo abogado y padre de familia,
que renunciaba en ese instante y para siempre a la maldita candidatura, al
Partido Liberal, a sus pompas y sus obras, que esperaba que ninguno de sus
descendientes volviera a mezclarse en política, que ése era un negocio de
matarifes y bandidos, hasta que el doctor Cuevas se apiadó y terminó de
emborracharlo. El jerez pudo más que la pena y la culpa. La Nana y el doctor
se lo llevaron en vilo al dormitorio, lo desnudaron y lo metieron en su cama.
Después fueron a la cocina, donde el ayudante estaba terminando de acomodar
a Rosa.
Nívea y Severo del Valle despertaron tarde en la mañana siguiente. Los
parientes habían decorado la casa para los ritos de la muerte, las cortinas
estaban cerradas y adornadas con crespones negros y a lo largo de las paredes
se alineaban las coronas de flores y su aroma dulzón llenaba el aire. Habían
hecho una capilla ardiente en el comedor. Sobre la gran mesa, cubierta con un
paño negro de flecos dorados, estaba el blanco ataúd con remaches de plata de
Rosa. Doce cirios amarillos en candelabros de bronce, iluminaban a la joven
con un difuso resplandor. La habían vestido con su traje de novia y puesto la
corona de azahares de cera que guardaba para el día de su boda.
A mediodía comenzó el desfile de familiares, amigos y conocidos a dar el
pésame y acompañar a los Del Valle en su duelo. Se presentaron en la casa
hasta sus más encarnizados enemigos políticos y a todos Severo del Valle los
observó fijamente, procurando descubrir en cada par de ojos que veía, el
secreto del asesino, pero en todos, incluso en el presidente del Partido
Conservador, vio el mismo pesar y la misma inocencia.
Durante el velorio, los caballeros circulaban por los salones y corredores
de la casa, comentando en voz baja sus asuntos de negocios. Guardaban
respetuoso silencio cuando se aproximaba alguien de la familia. En el
momento de entrar al comedor y acercarse al ataúd para dar una última mirada
a Rosa, todos se estremecían, porque su belleza no había hecho más que
aumentar en esas horas. Las señoras pasaban al salón, donde ordenaron las
sillas de la casa formando un círculo. Allí había comodidad para llorar a gusto,
desahogando con el buen pretexto de la muerte ajena, otras tristezas propias.
El llanto era copioso, pero digno y callado. Algunas murmuraban oraciones en
voz baja. Las empleadas de la casa circulaban por los salones y los corredores
ofreciendo tazas de té, copas de coñac, pañuelos limpios para las mujeres,
confites caseros y pequeñas compresas empapadas en amoníaco, para las
señoras que sufrían mareos por el encierro, el olor de las velas y la pena.
Todas las hermanas Del Valle, menos Clara, que era todavía muy joven,
estaban vestidas de negro riguroso, sentadas alrededor de su madre como una
ronda de cuervos. Nívea, que había llorado todas sus lágrimas, se mantenía
rígida sobre su silla, sin un suspiro, sin una palabra y sin el alivio del
amoníaco porque le daba alergia. Los visitantes que llegaban, pasaban a darle
el pésame. Algunos la besaban en ambas mejillas, otros la abrazaban
estrechamente por unos segundos, pero ella parecía no reconocer ni a los más
íntimos. Había visto morir a otros hijos en la primera infancia o al nacer, pero
ninguno le produjo la sensación de pérdida que tenía en ese momento.
Cada hermano despidió a Rosa con un beso en su frente helada, menos
Clara, que no quiso aproximarse al comedor. No insistieron, porque conocían
su extrema sensibilidad y su tendencia a caminar sonámbula cuando se le
alborotaba la imaginación. Se quedó en el jardín acurrucada al lado de
Barrabás; negándose a comer o a participar en el velorio. Sólo la Nana se fijó
en ella y trató de consolarla, pero Clara la rechazó.
