The Woman in White by Wilkie Collins - First Epoch - Chapter VIII.
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Fin
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Chapitre VIII
En entrant dans la pièce, je trouvai Mlle Halcombe et une vieille dame assises à la table du déjeuner.
La vieille dame, quand on me l'eut présentée, s'avéra être l'ancienne gouvernante de Mlle Fairlie, Mme Vesey, qui m'avait été brièvement décrite par ma pétulante compagne du petit déjeuner, comme étant dotée de « toutes les vertus cardinales, et son avis ne compte pour rien ». Je ne puis guère faire plus qu'offrir mon humble témoignage à la véracité de l'esquisse du caractère de la vieille dame telle que Mlle Halcombe me l'avait tracée. Mme Vesey personnifiait parfaitement la quiétude et l'amabilité féminines. Une calme sérénité née d'une calme existence éclairait de sourires radieux son visage rebondi et placide. Certains d'entre nous se jettent à corps perdu dans l'existence, et certains autres musardent. Mme Vesey, elle, s'asseyait dans la vie. Elle s'asseyait dans la maison, le matin et le soir ; elle s'asseyait dans le jardin ; elle s'asseyait aux bords des fenêtres dans les couloirs ; elle s'asseyait (sur un tabouret pliant) quand ses amis essayaient de la sortir en promenade ; avant qu'elle ne parle de quoi que ce soit, elle s'asseyait avant de répondre oui ou non à la question la plus commune — toujours avec le même sourire serein sur les lèvres, la même inclination de tête paisible et attentive, la même confortable position des mains et des bras, dans chaque changement possible de circonstances domestiques. Une douce, respectable, incontestablement tranquille et inoffensive vieille dame, qui jamais d'aucune manière n'avait laissé imaginer qu'elle eût put être réellement vivante depuis l'instant de sa naissance. La nature a tant à faire en ce monde et est occupée à générer une telle variété de productions coexistantes, qu'elle doit sûrement être ici ou là trop occupée et confuse pour s'y retrouver entre les multiples créations qu'elle poursuit simultanément. Partant de ce point de vue, je serai toujours intimement persuadé que la nature était occupée à fabriquer des choux à la naissance de madame Vesey et que cette brave dame souffrait des conséquences des préoccupation végétales qui encombraient l'esprit de notre Mère à tous.
— Maintenant, Mme Vesey, dit Mlle Halcombe, paraissant plus lumineuse, plus vive et plus agile que jamais, par contraste avec la vieille dame si peu démonstrative à son côté, que prendrez-vous ? Une côtelette ?
Mme Vesey croisa ses mains potelées sur le bord de la table, sourit placidement et dit : — Oui, ma chère.
— Qu'est-ce donc en face de M. Hartright ? De la poule au pot, peut-être ? Je pense que vous préféreriez de la poule au pot plutôt qu'une côtelette, Mme Vesey ?
Mme Vesey ôta ses mains potelées du bord de la table et les croisa sur ses genoux, elle hocha la tête en contemplant la poule au pot, et dit : — Oui, ma chérie.
— C'est bien, mais qu'allez-vous donc prendre ? M. Hartright vous servira-t-il de la poule ? ou vous donnerai-je une côtelette ?
Mme Vesey remit une de ses mains potelées sur le bord de la table ; hésita mollement, et dit : — Comme il vous plaira, ma chère.
— Miséricorde ! c'est selon votre goût, chère madame, et pas selon le mien. Supposons que vous preniez un peu des deux ? et supposons que vous commenciez par la poule, parce que M. Hartright a l'air de mourir d'envie d'en découper pour vous.
Mme Vesey reposa l'autre main rebondie sur le bord de la table ; pâlit légèrement un moment ; sortit à nouveau l'autre ; s'inclina docilement et dit : — S'il vous plaît, monsieur.
Une vieille dame douce, extraordinairement tranquille et inoffensive, certes ! Mais assez, peut-être, de Mme Vesey pour le moment.

