French is getting tied up in knots over gender and power
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Le français s'empêtre dans des questions de genre et de pouvoir.

Beaucoup pensent que des titres tels que le ministre et le président devraient être féminisés.

L’Economiste, 15 avril 2017.
Les LANGUES obligent souvent à faire des choix bizarres. On peut dire en anglais "someone left his umbrella" (Quelqu'un a laissé son parapluie) et risquer de déranger certaines femmes, ou "someone left their umbrella" (quelqu'un a laissé leur parapluie) et risquer de mettre un puriste de la grammaire hors de lui. En français "son parapluie" peut signifier le parapluie d'une femme ou d'un homme.

Mais cela ne signifie guère qu'il n'y a pas de problèmes de genre, de sexe et de politique en France. La langue française exige qu'on ait un genre pour chaque nom et adjectif: non seulement les hommes et les femmes, les taureaux et les vaches, mais aussi pour les tables et les chaises, les roches et les briques. Le mot français pour "gender" est genre, qui veut dire aussi "class" ou "type" comme il le fait en anglais. Le genre d'un nom a rarement quelque chose a faire avec ses qualités réelles: il n'y a pas beaucoup de traits féminins dans le mot table, ou de masculinité dans le mot le chapeau.

Mais il arrive que les titres de personnes puissantes, contrairement aux genres des chapeaux et des tables, ne soient pas le fruit du hasard, on dit bien le ministre, le général, le chef d'état, le sénateur, le magistrat. Un modèle émerge, alors que quelques mots génériques sont féminins (comme la personne), tous ces titres puissants sont masculins. Le mot générique masculin président signifie le président, incitant peut-être subtilement les francophones à penser que les présidents ne sont que des hommes. Ce n’est que si une femme devient l’actuelle présidente — comme l'espère Marine Le Pen, du Front national aux élections françaises qui commenceraient le 23 avril — que le titre se transformerait en : la présidente.
L'usage traditionnel du masculin en tant que générique a malmené les Français. En 1984 le gouvernement a demandé à l'Académie Française d'étudier la question de féminiser certains titres. L'académie, gardien officiel de la langue depuis 1635 a répondu en effet négativement. Les titres qui étaient à l'origine grammaticalement masculins ne doivent pas recevoir de versions féminines ; « des conséquences inattendues » pourraient en résulter. Le genre grammatical correspond seulement de temps en temps avec le genre sexuel, débattent les académiciens. Ils semblaient penser qu'ils avaient la position impeccablement féministe. Une femme est aussi capable qu'un homme d'être présidente. La présidente, disent quelques traditionalistes allant plus loin, est l'épouse du président. Ceci était le cas il y a cent ans, mais aujourd'hui la femme du président est connue comme la première dame.)

Des divers organismes ont insisté, ignorant l'académie, qui n'a aucun pouvoir d'exécution. En 1998, l’Assemblée nationale a décidé que les titres relatifs à ses divers postes et fonctions devaient être féminisés, tels que la députée et la présidente. En 2014, Julien Aubert, un député du centre-droit, a fait cause commune avec l'académie contre les règles de la chambre et a invoqué à plusieurs reprises la présidente, Sandrine Mazetier, du parti socialiste adverse, sous le nom de madame le président, mêlant le titre personnel féminin et le titre de l'emploi masculin. Mme Mazetier, comme elle était en droit de le faire en vertu du Règlement de la Chambre, lui a imposé une amende d’un quart de son salaire mensuel, et un débat a suivi sous les titres « Quand le ridicule tue le féminisme » et « L'Académie française devrait-elle être dissolute ? » Le problème ne peut être entièrement évité. L’académie note à juste titre que dans le pluriel, le masculin a toujours couvert le féminin aussi, et écrire par exemple tous ceux (tous ceux qui), en utilisant des formes masculines, a rarement attiré beaucoup d’attention ; le masculin est « non marqué », c’est-à-dire qu’il n’a pas de sens particulier, alors que le féminin est « marqué », ou spécifiquement féminin. Écrire toutes celles et tous ceux encore et encore remplirait le français d'une gêne encore plus lourde que de répéter « he or she » en anglais, compte tenu du nombre de mots que cela affecterait en français. Des mots comme « électeurs » et « membres » pourraient devenir des électeurs/trices ou adhérent(e)s, plus courts, mais typographiquement laids et imprononçables. Pour le moment, l’opinion française traditionnelle converge vers un compromis entre des solutions pratiques d’une part et le traditionalisme de l’Académie française de l’autre. Le masculin est générique, en particulier pour les pluriels : pas besoin d'électeurs / trices. Mais les titres peuvent être féminisés lorsqu'ils le font de manière grammaticale simple et logique, comme c'est habituellement le cas. Et ceux qui veulent être connus par eux méritent cette courtoisie.

Mme Le Pen ne serait guère une tribune parfaite pour le féminisme en tant que chef d'état de la France. Elle s’est posée en défenseuse des droits des femmes, mais surtout pour s’opposer aux attitudes antiféministes présumées des musulmans qu’elle voudrait éloigner de la France. Selon les sondages, de nombreux électeurs français souhaiteraient la voir conserver son titre actuel - de présidente en fait, mais uniquement pour son propre parti.