A pesar de las precauciones que tomó Severo para acallar las
murmuraciones, la muerte de Rosa fue un escándalo público. El doctor Cuevas
ofreció, a quien quiso oírlo, la explicación perfectamente razonable de la
muerte de la joven, debida, según él, a una neumonía fulminante. Pero se
corrió la voz de que había sido envenenada por error, en vez de su padre. Los
asesinatos políticos eran desconocidos en el país en esos tiempos y el veneno,
en cualquier caso, era un recurso de mujerzuelas, algo desprestigiado y que no
se usaba desde la época de la Colonia, porque incluso los crímenes pasionales
se resolvían cara a cara. Se elevó un clamor de protesta por el atentado y antes
que Severo pudiera evitarlo, salió la noticia publicada en un periódico de la
oposición, acusando veladamente a la oligarquía y añadiendo que los
conservadores eran capaces hasta de eso, porque no podían perdonar a Severo
del Valle que, a pesar de su clase social, se pasara al bando liberal. La policía
trató de seguir la pista a la garrafa de aguardiente, pero lo único que se aclaró
fue que no tenía el mismo origen que el cerdo relleno con perdices y que los
electores del Sur no tenían nada que ver en el asunto. La misteriosa garrafa fue
encontrada por casualidad en la puerta de servicio de la casa Del Valle el
mismo día y a la misma hora de la llegada del cerdo asado. La cocinera supuso
que era parte del mismo regalo. Ni el celo de la policía, ni las pesquisas que
realizó Severo por su cuenta a través de un detective privado, pudieron
descubrir a los asesinos y la sombra de esa venganza pendiente ha quedado
presente en las generaciones posteriores. Ése fue el primero de muchos actos
de violencia que marcaron el destino de la familia.
Me acuerdo perfectamente. Ése había sido un día muy feliz para mí,
porque había aparecido una nueva veta, la gorda y maravillosa veta que había
perseguido durante todo ese tiempo de sacrificio, de ausencia y de espera, y
que podría representar la riqueza que yo deseaba. Estaba seguro que en seis
meses tendría suficiente dinero para casarme y en un año podría empezar a
considerarme un hombre rico. Tuve mucha suerte porque, en el negocio de las
minas, eran más los que se arruinaban que los que triunfaban, como estaba
diciendo, escribiendo, a Rosa esa tarde, tan eufórico, tan impaciente, que se
me trababan los dedos en la vieja máquina y me salían las palabras pegadas.
En eso estaba cuando oí los golpes en la puerta que me cortaron la inspiración
para siempre. Era un arriero con un par de mulas, que traía un telegrama del
pueblo, enviado por mi hermana Férula, anunciándomela muerte de Rosa.
Tuve que leer el trozo de papel tres veces hasta comprender la magnitud de
mi desolación. La única idea que no se me había ocurrido era que Rosa fuese
mortal. Sufrí mucho pensando que ella, aburrida de esperarme, decidiera
casarse con otro, o que nunca aparecería el maldito filón que pusiera una
fortuna en mis manos, o que se desmoronara la mina aplastándome como una
cucaracha. Contemplé todas esas posibilidades y algunas más, pero nunca la
muerte de Rosa, a pesar de mi proverbial pesimismo, que me hace siempre
esperar lo peor. Sentí que sin Rosa la vida no tenía significado para mí. Me
desinflé por dentro, como un globo pinchado, se me fue todo el entusiasmo.