Pendant tout ce temps, aucun signe de Mlle Fairlie. Nous terminâmes notre déjeuner ; et pourtant elle n'est jamais apparue. Mlle Halcombe, à qui rien n'échappait, remarqua les regards réguliers que je jetais en direction de la porte.
— Je vous comprends, M. Hartright, dit-elle ; vous vous demandez ce qu'est devenue votre autre élève. Elle est descendue, et s'est remise de son mal de tête ; mais n'a pas suffisamment récupéré d'appétit pour nous rejoindre au déjeuner. Si vous vous en remettez à moi, je crois que je puis m'engager à la retrouver quelque part dans le jardin.
Elle prit une ombrelle posée sur une chaise près d'elle et sortit, à l'extrémité de la pièce, par une porte-fenêtre qui donnait sur la pelouse. Il est presque inutile de dire que nous laissâmes Mme Vesey toujours assise à la table, ses mains potelées toujours croisées sur le bord de celle-ci, apparemment installée dans cette position pour le reste de l'après-midi.
Comme nous traversions la pelouse, Mlle Halcombe me regarda de manière entendue et secoua la tête.
— Votre aventure mystérieuse, dit-elle, baigne toujours dans les ténèbres opaques de cette fameuse nuit. J'ai passé toute la matinée à regarder les lettres de ma mère et je n'ai fait aucune découverte pour le moment. Cependant, ne désespérez pas, M. Hartright. C'est une question de curiosité ; et vous avez une femme pour alliée. Dans de telles conditions, le succès est certain, tôt ou tard. Je n'ai pas épuisé la lecture de toutes les lettres. J'ai encore trois paquets, et vous pouvez compter sur moi pour y passer toute la soirée.
Voilà donc, une de mes anticipations matinales encore insatisfaite. Je commençai à me demander, ensuite, si mon introduction auprès de Mlle Fairlie décevrait les attentes que j'avais fondées sur elle depuis le petit déjeuner.
— Et comment cela s'est-il passé avec M. Fairlie ? demanda Miss Halcombe, en quittant la pelouse et en pénétrant dans un jardinet. Était-il particulièrement nerveux ce matin ? Ne réfléchissez pas plus à formuler une réponse, M. Hartright. Le simple fait que vous soyez obligé de réfléchir me suffit. Je vois à votre expression qu'il était particulièrement nerveux, et, comme je n'ai pas l'intention de vous mettre dans le même état, je n'en demande pas plus.
Pendant qu'elle parlait, nos pas nous menèrent sur un chemin sinueux, et nous nous approchâmes d'un joli pavillon d'été tout en bois, affectant la forme d'un chalet suisse en plus petit. L'unique pièce du pavillon d'été, à laquelle nous accédâmes par une volée de quelques marches, était occupée par une jeune femme. Elle se tenait près d'une table rustique, regardant au dehors la lande et la colline qui se dessinaient à travers les arbres. Elle tournait distraitement les feuilles d'un petit carnet de croquis posé près d'elle. C'était Miss Fairlie.
Comment pourrais-je la décrire ? Comment pourrais-je la dissocier de mes sensations personnelles, et de tout ce qui m'est arrivé récemment ? Comment pourrais-je la revoir comme je la vis quand mes yeux se posèrent sur elle la première fois — comme elle devrait apparaître, à l'instant, aux yeux de ceux qui sont sur le point de la decouvrir dans ces pages ?
Le dessin à l'aquarelle que je fis de Laura Fairlie, après un certain temps, à l'endroit et dans l'attitude où je la vis pour la première fois, est posé sur mon bureau pendant que j'écris. Je le regarde, et m'apparaît avec éclat, sur le fond brun-vert sombre du pavillon d'été, une silhouette jeune et légère, vêtue d'une simple robe de mousseline aux larges bandes alternées d'un blanc et d'un bleu délicats. Une écharpe de la même étoffe ondule gracieusement sur ses épaules, et un petit chapeau en paille de couleur naturelle, simplement et sobrement orné de rubans assortis à sa robe, couvre sa tête et projette son ombre douce et nacrée sur la partie supérieure de son visage. Sa chevelure est si évanescente, d'un brun pâle — pas blonde, et pourtant presque aussi lumineuse, pas dorée, et pourtant presque aussi brillante —, qu'elle se fond presque, çà et là, dans l'ombre du chapeau. Elle est nettement séparée en deux et ramenée sur les oreilles et ondule avec naturel sur son front. Les sourcils sont plutôt plus foncés que les cheveux, et les yeux sont de ce bleu tendre, limpide et turquoise, si souvent chanté par les poètes mais si rarement rencontré dans la vie réelle. De beaux yeux par leur couleur, de beaux yeux par leur forme — grands, tendres, tranquilles et pensifs — mais beaux surtout par la claire authenticité du regard qui loge en leur tréfonds, et qui s'illuminent, à chaque changement d'expression, d'une lumière comme venue d'un meilleur monde des plus purs. Le charme — le plus doucement et le plus distinctement exprimé — qu'ils répandent sur tout le visage, recouvre et transforme ses petites imperfections humaines naturelles, qu'il est assez difficile de se rendre compte des qualités et des défauts relatifs aux autres traits. On distingue à peine que la partie inférieure du visage est trop délicatement raffinée pour être en pleine et juste harmonie avec la partie supérieure, que le nez, en échappant au profil aquilin (toujours dur et cruel chez une femme, aussi parfaite soit-elle), s'est un peu égaré dans l'autre extrême et n'offre pas la rectitude idéale, et que, lorsqu'elle sourit, ses lèvres douces et sensibles sont sujettes à une légère contraction nerveuse qui les relève un peu d'un côté. Chez une autre femme, ces imperfections seraient faciles à discerner, mais il n'est pas aisé de les percevoir sur son visage, tant elles sont subtilement liées à tout ce que son expression fait ressortir d'individuel et de typique et qu'elles sont, sous l'autorité de ses yeux extrêmement mobiles, si étroitement dépendantes du dynamisme et de la vitalité que tous ses autres traits expriment.
Mon pauvre portrait d'elle, travail aimant et patient durant de longues et heureuses journées, me montre-t-il ces choses ? Ah, combien d'entre elles sont-elles dans le dessin mécanique et imprécis, et combien dans les pensées avec lesquelles je l'observe. Une jeune fille blonde et délicate, vêtue d'une jolie robe légère, jouant avec les pages d'un carnet de croquis sur lequel elle pose un innocent regard bleu empli de sérénité : voilà tout ce que peut signifier le dessin, voilà, peut-être, jusqu'où même les plus profondes pensées et la plume de l'écrivain peuvent tous deux exprimer en leur langage. Suggestion : La femme qui, la première, donne vie, lumière et forme à nos nébuleuses conceptions de la beauté, remplit, au fond de notre âme, un vide dont nous ignorions tout avant qu'elle ne nous apparût. Les sentiments harmonieux qui se logent trop profondément pour les dire, trop profondément pour les ressentir, rivalisent, dans ces moments-là, avec d'autres charmes que ceux que les sens régissent et dont notre langage ne peut rendre compte. L'énigme qui sous-tend la beauté des femmes n'est jamais autant hors de portée de toute expression que lorsqu'elle revendique son appartenance au mystère le plus profond de nos propres âmes. Alors, et seulement alors, elle (l'énigme de la beauté) passe au-delà de la région étroite où le crayon et de la plume savent faire naître, en ce bas monde, quelques lumières.
Pensez à elle comme vous penseriez à la première femme qui a fait s'accélérer votre pouls alors que nulle autre femme n'avait le don de vous émouvoir. Laissez les beaux, candides yeux bleus rencontrer les vôtres, comme ils ont rencontré les miens, du regard incomparable dont nous nous souvenons tous deux si bien. Laissez sa voix jouer la musique que vous avez tout d'abord préférée, qu'elle soit aussi harmonieuse à votre oreille qu'à la mienne. Que son pas lorsqu'elle va et vient au milieu de ces pages soit comme celui qui jadis rythma les battements de votre cœur. Considérez-la comme un petit être chimérique imaginaire et elle se développera en vous en toute harmonie comme l'a fait cette femme bien vivante qui m'habite.
Parmi les sensations qui m'assaillirent, quand je posai les yeux sur elle la première fois — des sensations familières que nous connaissons tous et qui naissent dans la plupart de cœurs puis meurent chez tant et tant et réapparaissent avec un vif éclat chez si peu —, une me troubla et me laissa perplexe : une qui me sembla étrangement incohérente et inexplicablement hors de propos en présence de Mlle Fairlie.
Se mêlant à la vive impression produite par la grâce de son visage, sa blondeur, sa douce expression, son maintien simple et charmant, une autre impression, insidieusement, me suggérait l'idée que quelque chose manquait. Tantôt il me semblait que quelque chose lui manquait, à elle ; tantôt c'était comme si quelque chose me manquait, à moi ; quelque chose qui m'empêchait de la comprendre comme j'aurais dû. L'impression était toujours plus forte — et ce de la manière la plus contradictoire qui fût —, quand elle me regardait ; ou, en d'autres termes, c'est quand j'étais le plus conscient de l'harmonie et de la grâce de son visage, que, néanmoins en même temps, j'étais le plus troublé par le sentiment d'une incomplétude impossible à démontrer. Il manquait quelque chose, il manquait quelque chose... où était ce quelque chose et qu'était-il, je n'aurais pas su dire.
L'effet de ce curieux caprice d'imagination (comme je le pensais alors) n'était pas de nature à me mettre à l'aise pendant un premier entretien avec Mlle Fairlie. Les quelques paroles aimables de bienvenue qu'elle m'adressa me trouvèrent juste assez maître de moi-même pour que je la remercie avec les formules d'usage. Observant mon hésitation, et l'attribuant sans doute, assez naturellement, à une timidité momentanée de ma part, Mlle Halcombe reprit la discussion en mains, aussi facilement et promptement que d'habitude.
— Voyez là, M.Hartright, dit-elle en désignant le carnet de croquis sur la table et la petite main délicate qui s'y promenait encore. Vous reconnaîtrez sans doute que j'ai finalement trouvé votre élève modèle ? Dès qu'elle a appris votre présence dans la maison, elle s'est emparée de son inestimable carnet de croquis, et contemplant toute la nature devant elle, se languit de commencer !
En retour, le beau visage de Mlle Fairlie s'illumina d'une radieuse bonne humeur comme si son rire était tombé du soleil qui brillait au-dessus de nous.
— Je ne dois pas accepter un mérite quand aucun mérite ne m'est dû, dit-elle, ses yeux bleu clair et sincères allant alternativement de Mlle Halcombe à ma modeste personne. — Si grand que soit mon amour pour le dessin, je suis si consciente de ma propre ignorance que je suis plus effrayée qu'impatiente de commencer. Maintenant que je sais que vous êtes ici, monsieur Hartright, je me retrouve à parcourir mes croquis, comme j'avais l'habitude de réviser mes leçons quand j'étais petite, et que j'avais peur de n'être pas capable de sortir un mot.
Elle fit cette confession très joliment, avec simplicité et, avec un drôle de sérieux enfantin, elle attira vers elle son carnet de croquis. Mlle Halcombe de son air franc et résolu, coupa immédiatement court à la petite gêne qui naissait.
— Bons, mauvais ou passables, dit-elle, les croquis de l'élève doivent subir l'ardente épreuve du jugement du maître... et toute chose a une fin. Supposons que nous les emmenions avec nous dans la voiture, Laura, et que M. Hartright les examine une première fois entre les secousses et les cahots incessants ? Si nous pouvons l'embrouiller tout au long du trajet, entre la nature telle qu'elle est, quand il regarde le paysage, et la nature telle qu'elle n'est pas quand il regarde à nouveau nos carnets de croquis, nous le contraindrons dans l'ultime refuge du désespoir à nous faire des compliments, et nous glisserons au travers de ses doigts d'expert avec nos plumes de vanité caressées et toutes lisses.
— J'espère que M. Hartright ne me fera pas de compliment, dit Mlle Fairlie, alors que nous quittâmes tous le pavillon d'été.
— Puis-je me permettre de demander pourquoi vous exprimez cet espoir ? demandai-je.
— Parce que je croirai tout ce que vous me direz, répondit-elle simplement.
Par ces quelques mots, elle me donna sans s'en rendre compte, la clé de son caractère entier : de cette généreuse confiance dans les autres qui, de sa nature, découlait en toute innocence de la conscience de sa propre franchise. Je n'en eus alors que l'intuition. J'en ai la certitude maintenant.
Nous primes le temps d'extirper la bonne madame Vesey de la place qu'elle occupait encore à la table du déjeuner, avant de nous installer dans la calèche découverte pour la promenade promise. La vieille dame et Mlle Halcombe s'installèrent sur la banquette arrière, et Mlle Fairlie et moi nous nous assîmes ensemble à l'avant, le carnet de croquis grand ouvert entre nous, enfin dévoilé à mon regard professionnel. Toute critique sérieuse sur les dessins, même si j'avais été disposé à la faire, était rendue impossible par la vive insistance que mettait Mlle Halcombe à ne voir que le côté ridicule des beaux-arts, tels que pratiqués par elle-même, sa sœur et les femmes en général. Je peux me souvenir bien mieux de la conversation qui eut lieu que des croquis que je regardai machinalement. Cette partie du propos, surtout, auquel Mlle Fairlie prit part, est toujours aussi fortement imprimée dans ma mémoire que si je l'avais entendue il y a quelques heures seulement.
Oui ! permettez-moi de reconnaître que, ce premier jour, j'ai laissé le charme de sa présence m'empêcher de me souvenir de qui j'étais et de mon rang social. La plus insignifiante des questions qu'elle me posait au sujet de l'utilisation de son crayon et du mélange de ses couleurs, les moindres changements d'expression dans ces beaux yeux qui plongeaient dans les miens avec un désir si sincère d'apprendre tout ce que je pouvais enseigner, et de découvrir tout ce que je pouvais montrer, attiraient plus mon attention que le plus magnifique des paysages que nous traversâmes ou que les plus grandes fantasmagories de la lumière et de l'ombre qui s'étaient toutes deux jetées l'une dans l'autre au-dessus de la lande ondoyante et de la grève étale. Quels que soient le moment et les circonstances intéressant les humains, n'est-il pas étrange de voir à quel point les objets de peu d'importance du monde parmi lesquels nous vivons peuvent tenir une telle place dans nos cœurs et nos esprits ? Ce n'est que dans les livres que nous nous tournons vers la nature pour y trouver du réconfort à nos peines et de l'affection mutuelle dans nos plaisirs. Admirer les beautés du monde inanimé, que la poésie moderne décrit si largement et de manière si éloquente, n'est pas, même chez les meilleurs d'entre nous, un des instincts primaux de l'humanité. Enfant, aucun de nous ne le possède. Aucun homme ni aucune femme sans instruction ne le possède. Ceux dont la vie se passe essentiellement au contact des merveilles, sans cesse renouvelées, de la mer et de la terre sont aussi ceux qui sont les plus insensibles à tous les aspects de la nature qui ne sont pas directement associés à quelque intérêt professionnel. Notre capacité d'apprécier les beautés du monde où nous vivons est, en vérité, l'un des accomplissements de la civilisation que nous apprenons tous comme un Art ; Et, mieux, chacun d'entre nous mobilise rarement cette faculté importante sauf lorsque nos esprits sont des plus indolents et inoccupés. Quelle part les attraits de la Nature ont-ils jamais eus dans nos émotions agréables ou douloureuses ou dans celles de nos amis ? Quelle place ont-elles jamais occupée dans la centaine de petites anecdotes de notre expérience personnelle que nous nous transmettons chaque jour de bouche à oreille ? Tout ce que nos esprits peuvent emmagasiner, tout ce que nos cœurs peuvent apprendre, peut être accompli avec la même conviction, le même intérêt et la même satisfaction pour nous-mêmes, dans la plus pauvre comme dans la plus riche perspective que la face de la terre puisse montrer. Il y a sûrement une raison à ce manque de sympathie innée entre la créature et la création qui l'entoure, raison que l'on peut sans doute trouver dans les destinées si différentes de l'homme et de sa sphère terrestre. La plus majestueuse montagne que l'œil puisse embrasser est vouée à l'anéantissement. Le moindre intérêt humain qui puisse faire battre un cœur pur devient immortel.
Nous nous étions promenés presque trois heures quand la calèche franchit de nouveau les portes de Limmeridge House.
Sur le chemin du retour, j'avais laissé les dames choisir elles-mêmes la première perspective qu'elles esquisseraient, sous mes instructions, le lendemain après-midi. Quand elles se retirèrent pour s'habiller pour le dîner, et quand je fus seul à nouveau dans mon petit salon, mon moral soudain sembla me quitter. Je me sentais mal à l'aise et mécontent de moi-même, j'avais du mal à savoir pourquoi. Peut-être étais-je maintenant conscient pour la première fois d'avoir apprécié notre conduite bien trop à la manière d'un invité et trop peu à la manière d'un maître de dessin. Peut-être cette sensation étrange que quelque chose manquait, soit en Mlle Fairlie soit chez moi, qui m'avait perturbé lorsque je lui avais été présenté pour la première fois, me hantait-elle encore. Toutefois, ce fut un soulagement pour mon âme quand l'heure du dîner me tira de ma solitude et me ramena à la société des dames de la maison
En entrant dans le salon, je fus frappé par le contraste curieux, plutôt des étoffes que des coloris, qu'offraient les robes qu'elles portaient à ce moment-là. Tandis que Mme Vesey et Mlle Halcombe étaient richement vêtues (chacune de la façon qui convenait le mieux à son âge respectif), la première en gris argenté et la seconde de cette délicate couleur jaune primevère qui se marie si bien avec un teint hâlé et des cheveux noirs, Mlle Fairlie était, sans prétention aucune, presque pauvrement vêtue de mousseline blanche. Sa robe était immaculée, magnifiquement portée, mais c'était cependant le genre de robe qu'aurait pu revêtir la femme ou la fille d'un homme désargenté, et cela la faisait, pour autant que son aspect extérieur fût irréprochable, paraître moins fortunée, dans ces conditions, que sa propre gouvernante. Plus tard, quand j'eus appris à connaître davantage le caractère de Mlle Fairlie, je découvris que ce contraste curieux, à son désavantage, était dû à la délicatesse naturelle de ses sentiments et à sa vive aversion spontanée du moindre étalage personnel de sa propre richesse. . Ni Mme Vesey, ni Mlle Halcombe ne purent jamais l'engager à refuser aux deux dames sans le sou l'avantage de porter des toilettes plus luxueuses que les siennes.
Quand le dîner fut terminé nous retournâmes ensemble au salon. Bien que M. Fairlie (imitant en cela la magnifique condescendance du monarque qui avait ramassé, pour le lui tendre, le pinceau du Titien) ait demandé à son majordome de consulter mon avis quant au vin que je souhaiterais déguster après dîner, je fis preuve d'assez de résolution pour résister à la tentation de demeurer majestueusement assis avec des bouteilles que j'eusse choisies pour ma seule dégustation, et de suffisamment de raison pour demander aux dames la permission de quitter la table en même temps qu'elles — ce qui se fait habituellement quand on est un invité étranger bien éduqué —, pendant la période de ma résidence à Limmeridge House.
Le salon, dans lequel nous nous étions retirés pour terminer la soirée, se trouvait au rez-de-chaussée et avait la même forme et les mêmes dimensions que la salle du petit déjeuner. De grandes portes-fenêtres à l'extrémité de la pièce s'ouvraient sur une terrasse merveilleusement ornée sur toute sa longueur d'une profusion de fleurs. Le crépuscule doux et voilé commençait à ombrer les feuilles et les fleurs dans les mêmes teintes sobres que celles du salon lorsque nous y entrâmes, et par les portes-fenêtres ouvertes, la douce odeur crépusculaire des fleurs parfuma l'atmosphère. La bonne Mme Vesey (toujours la première à s'asseoir) prit possession d'un fauteuil dans un coin, et s'assoupit confortablement. À ma requête Mlle Fairlie prit place au piano. Comme je la suivais pour m'asseoir près de l'instrument, je vis Mlle Halcombe se retirer dans un renfoncement d'une des fenêtres latérales, afin, aux derniers rayons tamisés de la lumière du soir, de poursuivre ses recherches dans les lettres de sa mère.
Comme cette tranquille scène familiale du salon me revient en mémoire comme si elle datait d'hier au moment où j'écris ces mots. De l'endroit où j'étais assis, je pouvais voir la silhouette gracieuse de Mlle Halcombe, à moitié dans une lumière douce, à moitié dans l'ombre mystérieuse, se pencher intensément vers les lettres sur ses genoux; tandis que, plus près de moi, le profil de la blonde pianiste se dessinait avec délicatesse sur le mur intérieur qui s'assombrissait peu à peu. Dehors, sur la terrasse, les fleurs en grappes, les longues herbes et les lianes ondulaient si doucement dans l'air léger du soir, que leur bruissement ne nous parvenait jamais. Le ciel était sans nuage, et le mystère naissant de la lune commençait déjà à vibrer dans la région orientale du ciel. Une impression de paix et de solitude ouatait toute pensée et tout sentiment dans un ravissement surnaturel. L'air calme et embaumé, qui nous enveloppait à chaque instant dans la lumière qui baissait de plus en plus, semblait planer sur nous avec toujours plus de douceur, lorsque la tendre musique céleste de Mozart s'éleva du piano. Je n'oublierai jamais ni les images ni les sons qui, ce soir-là, s'offrirent à moi.
Nous étions assis en silence aux places que nous avions choisies — Mme Vesey sommeillant toujours, Mlle Fairlie jouant toujours et Mlle Halcombe lisant toujours — jusqu'à ce que la lumière nous manquât. Pendant ce temps, la lune avait fait le tour de la terrasse et ses doux et mystérieux rayons inclinés pénétraient à l'autre extrémité de la pièce. Le changement de l'obscurité au clair-obscur était si beau que d'un commun accord, nous décidâmes de bannir les lampes, lorsque le domestique les apporta à l'intérieur, et nous gardâmes la grande pièce sans éclairage, sans autre lueur que celle des deux bougies sur le piano.
Pendant une demi-heure encore, la musique continua. Ensuite, observer la beauté du clair de lune tenta mademoiselle Fairlie, elle se dirigea sur la terrasse, et je la suivis. Quand les bougies du piano eurent été allumées, Mlle Halcombe avait changé de place pour continuer à leur lumière, son examen des lettres. Nous l'avons laissée, sur une chaise basse, d'un côté de l'instrument, tellement absorbée par ses lectures qu'elle ne sembla pas remarquer notre sortie.
Nous étions dehors, ensemble, sur la terrasse, juste devant les portes-fenêtres, depuis à peine cinq minutes, je pense, et mademoiselle Fairlie venait juste, sur mon conseil, de nouer son foulard blanc sur sa tête pour se protéger de l'air de la nuit — quand j'entendis la voix de Mlle Halcombe — basse, pressée, et différente de sa tonalité naturelle — prononcer mon nom.
—Monsieur Hartright, dit-elle, viendrez-vous ici une minute ? Je veux vous parler.
Je rentrai immédiatement dans la pièce. Le piano se trouvait à peu près au milieu du salon, contre le mur intérieur. Mlle Halcombe était assise du côté de l'instrument le plus éloigné de la terrasse, les lettres éparses sur ses genoux et, choisie parmi celles-ci, elle en avait une à la main qu'elle tenait près de la bougie. Du côté le plus rapproché de la terrasse, il y avait une ottomane basse sur laquelle je pris place. Dans cette position, je n'étais pas loin des portes-fenêtres, et, par les ouvertures, je voyais clairement Mlle Fairlie, passant et repassant lentement d'un bout à l'autre de la terrasse, dans le clair de lune.
– Je voudrais que vous écoutiez pendant que je lis la conclusion de cette lettre, dit mademoiselle Halcombe. Dites-moi si vous trouvez qu'il en ressort quelque éclaircissement au sujet de votre étrange aventure sur la route de Londres. La lettre est adressée par ma mère à son second mari, M. Fairlie, et la date remonte à douze ou treize ans. À cette époque M. et Mme Fairlie ainsi que ma demi-sœur Laura, vivaient depuis plusieurs années dans cette maison et j'étais loin d'eux pour parfaire mon éducation dans une école à Paris.
Elle semblait grave et s'exprimait avec le plus grand sérieux mais aussi, pensai-je, avec un léger trouble. Au moment où elle leva la lettre vers la bougie avant de commencer à la lire, mademoiselle Fairlie passa devant nous sur la terrasse, regarda un instant à l'intérieur et, voyant que nous étions occupés, s'éloigna lentement.
Mademoiselle Halcombe commença à lire comme suit : – Tu dois être fatigué, mon cher Philip, d'entendre sans cesse parler de mes écoles et de mes élèves. Blâmez-en, je vous prie, la monotonie de la vie à Limmeridge et non moi-même. Cette fois, cependant, j'ai quelque chose de vraiment intéressant à vous dire au sujet d'une nouvelle élève.
Vous connaissez la vieille Mme Kempe au magasin du village. Et bien, après des années de maladie, le docteur a fini par désespérer d'elle et elle s'éteint jour après jour. La seule parente qui lui reste, une sœur, est arrivée la semaine dernière pour prendre soin d'elle. Quoi qu'il en soit, la sœur vient du Hampshire - son nom est Mme Catherick. Il y a quatre jours Mme Catherick est venue ici pour me voir et a amené son seul enfant avec elle, une adorable petite fille d'un an à peu près plus âgée que notre chère Laura...

