•La scène présente une salle de passage, avec peu de meubles : une petite table, quelques chaises. •L'angle à gauche (de l'acteur) est dissimulé par un rideau. •Sorties latérales, à droite et à gauche. •Au fond, la porte principale, vitrée, ouverte, donne sur une pièce obscure, à travers laquelle on aperçoit une porte à battants qui ouvre sur un salon magnifiquement illuminé. •On entrevoit dans ce salon, à travers les vitres de la porte à battants, une table somptueusement dressée.
•Il fait nuit. •La chambre, obscure. •Quelqu'un ronfle derrière le rideau.
•Peu après le lever de rideau, Ferdinando entre côté jardin, une lampe à la main. •Il est en bras de chemise, mais n'a qu'à enfiler sa veste pour être prêt à servir à table. •Il est suivi de Micucciu Bonavino, d'aspect rustique, dont le col du pardessus rugueux est remonté jusqu'aux oreilles, de grosses bottes aux genoux, un petit sac crasseux dans une main, une vieille valise dans l'autre et l'étui d'un instrument de musique, qu'il ne peut presque plus porter, à cause du froid et de la fatigue. •À peine la pièce s'éclaire-t-elle que cesse le ronflement derrière le rideau d'où Dorina demande: Dorina: Qui est-ce ?
•Ferdinando (posant la lampe sur la petite table) : Heu ! •Dorina, alors ! •Tu vois bien qu'il y a là monsieur Bonvicino.
•Micuccio (secouant la tête pour faire tomber la gouttelette qui lui pend au bout du nez, corrige) : Bonavino, à vrai dire.
•Ferdinando : Bonavino, Bonavino.
•Dorina (de derrière le rideau, dans un bâillement) : Et qui est-ce?
•Ferdinando : Un parent de Madame. •(a Micuccio) : Que serait Madame pour vous, s'il vous plaît ? •une cousine peut-être ?
•Micuccio (embarrassé, hésitant) : Voilà, pas vraiment : il n'y a pas de lien de parenté . Je suis Micuccio Bonavino; elle sait.
•Dorina (intriguée, bien qu'encore à demi endormie, sortant de derrière le rideau) : Un parent de Madame ?
•Ferdinando (fâché): Mais quoi ! •Non. •(a Micuccio) : Du même patelin ? •Pourquoi m'avez-vous demandé si la "tante" Marta était là, alors ? •(à Dorina) : Tu comprends ? •J'ai pensé un parent, un neveu. •Je ne peux vous recevoir, mon brave.
•Micuccio : Vous ne pouvez me recevoir ? •Même si je viens tout exprès du village !
•Ferdinando : Exprès, pourquoi ?
•Micuccio : Pour la rencontrer !
•Ferdinando: Mais on ne rend pas visite à quelqu'un à cette heure-ci. •Elle n'est pas là !
•Micuccio: Si c'est maintenant que le train arrive, qu'y puis-je ? •Pouvais-je dire au train va plus vite ?
•(Il joint les mains et s'exclame en souriant, comme pour les amener à montrer une certaine indulgence) : C'est un train ! •Il arrive quand il doit arriver. •Je voyage depuis deux jours... Dorina (le regardant des pieds à la tête) : Et ça se voit, eh !
•Micuccio : Ah oui ? •beaucoup ? •Comment suis-je ?
•Dorina: Moche, mon cher. •Ne vous offensez pas.
•Ferdinando : Je ne peux pas vous accueillir. •Revenez demain matin et vous la trouverez. •À présent Madame est au théâtre.
•Micuccio : Mais comment ça revenir ! •Où diable voulez-vous que j'aille maintenant, un étranger, la nuit ? •Si elle n'est pas là, je l'attends. •Ça alors ! •Ne puis-je l'attendre ici ?
•Ferdinando : Je vous dis que, sans autorisation... Micuccio : Mais quelle autorisation ! •Vous ne me connaissez pas... Ferdinando : Précisément parce que je ne vous connais pas. •Je ne veux absolument pas me faire passer un savon à cause de vous !