Me quedé sentado en la silla mirando el desierto por la ventana, quién sabe por
cuánto rato, hasta que lentamente me volvió el alma al cuerpo. Mi primera
reacción fue de ira. Arremetí a golpes contra los débiles tabiques de madera de
la casa hasta que me sangraron, los nudillos, rompí en mil pedazos las cartas,
los dibujos de Rosa y las copias de las cartas mías que había guardado, metí
apresuradamente en mis maletas mi ropa, mis papeles y la bolsita de lona
donde estaba el oro y luego fui a buscar al capataz para entregarle los jornales
de los trabajadores y las llaves de la bodega. El arriero se ofreció para
acompañarme hasta el tren. Tuvimos que viajar una buena parte de la noche a
lomo de las bestias, con mantas de Castilla como único abrigo contra la
camanchaca, avanzando con lentitud en aquellas interminables soledades
donde sólo el instinto de mi guía garantizaba que llegaríamos a destino,
porque no había ningún punto de referencia. La noche estaba clara y
estrellada, sentía el frío traspasándome los huesos, agarrotándome las manos,
metiéndoseme en el alma. Iba pensando en Rosa y deseando con una
vehemencia irracional que no fuera verdad su muerte, pidiendo al cielo con
desesperación que todo fuera un error o que, reanimada por la fuerza de mi
amor, recuperara la vida y se levantara de su lecho de muerte, como Lázaro.
Iba llorando por dentro, hundido en mi pena y en el hielo de la noche,
escupiendo blasfemias contra la mula que andaba tan despacio, contra Férula,
portadora de desgracias, contra Rosa por haberse muerto y contra Dios por
haberlo permitido, hasta que empezó a aclarar el horizonte y vi desaparecer las
estrellas y surgir los primeros colores del alba, tiñendo de rojo y naranja el
paisaje del Norte y, con la luz, me volvió algo de cordura. Empecé a
resignarme a mi desgracia y a pedir, no ya que resucitara, sino tan sólo que yo
alcanzara a llegar a tiempo para verla antes que la enterraran. Apuramos el
tranco y una hora más tarde el arriero se despidió de mí en la minúscula
estación por donde pasaba el tren de trocha angosta que unía al mundo
civilizado con ese desierto donde pasé dos años.
Viajé más de treinta horas sin detenerme ni para comer, olvidado hasta de
la sed, pero conseguí llegar a la casa de la familia Del Valle antes del funeral.
Dicen que entré a la casa cubierto de polvo, sin sombrero, sucio y barbudo,
sediento y furioso, preguntando a gritos por mi novia. La pequeña Clara, que
entonces era apenas una niña flaca y fea, me salió al encuentro cuando entré al
patio, me tomó de la mano y me condujo en silencio al comedor. Allí estaba
Rosa entre blancos pliegues de raso blanco en su blanco ataúd, que a los tres
días de fallecida se conservaba intacta y era mil veces más bella de lo que yo
recordaba, porque Rosa en la muerte se había transformado sutilmente en la
sirena que siempre fue en secreto.
—¡Maldita sea! ¡Se me fue de las manos! —dicen que dije, grité, cayendo
de rodillas a su lado, escandalizando a los deudos, porque no podía nadie
comprender mi frustración por haber pasado dos años rascando la tierra para
hacerme rico, con el único propósito de llevar algún día a esa joven al altar y
la muerte me la había birlado.
Momentos después llegó la carroza, un coche enorme, negro y reluciente,
tirado por seis corceles empenachados, como se usaba entonces, y conducida
por dos cocheros de librea. Salió de la casa a media tarde, bajo una tenue
llovizna, seguida por una procesión de coches que llevaban a los parientes, a
los amigos y a las coronas de flores. Por costumbre, las mujeres y los niños no
asistían a los entierros, ése era un oficio de hombres, pero Clara consiguió
mezclarse a última hora con el cortejo, para acompañar a su hermana Rosa.
Sentí su manita enguantada aferrada a la mía y durante todo el trayecto la tuve
a mi lado, pequeña sombra silenciosa que removía una ternura desconocida en
mi alma. En ese momento yo tampoco me di cuenta que Clara no había dicho
ni una palabra en dos días y pasarían tres más antes de que la familia se
alarmara por su silencio.