Alors que la dernière phrase franchissait les lèvres de la lectrice, Mlle Fairlie passa une nouvelle fois sur la terrasse devant nous. Elle fredonnait doucement pour elle-même l'une des mélodies qu'elle avait jouées plus tôt dans la soirée. Mlle Halcombe attendit qu'elle soit de nouveau hors de vue, puis elle continua la lecture : — « Mme Catherick est une femme d'un certain âge, convenable, bien élevée, respectable ; et paraissant avoir été relativement, seulement relativement, jolie. Il y a cependant quelque chose dans son comportement et dans son allure que je n'arrive pas à cerner. Elle est d'une discrétion absolue à son propre sujet et elle a sur le visage une expression — je ne peux pas la décrire — qui me laisse penser qu'elle a quelque chose en tête. C'est tout à fait ce que vous nommeriez un mystère ambulant. Sa mission à Limmeridge House, cependant, était assez simple. Quand elle a quitté le Hampshire pour soigner sa sœur, Mme Kempe, à cause de sa dernière maladie, n'ayant personne là-bas pour prendre soin de sa petite fille, elle avait été obligée de l'emmener avec elle. Mme Kempe peut mourir dans une semaine, ou peut résister pendant des mois. Le projet de Mme Catherick est de me demander de permettre à sa fille, Anne, d'avoir la possibilité de fréquenter mon école, à condition qu'elle en soit retirée pour rentrer chez elle, avec sa mère, après la mort de Mme Kempe. J'ai consenti immédiatement, et quand Laura et moi sommes sorties pour notre promenade, nous avons pris la petite fille (qui a juste onze ans) à l'école le jour même. »