•Micuccio (avec un sourire suffisant lui fait, du doigt, signe que non) : Ne vous inquiétez pas.
•Dorina (a Ferdinando) : Mais bien sûr que si, elle aura tout à fait la tête à s'occuper de lui, ce soir, Madame ! •(a Micuccio) : Vous voyez, mon cher ? •(Elle lui montre le salon illuminé au fond) : Il y aura une grande fête !
•Micuccio : Ah oui ? •Quelle fête ?
•Dorina : La soirée... (elle bâille) d'hommage.
•Ferdinando : Et nous terminerons, si Dieu le veut, à l'aube !
•Micuccio : Bien, tant mieux ! •Je suis sûr que dès que Teresina me verra... Ferdinando (à Dorina) : Tu comprends ? •Il l'appelle comme ça lui, Teresina, certainement. •Il m'a demandé si "Teresina, la chanteuse" vivait ici.
•Micuccio : Et qu'est-elle ? •Elle n'est pas chanteuse ? •Si on l'appelle comme ça... Vous, vous voulez me faire la leçon ?
•Dorina : Mais vous la connaissez donc plutôt bien ?
•Micuccio : Bien ? •Avons grandi ensemble, depuis tout petits, moi et elle !
•Ferdinando : Que faisons-nous ?
•Dorina: Et laisse-le attendre!
•Micuccio (vexé) : Mais bien sûr que j'attends... Qu'est-ce qu'il veut dire? •Je ne suis pas du tout venu pour... Ferdinando : Asseyez-vous donc là. •Je m'en lave les mains. •Je dois mettre la table. •(Il se dirige vers le salon du fond).
•Micuccio : Elle est bien bonne celle-là ! •Comme si j'étais... Peut-être parce qu'il me voit comme ça, à cause de toute la fumée et du vent sur la voie ferrée. •Si vous le disiez à Teresina, quand elle reviendra du théâtre... (il est saisi d'un doute et regarde autour de lui) : Pardon, cette maison, à qui est-elle?
•Dorina (l'observant et bien décidée à s'amuser) : À nous, tant que nous y sommes.
•Micuccio : Et alors ! •(jetant à nouveau un regard vers le salon) : Elle est grande cette maison ?
•Dorina : comme ci comme ça.
•Micuccio : Là c'est un salon.
•Dorina : Pour les réceptions. •Cette nuit on y dîne.
•Micuccio : Ah ! •Et quelle tablée ! •Quel éclairage !
•Dorina : C'est beau, hein ?
•Micuccio (il se frotte les mains, tout content) : C'est donc vrai !
•Dorina : Quoi donc ?
•Micuccio : Heu... ça se voit... elles sont à l'aise... Dorina : Mais vous savez qui est Sina Marnis ?
•Micuccio : Sina ? •Ah d'accord ! •Maintenant elle s'appelle comme ça. •Tante Marta me l'a écrit. •Teresina… bien sûr... Teresina : Sina... Dorina : Mais attendez... maintenant que j'y pense... vous...( Elle appelle Ferdinando du salon) : Psst ! •Viens Ferdinando... Tu sais qui c'est ? •Celui à qui elle écrit toujours, elle, la mère... Micuccio : Elle sait à peine écrire, la pauvre... Dorina : Oui, oui, Bonavino. •Mais... Domenico! •Vous vous appelez Domenico ?
•Micuccio : Domenico ou Micuccio, c'est la même chose. •Nous disons Micuccio.
•Dorina: Et vous avez été malade, n'est-ce pas ? •dernièrement... Micuccio : Terriblement, oui. •À en mourir. •Mort ! •Les cierges déjà allumés.
•Dorina : Si bien que Madame Marta vous a envoyé un mandat postal ? •Eh, je me souviens... Nous sommes allées ensemble à la Poste.
•Micuccio : Un mandat postal, c'est ça. •Et je suis venu pour cela aussi. •Je l'ai là, l'argent.