Severo del Valle y sus hijos mayores llevaron en andas el ataúd blanco con
remaches de plata de Rosa y ellos mismos lo colocaron en el nicho abierto del
mausoleo. Iban de luto, silenciosos y sin lágrimas, como corresponde a las
normas de tristeza en un país habituado a la dignidad del dolor. Después que
se cerraron las rejas de la tumba y se retiraron los deudos, los amigos y los
sepultureros, me quedé allí, parado entre las flores que escaparon a las
comilonas de Barrabás; y acompañaron a Rosa al cementerio. Debo de haber
parecido un oscuro pájaro de invierno, con el faldón de la chaqueta bailando
en la brisa, alto y flaco, como era yo entonces, antes que se cumpliera la
maldición de Férula y empezara a achicarme. El cielo estaba gris y amenazaba
lluvia, supongo que hacía frío, pero creo que no lo sentía, porque la rabia me
estaba consumiendo. No podía despegar los ojos del pequeño rectángulo de
mármol donde habían grabado el nombre de Rosa, la bella, y las fechas que
limitaban su corto paso por este mundo, con altas letras góticas. Pensaba que
había perdido dos años soñando con Rosa, trabajando para Rosa, escribiendo a
Rosa, deseando a Rosa y que al final ni siquiera tendría el consuelo de ser
enterrado a su lado. Medité en los años que me faltaban por vivir y llegué a la
conclusión de que sin ella no valían la pena, porque nunca encontraría, en todo
el universo, otra mujer con su pelo verde y su hermosura marina. Si me
hubieran dicho que iba a vivir más de noventa años, me habría pegado un
balazo.
No oí los pasos del guardián del cementerio que se me acercó por detrás.
Por eso me sorprendí cuando me tocó el hombro.
—¿Cómo se atreve a tocarme? —rugí.
Retrocedió asustado, pobre hombre. Algunas gotas de lluvia mojaron
tristemente las flores de los muertos.
—Disculpe, caballero, son las seis y tengo que cerrar —creo que me dijo.
Trató de explicarme que el reglamento prohibía a las personas ajenas al
personal permanecer en el recinto después de la puesta del sol, pero no lo dejé
terminar, puse unos billetes en su mano y lo empujé para que se fuera y me
dejara en paz. Lo vi alejarse mirándome por encima del hombro. Debe de
haber pensado que yo era un loco, uno de esos dementes necrofílicos que a
veces rondan los cementerios.
Fue una larga noche, tal vez la más larga de mi vida. La pasé sentado junto
a la tumba de Rosa, hablando con ella, acompañándola en la primera parte de
su viaje al Más Allá, cuando es más difícil desprenderse de la tierra y se
necesita el amor de los que quedan vivos, para irse al menos con el consuelo
de haber sembrado algo en el corazón ajeno. Recordaba su rostro perfecto y
maldecía mi suerte. Reproché a Rosa los años que pasé metido en un hoyo en
la mina, soñando con ella. No le dije que no había visto más mujeres, en todo
ese tiempo, que unas miserables prostitutas envejecidas y gastadas, que
servían a todo el campamento con más buena voluntad que mérito. Pero sí le
dije que había vivido entre hombres toscos y sin ley, comiendo garbanzos y
bebiendo agua verde, lejos de la civilización, pensando en ella noche y día,
llevando en el alma su imagen como un estandarte que me daba fuerzas para
seguir picoteando la montaña, aunque se perdiera la veta, enfermo del
estómago la mayor parte del año, helado de frío en las noches y alucinado por
el calor del día, todo eso con el único fin de casarme con ella, pero va y se me
muere a traición, antes que pudiera cumplir mis sueños, dejándome una
incurable desolación. Le dije que se había burlado de mí, le saqué la cuenta de
que nunca habíamos estado completamente solos, que la había podido besar
una sola vez. Había tenido que tejer el amor con recuerdos y deseos
apremiantes, pero imposibles de satisfacer, con cartas atrasadas y desteñidas
que no podían reflejar la pasión de mis sentimientos ni el dolor de su ausencia,
porque no tengo facilidad para el género epistolar y mucho menos para
escribir sobre mis emociones. Le dije que esos años en la mina eran una
irremediable pérdida, que si yo hubiera sabido que iba a durar tan poco en este
mundo, habría robado el dinero necesario para casarme con ella y construir un
palacio alhajado con tesoros del fondo del mar: corales, perlas, nácar, donde la
habría mantenido secuestrada y donde sólo yo tuviera acceso. La habría amado
ininterrumpidamente por un tiempo casi infinito, porque estaba seguro que si
hubiera estado conmigo, no habría bebido el veneno destinado a su padre y
habría durado mil años. Le hablé de las caricias que le tenía reservadas, los
regalos con que iba a sorprenderla, la forma como la hubiera enamorado y
hecho feliz. Le dije; en resumen, todas las locuras que nunca le hubiera dicho
si pudiera oírme y que nunca he vuelto a decir a ninguna mujer.