Encore une fois, la silhouette de mademoiselle Fairlie, brillante et douce dans sa robe de mousseline vaporeuse - son visage gracieusement encadré par les plis blancs du mouchoir qu'elle avait noué sous son menton - passa devant nous dans le clair de lune. Une fois encore, mademoiselle Halcombe attendit qu'elle fût hors de vue pour continuer, « J'ai été prise d'un intérêt très vif, Philip, pour ma nouvelle élève, ceci pour une raison dont je préfère garder le secret jusqu'à la fin de cette lettre pour vous en faire la surprise. Sa mère m'ayant aussi peu entretenue de la petite fille que d'elle-même, j'en fus réduite à découvrir (ce que je fis dès le premier examen auquel nous l'avons soumise) que l'intelligence de ce pauvre petit être n'était pas aussi développée qu'elle devrait l'être à son âge. Voyant ceci, je la fis monter à la maison le jour suivant et, en privé, m'arrangeai pour que le docteur vienne la voir, l'interroge et me dise ce qu'il en pensait. À son avis, elle allait s'en remettre. En revanche, il dit qu'une éducation attentive à l'école était de première importance en ce moment car sa lenteur inhabituelle à l'acquisition des savoirs conduisait à une ténacité peu commune à les conserver, dès lors qu'elle les avait intégrés. Maintenant, mon amour, tu ne dois pas imaginer, à ta façon expéditive, que je me suis attachée à une idiote. La pauvre petite Anne Catherine est douce, affectueuse, reconnaissante et dit les choses les plus extraordinaires, les plus charmantes (comme tu pourras en juger dans un instant), de la manière la plus spontanée, surprenante, naïve. Bien qu'elle soit vêtue très convenablement, ses vêtements dénotent un manque total de goût en matière de coloris et de modèles. Alors hier, j'ai fait en sorte que quelques-unes des vieilles robes et chapeaux blancs de notre chère Laura soient arrangés pour Anne Catherick, lui expliquant que les petites filles au teint clair comme le sien étaient plus soignées et élégantes en blanc que dans n'importe quelle autre couleur. Pendant une minute, elle sembla hésiter et être déconcertée, puis elle rougit et parut comprendre. Sa petite main saisit la mienne soudainement. Elle y posa un baiser, Philip, et dit (avec un tel sérieux !) « Tant que je vivrai, je porterai toujours du blanc. Cela me permettra de me souvenir de vous, madame, et lorsque je m'en irai et que je ne vous verrai plus, de penser que je vous suis toujours agréable.» Ceci n'est qu'un exemple des choses étranges qu'elle dit si joliment. Pauvre petite ! Elle aura toute une collection de robes blanches, réalisées avec de grands ourlets qui pourront être lâchés quand elle grandira...»

Miss Halcombe s'arrêta et me regarda par-dessus le piano.
— La femme désespérée que vous avez rencontrée sur la grand-route avait-elle l'air jeune ? demanda-t-elle. Suffisamment jeune pour avoir entre vingt-deux ou vingt-trois ans ?
— Oui, Mlle Halcombe, dans ces eaux-là.
— Et elle était étrangement entièrement vêtue de blanc, de la tête aux pieds ?
— Entièrement vêtue de blanc.
Tandis que la réponse franchissait mes lèvres, mademoiselle Fairlie passait devant nous sur la terrasse pour la troisième fois. Plutôt que de poursuivre sa promenade, elle s'arrêta, nous tournant le dos, et, s'appuyant contre la balustrade de la terrasse, regarda dans le jardin en contrebas. Mes yeux s'attachèrent à la blancheur de sa robe de mousseline et de sa coiffe au clair de lune et une sensation, à laquelle je ne saurais trouver de nom – sensation qui fit s'accélérer mon pouls et battre mon cœur – commença à m'envahir.
— Tout en blanc ? répéta miss Halcombe. Les phrases les plus importantes de la lettre, sont à la fin M. Hartright, je vais vous les lire immédiatement. Mais je ne peux m'empêcher de m'attarder sur la coïncidence de l'habit blanc de la femme que vous avez rencontrée et les robes blanches qui ont suscité cette étrange réponse de la part de la petite écolière de ma mère. Peut-être le docteur a-t-il eu tort lorsqu'il a découvert les défaillances intellectuelles de l'enfant, de prédire qu'elle devrait « s'en sortir ». Elle ne s'en est peut-être jamais sortie, et l'idée initiale de s'habiller en blanc en signe de reconnaissance, profond sentiment pour la petite fille, est, peut être, resté un profond sentiment pour la femme.
Je répondis quelques mots... je puis difficilement me rappeler lesquels. Toute mon attention était concentrée sur le blanc chatoiement de la robe de mousseline de Mlle Fairlie.
— Écoutez les dernières lignes de la lettre, dit Mlle Halcombe. Je gage qu'elles vont vous surprendre.
Tandis qu'elle élevait la lettre vers la lueur de la chandelle, Mlle Fairlie se détourna de la balustrade, jeta un regard hésitant de gauche à droite sur la terrasse, fit un pas vers les portes-fenêtres puis, nous faisant face, elle s'arrêta.
Pendant ce temps, Mlle Halcombe me lisait les dernières phrases auxquelles elle avait fait allusion... « Et maintenant, mon amour, voyant que je suis au bout de mon papier, que je vous dise la vraie raison, la surprenante raison, de mon attirance envers la petite Anne Catherick . Mon cher Philippe, bien qu'elle ne soit absolument pas aussi jolie, elle est cependant par un de ces caprices extraordinaires de ressemblance accidentelle que l'on rencontre parfois, le sosie, avec ses cheveux, son teint, la couleur de ses yeux et la forme de son visage...»