Cet article est apparu dans la section Livres et arts de l'édition imprimée sous le titre « Gender bender ».
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French is getting tied up in knots over gender and power.
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Many feel that titles such as le ministre and le président should be feminized.
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The Economist, April 15, 2017.
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LANGUAGES often force awkward choices.
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In French, son parapluie can mean either “his” or “her” umbrella.
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But this hardly means there are no problems with gender, sex and politics in France.
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The traditional use of the masculine as generic has rubbed various French people the wrong way.
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The academy, the official guardian of the language since 1635, replied with, in effect, a refusal.
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Grammatical gender only occasionally corresponds with biological sex, the academicians argued.
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They seemed to think they had the impeccably feminist position.
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A woman is just as capable as a man of being le président.
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(La présidente, say some traditionalists going further, is the wife of the president.
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Various bodies pressed on, ignoring the academy, which has no powers of enforcement.
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The masculine is generic, especially for plurals: no need for électeurs/trices.
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But titles may be feminised when doing so is grammatically simple and logical, as it usually is.
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And those who want to be known by them deserve that courtesy.
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Ms Le Pen would hardly be a perfect tribune for feminism as France’s head of state.
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French is getting tied up in knots over gender and power.

Many feel that titles such as le ministre and le président should be feminized.

The Economist, April 15, 2017.
LANGUAGES often force awkward choices. In English, you can say “someone left his umbrella” and risk annoying some women, or “someone left their umbrella” and risk alienating some grammar sticklers. In French, son parapluie can mean either “his” or “her” umbrella.

But this hardly means there are no problems with gender, sex and politics in France. The French language requires a gender for every single noun and adjective: not only men and women, bulls and cows, but also tables and chairs, rocks and bricks. (The French for “gender” is genre, which also means “class” or “type”, as it does in English.) A noun’s gender rarely has anything to do with its real-world qualities: there’s not much feminine about la table, or anything macho about le chapeau (hat).

But it happens that titles of powerful people, unlike the genders of hats and tables, are not random: it’s le ministre, le général, le chef d’état (head of state), le sénateur, le magistrat. A pattern emerges: whereas a few “generic” words are feminine (like la personne), all these powerful titles are masculine. A generic president is le président, masculine, perhaps subtly nudging French-speakers to think of presidents as men. Only if a woman becomes the actual president—as Marine Le Pen, of the National Front hopes to do in the French elections which begin on April 23rd—does the title become la présidente.
The traditional use of the masculine as generic has rubbed various French people the wrong way. In 1984, the government called upon the French Academy to look into the question of feminising certain titles. The academy, the official guardian of the language since 1635, replied with, in effect, a refusal. Titles that were originally grammatically masculine should not be given feminine versions; “unintended consequences” could result. Grammatical gender only occasionally corresponds with biological sex, the academicians argued. They seemed to think they had the impeccably feminist position. A woman is just as capable as a man of being le président. (La présidente, say some traditionalists going further, is the wife of the president. This was certainly the case a century ago, but today’s first lady in France is known as the première dame.)

Various bodies pressed on, ignoring the academy, which has no powers of enforcement. In 1998 the National Assembly ruled that titles relevant to its various officers and functions should be feminised, such as la deputée and la présidente. In 2014, a deputy from the centre-right, Julien Aubert, sided with the academy against the chamber’s rules, and repeatedly referred to the presiding officer, Sandrine Mazetier from the opposing Socialist Party, as madame le président, mixing the feminine personal title and the masculine job title. Ms Mazetier, as she had the right to do under the chamber’s rules, fined him a quarter of his monthly salary, and a debate ensued under headlines like “When ridicule kills feminism” and “Should the French Academy be dissolved?”

The problem cannot be entirely avoided. The academy rightly notes that in the plural, the masculine has always covered the feminine too, and writing for example tous ceux (all those who), using masculine forms, has rarely attracted much attention; the masculine is “unmarked”, meaning it carries no special meaning, whereas the feminine is “marked”, or specifically female. Writing toutes celles et tous ceux over and over would fill French with even more lumbering awkwardness than repeated “he or she” does in English, given the number of words it would affect in French. Words like “voters” and “members” could become the shorter, but typographically ugly and unpronounceable électeurs/trices or adhérent(e)s.

For now, mainstream French opinion is converging on a compromise between practical solutions on one hand and the French Academy’s traditionalism on the other. The masculine is generic, especially for plurals: no need for électeurs/trices. But titles may be feminised when doing so is grammatically simple and logical, as it usually is. And those who want to be known by them deserve that courtesy.

Ms Le Pen would hardly be a perfect tribune for feminism as France’s head of state. She has posed as a defender of women’s rights, but largely in opposition to the presumed antifeminist attitudes of the Muslims she would like to keep out of France. Many French voters, according to polls, would like to see her keep her current job title—présidente indeed, but only of her own party.

This article appeared in the Books and arts section of the print edition under the headline "Gender bender"