Esa noche creí que había perdido para siempre la capacidad de
enamorarme, que nunca más podría reírme ni perseguir una ilusión. Pero
nunca más es mucho tiempo. Así he podido comprobarlo en esta larga vida.
Tuve la visión de la rabia creciendo dentro de mí como un tumor maligno,
ensuciando las mejores horas de mi existencia, incapacitándome para la
ternura o la clemencia. Pero, por encima de la confusión y la ira, el
sentimiento más fuerte que recuerdo haber tenido esa noche, fue el deseo
frustrado, porque jamás podría cumplir el anhelo de recorrer a Rosa con las
manos, de penetrar sus secretos, de soltar el verde manantial de su cabello y
hundirme en sus aguas más profundas. Evoqué con desesperación la última
imagen que tenía de ella, recortada entre los pliegues de raso de su ataúd
virginal, con sus azahares de novia coronando su cabeza y un rosario entre los
dedos. No sabía que así mismo, con los azahares y el rosario, volvería a verla
por un instante fugaz muchos años más tarde.
Con las primeras luces del amanecer volvió el guardián. Debe haber
sentido lástima por ese loco semicongelado, que había pasado la noche entre
los lívidos fantasmas del cementerio. Me tendió su cantimplora.
—Té caliente. Tome un poco, señor —me ofreció.
Pero lo rechacé con un manotazo y me alejé maldiciendo, a grandes
zancadas rabiosas, entre las hileras de tumbas y cipreses.
La noche que el doctor Cuevas y su ayudante destriparon el cadáver de
Rosa en la cocina para encontrar la causa de su muerte, Clara estaba en su
cama con los ojos abiertos, temblando en la oscuridad. Tenía la terrible duda
de que su hermana había muerto porque ella lo había dicho. Creía que así
como la fuerza de su mente podía mover el salero, igualmente podía ser la
causa de las muertes, de los temblores de tierra y otras desgracias mayores. En
vano le había explicado su madre que ella no podía provocar los
acontecimientos, sólo verlos con alguna anticipación. Se sentía desolada y
culpable y se le ocurrió que si pudiera estar con Rosa, se sentiría mejor. Se
levantó descalza, en camisa, y se fue al dormitorio que había compartido con
su hermana mayor, pero no la encontró en su cama, donde la había visto por
última vez. Salió a buscarla por la casa. Todo estaba oscuro y silencioso. Su
madre dormía drogada por el doctor Cuevas y sus hermanos y los sirvientes se
habían retirado temprano a sus habitaciones. Recorrió los salones,
deslizándose pegada a los muros, asustada y helada. Los muebles pesados, las
gruesas cortinas drapeadas, los cuadros de las paredes, el papel tapiz con sus
flores pintadas sobre tela oscura, las lámparas apagadas oscilando en los
techos y las matas de helecho sobre sus columnas de loza, le parecieron
amenazantes. Notó que en el salón brillaba algo de luz por una rendija debajo
de la puerta y estuvo a punto de entrar, pero temió encontrar a su padre y que
la mandara de regreso a la cama. Se dirigió entonces a la cocina, pensando que
en el pecho de la Nana hallaría consuelo. Cruzó el patio principal, entre las
camelias y los naranjos enanos, atravesó los salones del segundo cuerpo de la
casa y los sombríos corredores abiertos donde las tenues luces de los faroles a
gas quedaban encendidas toda la noche, para salir arrancando en los temblores
y para espantar a los murciélagos y otros bichos nocturnos, y llegó al tercer
patio, donde estaban las dependencias de servicio y las cocinas. Allí la casa
perdía su señorial prestancia y empezaba el desorden de las perreras, los
gallineros y los cuartos de los sirvientes. Más allá estaba la caballeriza, donde
se guardaban los viejos caballos que Nívea todavía usaba, a pesar de que
Severo del Valle había sido uno de los primeros en comprar un automóvil. La
puerta y los postigos de la cocina y el repostero estaban cerrados. El instinto
advirtió a Clara que algo anormal estaba ocurriendo adentro, trató de
asomarse, pero su nariz no llegaba al alféizar de la ventana, tuvo que arrastrar
un cajón y acercarlo al muro, se trepó y pudo mirar por un hueco entre el
postigo de madera y el marco de la ventana que la humedad y el tiempo habían
deformado. Y entonces vio el interior.