Je bondis de l'ottomane avant que Mlle Halcombe ne prononçât les derniers mots. Un frisson, semblable à celui qui m'avait traversé lorsque sur la grand-route déserte une main s'était posée sur mon épaule, me glaça à nouveau.
Mlle Fairlie se tenait là, une silhouette blanche, seule sous la lune et dans son attitude, son port de tête, son teint, la forme de son visage, elle était l'image vivante, à cette distance et dans ces circonstances, de la femme en blanc ! Le doute qui me titillait depuis des heures et des heures s'était mué, en un éclair, en conviction. Ce « quelque chose » qui manquait était ma prise de conscience de la ressemblance inquiétante entre la fugitive de l'asile d'aliénés et mon élève de Limmeridge House.
— Vous la voyez. dit Mlle Halcombe. Elle laissa retomber la lettre devenue inutile, et son regard brilla lorsqu'il croisa le mien. — Vous la voyez maintenant, comme ma mère l'a vue il y a onze ans !
— Je la vois... plus à contrecœur que je ne saurais dire. Associer, même seulement pour une ressemblance fortuite, cette femme délaissée, sans amis, perdue, à Mlle Fairlie, semble jeter une ombre sur l'avenir de la brillante créature qui nous regarde en ce moment. Permettez-moi de me débarrasser de cette impression le plus rapidement possible. Faites-la entrer et quitter ce pâle clair de lune... je vous en prie appelez-la !
— M. Hartright, vous me déconcertez. Quelle que soit la nature des femmes, je pensais les hommes du dix-neuvième siècle étrangers à la superstition.
— Je vous en prie appelez-la !
— Chut, chut ! Elle arrive de son propre gré. Ne dites rien en sa présence. Que la découverte de cette ressemblance reste secrète entre vous et moi. Rentrez, Laura, rentrez, et réveillez Mme Vesey avec le piano. M. Hartright réclame plus de musique, et il la veut, cette fois, d'un genre plus léger et le plus gai.
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Chapter VIII.
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When I entered the room, I found Miss Halcombe and an elderly lady seated at the luncheon-table.
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Mrs. Vesey looked the personification of human composure and female amiability.
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A calm enjoyment of a calm existence beamed in drowsy smiles on her plump, placid face.
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unit 7
Some of us rush through life, and some of us saunter through life.
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Mrs. Vesey sat through life.
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A cutlet?
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Mrs. Vesey crossed her dimpled hands on the edge of the table, smiled placidly, and said, "Yes, dear.
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"What is that opposite Mr. Hartright?
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Boiled chicken, is it not?
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I thought you liked boiled chicken better than cutlet, Mrs. Vesey?
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"Well, but which will you have, to-day?
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Shall Mr. Hartright give you some chicken?
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or shall I give you some cutlet?
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"Mercy on me!
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it's a question for your taste, my good lady, not for mine.
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Suppose you have a little of both?
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Surely a mild, a compliant, an unutterably tranquil and harmless old lady!
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But enough, perhaps, for the present, of Mrs. Vesey.
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All this time, there were no signs of Miss Fairlie.
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We finished our luncheon; and still she never appeared.
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"I understand you, Mr. Hartright," she said; "you are wondering what has become of your other pupil.
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If you will put yourself under my charge, I think I can undertake to find her somewhere in the garden.
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As we crossed the lawn, Miss Halcombe looked at me significantly, and shook her head.
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I have been all the morning looking over my mother's letters, and I have made no discoveries yet.
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However, don't despair, Mr. Hartright.
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unit 43
This is a matter of curiosity; and you have got a woman for your ally.
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unit 44
Under such conditions success is certain, sooner or later.
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The letters are not exhausted.
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Here, then, was one of my anticipations of the morning still unfulfilled.
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"And how did you get on with Mr.
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Fairlie?"
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inquired Miss Halcombe, as we left the lawn and turned into a shrubbery.
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"Was he particularly nervous this morning?
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unit 53
Never mind considering about your answer, Mr. Hartright.
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The mere fact of your being obliged to consider is enough for me.
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The one room of the summer-house, as we ascended the steps of the door, was occupied by a young lady.
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This was Miss Fairlie.
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How can I describe her?
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How can I separate her from my own sensations, and from all that has happened in the later time?
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unit 73
Does my poor portrait of her, my fond, patient labour of long and happy days, show me these things?
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Let her voice speak the music that you once loved best, attuned as sweetly to your ear as to mine.
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Something wanting, something wanting—and where it was, and what it was, I could not say.
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"Surely you will acknowledge that your model pupil is found at last?
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Miss Halcombe cut the knot of the little embarrassment forthwith, in her resolute, downright way.
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"I hope Mr. Hartright will pay me no compliments," said Miss Fairlie, as we all left the summer-house.
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"May I venture to inquire why you express that hope?"
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I asked.
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"Because I shall believe all that you say to me," she answered simply.
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I only knew it intuitively then.
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I know it by experience now.
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Yes!
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We go to Nature for comfort in trouble, and sympathy in joy, only in books.
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As children, we none of us possess it.
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No uninstructed man or woman possesses it.
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The grandest mountain prospect that the eye can range over is appointed to annihilation.
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The smallest human interest that the pure heart can feel is appointed to immortality.
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I felt ill at ease and dissatisfied with myself, I hardly knew why.
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When the dinner was over we returned together to the drawing-room.
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At my request Miss Fairlie placed herself at the piano.
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How vividly that peaceful home-picture of the drawing-room comes back to me while I write!
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It was an evening of sights and sounds never to forget.
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We all sat silent in the places we had chosen—Mrs.
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For half an hour more the music still went on.
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"Mr. Hartright," she said, "will you come here for a minute?
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I want to speak to you.
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I entered the room again immediately.
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unit 171
The piano stood about half-way down along the inner wall.
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unit 173
On the side nearest to the terrace there stood a low ottoman, on which I took my place.
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"I want you to listen while I read the concluding passages in this letter," said Miss Halcombe.
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unit 176
"Tell me if you think they throw any light upon your strange adventure on the road to London.
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She looked and spoke earnestly, and, as I thought, a little uneasily as well.
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Lay the blame, pray, on the dull uniformity of life at Limmeridge, and not on me.
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unit 183
Besides, this time I have something really interesting to tell you about a new scholar.
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"'You know old Mrs. Kempe at the village shop.
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unit 185
Well, after years of ailing, the doctor has at last given her up, and she is dying slowly day by day.
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unit 186
Her only living relation, a sister, arrived last week to take care of her.
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unit 187
This sister comes all the way from Hampshire—her name is Mrs. Catherick.
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unit 189
As the last sentence fell from the reader's lips, Miss Fairlie passed us on the terrace once more.
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unit 190
unit 191
unit 193
There is something in her manner and in her appearance, however, which I can't make out.
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unit 195
She is altogether what you would call a walking mystery.
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Her errand at Limmeridge House, however, was simple enough.
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His opinion is that she will grow out of it.
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Although she is dressed very neatly, her clothes show a sad want of taste in colour and pattern.
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unit 210
She hesitated and seemed puzzled for a minute, then flushed up, and appeared to understand.
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Her little hand clasped mine suddenly.
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She kissed it, Philip, and said (oh, so earnestly!
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), "I will always wear white as long as I live.
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This is only one specimen of the quaint things she says so prettily.
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Poor little soul!
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Miss Halcombe paused, and looked at me across the piano.
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"Did the forlorn woman whom you met in the high-road seem young?"
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she asked.
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unit 221
"Young enough to be two- or three-and-twenty?
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unit 222
"Yes, Miss Halcombe, as young as that.
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unit 223
"And she was strangely dressed, from head to foot, all in white?
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unit 224
"All in white.
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unit 225
While the answer was passing my lips Miss Fairlie glided into view on the terrace for the third time.
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unit 228
"All in white?"
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unit 229
Miss Halcombe repeated.
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unit 234
I said a few words in answer—I hardly know what.
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unit 235
All my attention was concentrated on the white gleam of Miss Fairlie's muslin dress.
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unit 236
"Listen to the last sentences of the letter," said Miss Halcombe.
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unit 237
"I think they will surprise you.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 241
I started up from the ottoman before Miss Halcombe could pronounce the next words.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 244
The doubt which had troubled my mind for hours and hours past flashed into conviction in an instant.
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unit 246
"You see it!"
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 247
said Miss Halcombe.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 248
She dropped the useless letter, and her eyes flashed as they met mine.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 249
"You see it now, as my mother saw it eleven years since!
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 250
"I see it—more unwillingly than I can say.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 252
Let me lose the impression again as soon as possible.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 253
Call her in, out of the dreary moonlight—pray call her in!
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 254
"Mr. Hartright, you surprise me.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 255
Whatever women may be, I thought that men, in the nineteenth century, were above superstition.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 256
"Pray call her in!
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 257
"Hush, hush!
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 258
She is coming of her own accord.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 259
Say nothing in her presence.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
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Let this discovery of the likeness be kept a secret between you and me.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago
unit 261
Come in, Laura, come in, and wake Mrs. Vesey with the piano.
1 Translations, 2 Upvotes, Last Activity 6 years, 11 months ago

Pour plus d'informations:
http://www.gutenberg.org/files/583/583-h/583-h.htm

The Woman in White by Wilkie Collins

CONTENTS
First Epoch

THE STORY BEGUN BY WALTER HARTRIGHT

THE STORY CONTINUED BY VINCENT GILMORE

THE STORY CONTINUED BY MARIAN HALCOMBE

Second Epoch

THE STORY CONTINUED BY MARIAN HALCOMBE.

THE STORY CONTINUED BY FREDERICK FAIRLIE, ESQ.

THE STORY CONTINUED BY ELIZA MICHELSON

THE STORY CONTINUED IN SEVERAL NARRATIVES
1. THE NARRATIVE OF HESTER PINHORN

2. THE NARRATIVE OF THE DOCTOR

3. THE NARRATIVE OF JANE GOULD

4. THE NARRATIVE OF THE TOMBSTONE

5. THE NARRATIVE OF WALTER HARTRIGHT

Third Epoch

THE STORY CONTINUED BY WALTER HARTRIGHT

THE STORY CONTINUED BY MRS. CATHERICK

THE STORY CONTINUED BY WALTER HARTRIGHT

THE STORY CONTINUED BY ISIDOR, OTTAVIO, BALDASSARE FOSCO

THE STORY CONCLUDED BY WALTER HARTRIGHT

by francevw 6 years, 11 months ago

Chapter VIII.
When I entered the room, I found Miss Halcombe and an elderly lady seated at the luncheon-table.
The elderly lady, when I was presented to her, proved to be Miss Fairlie's former governess, Mrs. Vesey, who had been briefly described to me by my lively companion at the breakfast-table, as possessed of "all the cardinal virtues, and counting for nothing." I can do little more than offer my humble testimony to the truthfulness of Miss Halcombe's sketch of the old lady's character. Mrs. Vesey looked the personification of human composure and female amiability. A calm enjoyment of a calm existence beamed in drowsy smiles on her plump, placid face. Some of us rush through life, and some of us saunter through life. Mrs. Vesey sat through life. Sat in the house, early and late; sat in the garden; sat in unexpected window-seats in passages; sat (on a camp-stool) when her friends tried to take her out walking; sat before she looked at anything, before she talked of anything, before she answered Yes, or No, to the commonest question—always with the same serene smile on her lips, the same vacantly-attentive turn of the head, the same snugly-comfortable position of her hands and arms, under every possible change of domestic circumstances. A mild, a compliant, an unutterably tranquil and harmless old lady, who never by any chance suggested the idea that she had been actually alive since the hour of her birth. Nature has so much to do in this world, and is engaged in generating such a vast variety of co-existent productions, that she must surely be now and then too flurried and confused to distinguish between the different processes that she is carrying on at the same time. Starting from this point of view, it will always remain my private persuasion that Nature was absorbed in making cabbages when Mrs. Vesey was born, and that the good lady suffered the consequences of a vegetable preoccupation in the mind of the Mother of us all.
"Now, Mrs. Vesey," said Miss Halcombe, looking brighter, sharper, and readier than ever, by contrast with the undemonstrative old lady at her side, "what will you have? A cutlet?
Mrs. Vesey crossed her dimpled hands on the edge of the table, smiled placidly, and said, "Yes, dear.
"What is that opposite Mr. Hartright? Boiled chicken, is it not? I thought you liked boiled chicken better than cutlet, Mrs. Vesey?
Mrs. Vesey took her dimpled hands off the edge of the table and crossed them on her lap instead; nodded contemplatively at the boiled chicken, and said, "Yes, dear.
"Well, but which will you have, to-day? Shall Mr. Hartright give you some chicken? or shall I give you some cutlet?
Mrs. Vesey put one of her dimpled hands back again on the edge of the table; hesitated drowsily, and said, "Which you please, dear.
"Mercy on me! it's a question for your taste, my good lady, not for mine. Suppose you have a little of both? and suppose you begin with the chicken, because Mr. Hartright looks devoured by anxiety to carve for you.
Mrs. Vesey put the other dimpled hand back on the edge of the table; brightened dimly one moment; went out again the next; bowed obediently, and said, "If you please, sir.
Surely a mild, a compliant, an unutterably tranquil and harmless old lady! But enough, perhaps, for the present, of Mrs. Vesey.