El doctor Cuevas, ese hombronazo bonachón y dulce, de amplia barba y
vientre opulento, que la ayudó a nacer y que la atendió en todas sus pequeñas
enfermedades de la niñez y sus ataques de asma, se había transformado en un
vampiro gordo y oscuro como los de las ilustraciones de los libros de su tío
Marcos. Estaba inclinado sobre el mostrador donde la Nana preparaba la
comida. A su lado había un joven desconocido, pálido como la luna, con la
camisa manchada de sangre y los ojos perdidos de amor. Vio las piernas
blanquísimas de su hermana y sus pies desnudos. Clara comenzó a temblar. En
ese momento el doctor Cuevas se apartó y ella pudo ver el horrendo
espectáculo de Rosa acostada sobre el mármol, abierta en canal por un tajo
profundo, con los intestinos puestos a su lado, dentro de la fuente de la
ensalada. Rosa tenía la cabeza torcida en dirección a la ventana donde ella
estaba espiando, su larguísimo pelo verde colgaba como un helecho desde el
mesón hasta las baldosas del suelo, manchadas de rojo. Tenía los ojos
cerrados, pero la niña, por efecto de las sombras, la distancia o la imaginación,
creyó ver una expresión suplicante y humillada.
Clara, inmóvil sobre el cajón, no pudo dejar de mirar hasta el final. Se
quedó atisbando por la rendija mucho rato, helándose sin darse cuenta, hasta
que los dos hombres terminaron de vaciar a Rosa, de inyectarle líquido por las
venas y bañarla por dentro y por fuera con vinagre aromático y esencia de
espliego. Se quedó hasta que la rellenaron con emplastos de embalsamador y
la cosieron con una aguja curva de colchonero. Se quedó hasta que el doctor
Cuevas se lavó en el fregadero y se enjugó las lágrimas, mientras el otro
limpiaba la sangre y las vísceras. Se quedó hasta que el médico salió
poniéndose su chaqueta negra con un gesto de mortal tristeza. Se quedó hasta
que el joven desconocido besó a Rosa en los labios, en el cuello, en los senos,
entre las piernas, la lavó con una esponja, le puso su camisa bordada y le
acomodó el pelo, jadeando. Se quedó hasta que llegaron la Nana y el doctor
Cuevas y hasta que la vistieron con su traje blanco y le pusieron la corona de
azahares que tenía guardados en papel de seda para el día de su boda. Se
quedó hasta que el ayudante la cargó en los brazos con la misma conmovedora
ternura con que la hubiera levantado para cruzar por primera vez el umbral de
su casa si hubiera sido su novia. Y no pudo moverse hasta que aparecieron las
primeras luces. Entonces se deslizó hasta su cama, sintiendo por dentro todo el
silencio del mundo. El silencio la ocupó enteramente y no volvió a hablar
hasta nueve años después, cuando sacó la voz para anunciar que se iba a casar.