All this time, there were no signs of Miss Fairlie. We finished our luncheon; and still she never appeared. Miss Halcombe, whose quick eye nothing escaped, noticed the looks that I cast, from time to time, in the direction of the door.
"I understand you, Mr. Hartright," she said; "you are wondering what has become of your other pupil. She has been downstairs, and has got over her headache; but has not sufficiently recovered her appetite to join us at lunch. If you will put yourself under my charge, I think I can undertake to find her somewhere in the garden.
She took up a parasol lying on a chair near her, and led the way out, by a long window at the bottom of the room, which opened on to the lawn. It is almost unnecessary to say that we left Mrs. Vesey still seated at the table, with her dimpled hands still crossed on the edge of it; apparently settled in that position for the rest of the afternoon.
As we crossed the lawn, Miss Halcombe looked at me significantly, and shook her head.
"That mysterious adventure of yours," she said, "still remains involved in its own appropriate midnight darkness. I have been all the morning looking over my mother's letters, and I have made no discoveries yet. However, don't despair, Mr. Hartright. This is a matter of curiosity; and you have got a woman for your ally. Under such conditions success is certain, sooner or later. The letters are not exhausted. I have three packets still left, and you may confidently rely on my spending the whole evening over them.
Here, then, was one of my anticipations of the morning still unfulfilled. I began to wonder, next, whether my introduction to Miss Fairlie would disappoint the expectations that I had been forming of her since breakfast-time.
"And how did you get on with Mr. Fairlie?" inquired Miss Halcombe, as we left the lawn and turned into a shrubbery. "Was he particularly nervous this morning? Never mind considering about your answer, Mr. Hartright. The mere fact of your being obliged to consider is enough for me. I see in your face that he was particularly nervous; and, as I am amiably unwilling to throw you into the same condition, I ask no more.
We turned off into a winding path while she was speaking, and approached a pretty summer-house, built of wood, in the form of a miniature Swiss chalet. The one room of the summer-house, as we ascended the steps of the door, was occupied by a young lady. She was standing near a rustic table, looking out at the inland view of moor and hill presented by a gap in the trees, and absently turning over the leaves of a little sketch-book that lay at her side. This was Miss Fairlie.
How can I describe her? How can I separate her from my own sensations, and from all that has happened in the later time? How can I see her again as she looked when my eyes first rested on her—as she should look, now, to the eyes that are about to see her in these pages?
The water-colour drawing that I made of Laura Fairlie, at an after period, in the place and attitude in which I first saw her, lies on my desk while I write. I look at it, and there dawns upon me brightly, from the dark greenish-brown background of the summer-house, a light, youthful figure, clothed in a simple muslin dress, the pattern of it formed by broad alternate stripes of delicate blue and white. A scarf of the same material sits crisply and closely round her shoulders, and a little straw hat of the natural colour, plainly and sparingly trimmed with ribbon to match the gown, covers her head, and throws its soft pearly shadow over the upper part of her face. Her hair is of so faint and pale a brown—not flaxen, and yet almost as light; not golden, and yet almost as glossy—that it nearly melts, here and there, into the shadow of the hat. It is plainly parted and drawn back over her ears, and the line of it ripples naturally as it crosses her forehead. The eyebrows are rather darker than the hair; and the eyes are of that soft, limpid, turquoise blue, so often sung by the poets, so seldom seen in real life. Lovely eyes in colour, lovely eyes in form—large and tender and quietly thoughtful—but beautiful above all things in the clear truthfulness of look that dwells in their inmost depths, and shines through all their changes of expression with the light of a purer and a better world. The charm—most gently and yet most distinctly expressed—which they shed over the whole face, so covers and transforms its little natural human blemishes elsewhere, that it is difficult to estimate the relative merits and defects of the other features. It is hard to see that the lower part of the face is too delicately refined away towards the chin to be in full and fair proportion with the upper part; that the nose, in escaping the aquiline bend (always hard and cruel in a woman, no matter how abstractedly perfect it may be), has erred a little in the other extreme, and has missed the ideal straightness of line; and that the sweet, sensitive lips are subject to a slight nervous contraction, when she smiles, which draws them upward a little at one corner, towards the cheek. It might be possible to note these blemishes in another woman's face but it is not easy to dwell on them in hers, so subtly are they connected with all that is individual and characteristic in her expression, and so closely does the expression depend for its full play and life, in every other feature, on the moving impulse of the eyes.
Does my poor portrait of her, my fond, patient labour of long and happy days, show me these things? Ah, how few of them are in the dim mechanical drawing, and how many in the mind with which I regard it! A fair, delicate girl, in a pretty light dress, trifling with the leaves of a sketch-book, while she looks up from it with truthful, innocent blue eyes—that is all the drawing can say; all, perhaps, that even the deeper reach of thought and pen can say in their language, either. The woman who first gives life, light, and form to our shadowy conceptions of beauty, fills a void in our spiritual nature that has remained unknown to us till she appeared. Sympathies that lie too deep for words, too deep almost for thoughts, are touched, at such times, by other charms than those which the senses feel and which the resources of expression can realise. The mystery which underlies the beauty of women is never raised above the reach of all expression until it has claimed kindred with the deeper mystery in our own souls. Then, and then only, has it passed beyond the narrow region on which light falls, in this world, from the pencil and the pen.
Think of her as you thought of the first woman who quickened the pulses within you that the rest of her sex had no art to stir. Let the kind, candid blue eyes meet yours, as they met mine, with the one matchless look which we both remember so well. Let her voice speak the music that you once loved best, attuned as sweetly to your ear as to mine. Let her footstep, as she comes and goes, in these pages, be like that other footstep to whose airy fall your own heart once beat time. Take her as the visionary nursling of your own fancy; and she will grow upon you, all the more clearly, as the living woman who dwells in mine.
Among the sensations that crowded on me, when my eyes first looked upon her—familiar sensations which we all know, which spring to life in most of our hearts, die again in so many, and renew their bright existence in so few—there was one that troubled and perplexed me: one that seemed strangely inconsistent and unaccountably out of place in Miss Fairlie's presence.
Mingling with the vivid impression produced by the charm of her fair face and head, her sweet expression, and her winning simplicity of manner, was another impression, which, in a shadowy way, suggested to me the idea of something wanting. At one time it seemed like something wanting in her: at another, like something wanting in myself, which hindered me from understanding her as I ought. The impression was always strongest in the most contradictory manner, when she looked at me; or, in other words, when I was most conscious of the harmony and charm of her face, and yet, at the same time, most troubled by the sense of an incompleteness which it was impossible to discover. Something wanting, something wanting—and where it was, and what it was, I could not say.
The effect of this curious caprice of fancy (as I thought it then) was not of a nature to set me at my ease, during a first interview with Miss Fairlie. The few kind words of welcome which she spoke found me hardly self-possessed enough to thank her in the customary phrases of reply. Observing my hesitation, and no doubt attributing it, naturally enough, to some momentary shyness on my part, Miss Halcombe took the business of talking, as easily and readily as usual, into her own hands.
"Look there, Mr. Hartright," she said, pointing to the sketch-book on the table, and to the little delicate wandering hand that was still trifling with it. "Surely you will acknowledge that your model pupil is found at last? The moment she hears that you are in the house, she seizes her inestimable sketch-book, looks universal Nature straight in the face, and longs to begin!
Miss Fairlie laughed with a ready good-humour, which broke out as brightly as if it had been part of the sunshine above us, over her lovely face.
"I must not take credit to myself where no credit is due," she said, her clear, truthful blue eyes looking alternately at Miss Halcombe and at me. "Fond as I am of drawing, I am so conscious of my own ignorance that I am more afraid than anxious to begin. Now I know you are here, Mr. Hartright, I find myself looking over my sketches, as I used to look over my lessons when I was a little girl, and when I was sadly afraid that I should turn out not fit to be heard.
She made the confession very prettily and simply, and, with quaint, childish earnestness, drew the sketch-book away close to her own side of the table. Miss Halcombe cut the knot of the little embarrassment forthwith, in her resolute, downright way.
"Good, bad, or indifferent," she said, "the pupil's sketches must pass through the fiery ordeal of the master's judgment—and there's an end of it. Suppose we take them with us in the carriage, Laura, and let Mr. Hartright see them, for the first time, under circumstances of perpetual jolting and interruption? If we can only confuse him all through the drive, between Nature as it is, when he looks up at the view, and Nature as it is not when he looks down again at our sketch-books, we shall drive him into the last desperate refuge of paying us compliments, and shall slip through his professional fingers with our pet feathers of vanity all unruffled.
"I hope Mr. Hartright will pay me no compliments," said Miss Fairlie, as we all left the summer-house.
"May I venture to inquire why you express that hope?" I asked.
"Because I shall believe all that you say to me," she answered simply.
In those few words she unconsciously gave me the key to her whole character: to that generous trust in others which, in her nature, grew innocently out of the sense of her own truth. I only knew it intuitively then. I know it by experience now.
We merely waited to rouse good Mrs. Vesey from the place which she still occupied at the deserted luncheon-table, before we entered the open carriage for our promised drive. The old lady and Miss Halcombe occupied the back seat, and Miss Fairlie and I sat together in front, with the sketch-book open between us, fairly exhibited at last to my professional eyes. All serious criticism on the drawings, even if I had been disposed to volunteer it, was rendered impossible by Miss Halcombe's lively resolution to see nothing but the ridiculous side of the Fine Arts, as practised by herself, her sister, and ladies in general. I can remember the conversation that passed far more easily than the sketches that I mechanically looked over. That part of the talk, especially, in which Miss Fairlie took any share, is still as vividly impressed on my memory as if I had heard it only a few hours ago.
Yes! let me acknowledge that on this first day I let the charm of her presence lure me from the recollection of myself and my position. The most trifling of the questions that she put to me, on the subject of using her pencil and mixing her colours; the slightest alterations of expression in the lovely eyes that looked into mine with such an earnest desire to learn all that I could teach, and to discover all that I could show, attracted more of my attention than the finest view we passed through, or the grandest changes of light and shade, as they flowed into each other over the waving moorland and the level beach. At any time, and under any circumstances of human interest, is it not strange to see how little real hold the objects of the natural world amid which we live can gain on our hearts and minds? We go to Nature for comfort in trouble, and sympathy in joy, only in books. Admiration of those beauties of the inanimate world, which modern poetry so largely and so eloquently describes, is not, even in the best of us, one of the original instincts of our nature. As children, we none of us possess it. No uninstructed man or woman possesses it. Those whose lives are most exclusively passed amid the ever-changing wonders of sea and land are also those who are most universally insensible to every aspect of Nature not directly associated with the human interest of their calling. Our capacity of appreciating the beauties of the earth we live on is, in truth, one of the civilised accomplishments which we all learn as an Art; and, more, that very capacity is rarely practised by any of us except when our minds are most indolent and most unoccupied. How much share have the attractions of Nature ever had in the pleasurable or painful interests and emotions of ourselves or our friends? What space do they ever occupy in the thousand little narratives of personal experience which pass every day by word of mouth from one of us to the other? All that our minds can compass, all that our hearts can learn, can be accomplished with equal certainty, equal profit, and equal satisfaction to ourselves, in the poorest as in the richest prospect that the face of the earth can show. There is surely a reason for this want of inborn sympathy between the creature and the creation around it, a reason which may perhaps be found in the widely-differing destinies of man and his earthly sphere. The grandest mountain prospect that the eye can range over is appointed to annihilation. The smallest human interest that the pure heart can feel is appointed to immortality.
We had been out nearly three hours, when the carriage again passed through the gates of Limmeridge House.
On our way back I had let the ladies settle for themselves the first point of view which they were to sketch, under my instructions, on the afternoon of the next day. When they withdrew to dress for dinner, and when I was alone again in my little sitting-room, my spirits seemed to leave me on a sudden. I felt ill at ease and dissatisfied with myself, I hardly knew why. Perhaps I was now conscious for the first time of having enjoyed our drive too much in the character of a guest, and too little in the character of a drawing-master. Perhaps that strange sense of something wanting, either in Miss Fairlie or in myself, which had perplexed me when I was first introduced to her, haunted me still. Anyhow, it was a relief to my spirits when the dinner-hour called me out of my solitude, and took me back to the society of the ladies of the house.
I was struck, on entering the drawing-room, by the curious contrast, rather in material than in colour, of the dresses which they now wore. While Mrs. Vesey and Miss Halcombe were richly clad (each in the manner most becoming to her age), the first in silver-grey, and the second in that delicate primrose-yellow colour which matches so well with a dark complexion and black hair, Miss Fairlie was unpretendingly and almost poorly dressed in plain white muslin. It was spotlessly pure: it was beautifully put on; but still it was the sort of dress which the wife or daughter of a poor man might have worn, and it made her, so far as externals went, look less affluent in circumstances than her own governess. At a later period, when I learnt to know more of Miss Fairlie's character, I discovered that this curious contrast, on the wrong side, was due to her natural delicacy of feeling and natural intensity of aversion to the slightest personal display of her own wealth. Neither Mrs. Vesey nor Miss Halcombe could ever induce her to let the advantage in dress desert the two ladies who were poor, to lean to the side of the one lady who was rich.
When the dinner was over we returned together to the drawing-room. Although Mr. Fairlie (emulating the magnificent condescension of the monarch who had picked up Titian's brush for him) had instructed his butler to consult my wishes in relation to the wine that I might prefer after dinner, I was resolute enough to resist the temptation of sitting in solitary grandeur among bottles of my own choosing, and sensible enough to ask the ladies' permission to leave the table with them habitually, on the civilised foreign plan, during the period of my residence at Limmeridge House.
The drawing-room, to which we had now withdrawn for the rest of the evening, was on the ground-floor, and was of the same shape and size as the breakfast-room. Large glass doors at the lower end opened on to a terrace, beautifully ornamented along its whole length with a profusion of flowers. The soft, hazy twilight was just shading leaf and blossom alike into harmony with its own sober hues as we entered the room, and the sweet evening scent of the flowers met us with its fragrant welcome through the open glass doors. Good Mrs. Vesey (always the first of the party to sit down) took possession of an arm-chair in a corner, and dozed off comfortably to sleep. At my request Miss Fairlie placed herself at the piano. As I followed her to a seat near the instrument, I saw Miss Halcombe retire into a recess of one of the side windows, to proceed with the search through her mother's letters by the last quiet rays of the evening light.
How vividly that peaceful home-picture of the drawing-room comes back to me while I write! From the place where I sat I could see Miss Halcombe's graceful figure, half of it in soft light, half in mysterious shadow, bending intently over the letters in her lap; while, nearer to me, the fair profile of the player at the piano was just delicately defined against the faintly-deepening background of the inner wall of the room. Outside, on the terrace, the clustering flowers and long grasses and creepers waved so gently in the light evening air, that the sound of their rustling never reached us. The sky was without a cloud, and the dawning mystery of moonlight began to tremble already in the region of the eastern heaven. The sense of peace and seclusion soothed all thought and feeling into a rapt, unearthly repose; and the balmy quiet, that deepened ever with the deepening light, seemed to hover over us with a gentler influence still, when there stole upon it from the piano the heavenly tenderness of the music of Mozart. It was an evening of sights and sounds never to forget.
We all sat silent in the places we had chosen—Mrs. Vesey still sleeping, Miss Fairlie still playing, Miss Halcombe still reading—till the light failed us. By this time the moon had stolen round to the terrace, and soft, mysterious rays of light were slanting already across the lower end of the room. The change from the twilight obscurity was so beautiful that we banished the lamps, by common consent, when the servant brought them in, and kept the large room unlighted, except by the glimmer of the two candles at the piano.
For half an hour more the music still went on. After that the beauty of the moonlight view on the terrace tempted Miss Fairlie out to look at it, and I followed her. When the candles at the piano had been lighted Miss Halcombe had changed her place, so as to continue her examination of the letters by their assistance. We left her, on a low chair, at one side of the instrument, so absorbed over her reading that she did not seem to notice when we moved.
We had been out on the terrace together, just in front of the glass doors, hardly so long as five minutes, I should think; and Miss Fairlie was, by my advice, just tying her white handkerchief over her head as a precaution against the night air—when I heard Miss Halcombe's voice—low, eager, and altered from its natural lively tone—pronounce my name.
"Mr. Hartright," she said, "will you come here for a minute? I want to speak to you.
I entered the room again immediately. The piano stood about half-way down along the inner wall. On the side of the instrument farthest from the terrace Miss Halcombe was sitting with the letters scattered on her lap, and with one in her hand selected from them, and held close to the candle. On the side nearest to the terrace there stood a low ottoman, on which I took my place. In this position I was not far from the glass doors, and I could see Miss Fairlie plainly, as she passed and repassed the opening on to the terrace, walking slowly from end to end of it in the full radiance of the moon.
"I want you to listen while I read the concluding passages in this letter," said Miss Halcombe. "Tell me if you think they throw any light upon your strange adventure on the road to London. The letter is addressed by my mother to her second husband, Mr. Fairlie, and the date refers to a period of between eleven and twelve years since. At that time Mr. and Mrs. Fairlie, and my half-sister Laura, had been living for years in this house; and I was away from them completing my education at a school in Paris.
She looked and spoke earnestly, and, as I thought, a little uneasily as well. At the moment when she raised the letter to the candle before beginning to read it, Miss Fairlie passed us on the terrace, looked in for a moment, and seeing that we were engaged, slowly walked on.
Miss Halcombe began to read as follows:

"'You will be tired, my dear Philip, of hearing perpetually about my schools and my scholars. Lay the blame, pray, on the dull uniformity of life at Limmeridge, and not on me. Besides, this time I have something really interesting to tell you about a new scholar.
"'You know old Mrs. Kempe at the village shop. Well, after years of ailing, the doctor has at last given her up, and she is dying slowly day by day. Her only living relation, a sister, arrived last week to take care of her. This sister comes all the way from Hampshire—her name is Mrs. Catherick. Four days ago Mrs. Catherick came here to see me, and brought her only child with her, a sweet little girl about a year older than our darling Laura——'".

As the last sentence fell from the reader's lips, Miss Fairlie passed us on the terrace once more. She was softly singing to herself one of the melodies which she had been playing earlier in the evening. Miss Halcombe waited till she had passed out of sight again, and then went on with the letter—

"'Mrs. Catherick is a decent, well-behaved, respectable woman; middle-aged, and with the remains of having been moderately, only moderately, nice-looking. There is something in her manner and in her appearance, however, which I can't make out. She is reserved about herself to the point of downright secrecy, and there is a look in her face—I can't describe it—which suggests to me that she has something on her mind. She is altogether what you would call a walking mystery. Her errand at Limmeridge House, however, was simple enough. When she left Hampshire to nurse her sister, Mrs. Kempe, through her last illness, she had been obliged to bring her daughter with her, through having no one at home to take care of the little girl. Mrs. Kempe may die in a week's time, or may linger on for months; and Mrs. Catherick's object was to ask me to let her daughter, Anne, have the benefit of attending my school, subject to the condition of her being removed from it to go home again with her mother, after Mrs. Kempe's death. I consented at once, and when Laura and I went out for our walk, we took the little girl (who is just eleven years old) to the school that very day'".

Once more Miss Fairlie's figure, bright and soft in its snowy muslin dress—her face prettily framed by the white folds of the handkerchief which she had tied under her chin—passed by us in the moonlight. Once more Miss Halcombe waited till she was out of sight, and then went on,

"'I have taken a violent fancy, Philip, to my new scholar, for a reason which I mean to keep till the last for the sake of surprising you. Her mother having told me as little about the child as she told me of herself, I was left to discover (which I did on the first day when we tried her at lessons) that the poor little thing's intellect is not developed as it ought to be at her age. Seeing this I had her up to the house the next day, and privately arranged with the doctor to come and watch her and question her, and tell me what he thought. His opinion is that she will grow out of it. But he says her careful bringing-up at school is a matter of great importance just now, because her unusual slowness in acquiring ideas implies an unusual tenacity in keeping them, when they are once received into her mind. Now, my love, you must not imagine, in your off-hand way, that I have been attaching myself to an idiot. This poor little Anne Catherick is a sweet, affectionate, grateful girl, and says the quaintest, prettiest things (as you shall judge by an instance), in the most oddly sudden, surprised, half-frightened way. Although she is dressed very neatly, her clothes show a sad want of taste in colour and pattern. So I arranged, yesterday, that some of our darling Laura's old white frocks and white hats should be altered for Anne Catherick, explaining to her that little girls of her complexion looked neater and better all in white than in anything else. She hesitated and seemed puzzled for a minute, then flushed up, and appeared to understand. Her little hand clasped mine suddenly. She kissed it, Philip, and said (oh, so earnestly!), "I will always wear white as long as I live. It will help me to remember you, ma'am, and to think that I am pleasing you still, when I go away and see you no more." This is only one specimen of the quaint things she says so prettily. Poor little soul! She shall have a stock of white frocks, made with good deep tucks, to let out for her as she grows——'".

Miss Halcombe paused, and looked at me across the piano.
"Did the forlorn woman whom you met in the high-road seem young?" she asked. "Young enough to be two- or three-and-twenty?
"Yes, Miss Halcombe, as young as that.
"And she was strangely dressed, from head to foot, all in white?
"All in white.
While the answer was passing my lips Miss Fairlie glided into view on the terrace for the third time. Instead of proceeding on her walk, she stopped, with her back turned towards us, and, leaning on the balustrade of the terrace, looked down into the garden beyond. My eyes fixed upon the white gleam of her muslin gown and head-dress in the moonlight, and a sensation, for which I can find no name—a sensation that quickened my pulse, and raised a fluttering at my heart—began to steal over me.
"All in white?" Miss Halcombe repeated. "The most important sentences in the letter, Mr. Hartright, are those at the end, which I will read to you immediately. But I can't help dwelling a little upon the coincidence of the white costume of the woman you met, and the white frocks which produced that strange answer from my mother's little scholar. The doctor may have been wrong when he discovered the child's defects of intellect, and predicted that she would 'grow out of them.' She may never have grown out of them, and the old grateful fancy about dressing in white, which was a serious feeling to the girl, may be a serious feeling to the woman still.
I said a few words in answer—I hardly know what. All my attention was concentrated on the white gleam of Miss Fairlie's muslin dress.
"Listen to the last sentences of the letter," said Miss Halcombe. "I think they will surprise you.
As she raised the letter to the light of the candle, Miss Fairlie turned from the balustrade, looked doubtfully up and down the terrace, advanced a step towards the glass doors, and then stopped, facing us.
Meanwhile Miss Halcombe read me the last sentences to which she had referred—

"'And now, my love, seeing that I am at the end of my paper, now for the real reason, the surprising reason, for my fondness for little Anne Catherick. My dear Philip, although she is not half so pretty, she is, nevertheless, by one of those extraordinary caprices of accidental resemblance which one sometimes sees, the living likeness, in her hair, her complexion, the colour of her eyes, and the shape of her face——'".

I started up from the ottoman before Miss Halcombe could pronounce the next words. A thrill of the same feeling which ran through me when the touch was laid upon my shoulder on the lonely high-road chilled me again.
There stood Miss Fairlie, a white figure, alone in the moonlight; in her attitude, in the turn of her head, in her complexion, in the shape of her face, the living image, at that distance and under those circumstances, of the woman in white! The doubt which had troubled my mind for hours and hours past flashed into conviction in an instant. That "something wanting" was my own recognition of the ominous likeness between the fugitive from the asylum and my pupil at Limmeridge House.
"You see it!" said Miss Halcombe. She dropped the useless letter, and her eyes flashed as they met mine. "You see it now, as my mother saw it eleven years since!
"I see it—more unwillingly than I can say. To associate that forlorn, friendless, lost woman, even by an accidental likeness only, with Miss Fairlie, seems like casting a shadow on the future of the bright creature who stands looking at us now. Let me lose the impression again as soon as possible. Call her in, out of the dreary moonlight—pray call her in!
"Mr. Hartright, you surprise me. Whatever women may be, I thought that men, in the nineteenth century, were above superstition.
"Pray call her in!
"Hush, hush! She is coming of her own accord. Say nothing in her presence. Let this discovery of the likeness be kept a secret between you and me. Come in, Laura, come in, and wake Mrs. Vesey with the piano. Mr. Hartright is petitioning for some more music, and he wants it, this time, of the lightest and liveliest kind.