•Dorina : Vous le lui rapportez ?
•Micuccio (se troublant) : L'argent, il n'en est pas question ! •L'argent il ne faut même pas en parler ! •Mais, je veux dire, il leur faudra encore longtemps pour rentrer ?
•Dorina (regardant l'horloge) : Eh, il leur faudra encore... Ce soir après, pensez donc !
•Ferdinand (en repassant, du salon à la porte latérale gauche, avec de la vaisselle et criant) : Bien ! •Bravo ! •Encore !, •encore !, •encore !
•Micuccio ( en souriant ) : Grande voix, hein ?
•Ferdinand (redémarrant) : Hein oui... la voix aussi... Micuccio (se frotte les mains de nouveau) : Je peux m'en vanter! •Mon œuvre !
•Dorina : La voix ?
•Micuccio : C'est moi qui l'ai découverte !
•Dorina : Ah oui ? •(à Ferdinando) : Tu entends, Ferdinando ? •C'est lui qui a découvert sa voix.
•Micuccio : Je suis musicien, moi.
•Ferdinand : Ah!, •musicien ? •Bravo ! •Et de quoi jouez-vous ? •La trompette ?
•Micuccio (fait signe que non, sérieusement; puis il dit) : Non. •Quelle trompette ! •Du piccolo. •Je fais partie de la fanfare, moi. •La fanfare municipale de mon village.
•Dorina: Qui s'appelle... attendez : je m'en souviens... Micuccio : Palma Montechiaro, comment voulez-vous qu'il s'appelle ?
•Dorina : Ah oui, Palma - oui.
•Ferdinando : Et donc la voix, c'est vous qui l'avez découverte ?
•Dorina : Allez, allez, dites-nous comment vous avez fait, jeune homme ! •Reste écouter, Ferdinando.
•Micuccio (haussant les épaules) : Comment j'ai fait ! •Elle chantait... Dorina : Et vous tout de suite, en tant que musicien... hein?
•Micuccio : Non ! •tout de suite, non ; au contraire... Ferdinando : Il vous a fallu du temps ?
•Micuccio : Elle chantait tout le temps... par dépit aussi... Dorina : Ah oui ?
•Ferdinando : Pourquoi, par dépit ?
•Micuccio : Pour ne pas penser à plein de choses... Ferdinando : Quelles choses?
•Micuccio : Des chagrins, des contrariétés, pauvre petite ; eh oui, alors ! •Elle avait perdu son père. •Moi, oui, je les aidais, elle et sa mère, tante Marta. •Cependant ma mère ne voulait pas... et... en définitive... Dorina : Donc, vous l'aimez ?
•Micuccio: Moi ? •Teresina ? •Vous me faites rire ! •Ma mère souhaitait que je la laisse car elle, la pauvre, ne possédait rien, orpheline de père... tandis que moi, vaille que vaille, le petit emploi je l'avais, à la fanfare... Ferdinando : Mais... rien rien, alors, fiancés ?
•Micuccio : Mes parents ne voulaient pas, alors ! •Et exprès, Teresina chantait par dépit... Dorina : Ah! •tiens, tiens... Et vous alors ?
•Micuccio : Le ciel ! •Je peux vraiment le dire : une inspiration du ciel ! •Personne n'y avait jamais fait attention ; pas même moi. •Tout à coup... un matin... Ferdinando : Quand on parle de chance !
•Micuccio: Je ne peux pas l'oublier ! •C'était un matin d'avril. •Elle chantait à la fenêtre, sous les toits... Elle vivait dans les combles, à ce moment-là !
•Ferdinando : Tu comprends ?
•Dorina : Tais-toi donc !
•Micuccio : Quel mal y a-t-il ? •On met tout dans le même sac... Dorina : Mais on le sait ! •Et alors ? •Elle chantait ?
•Micuccio : Je l'avais entendu cent mille fois, chanté par elle, ce petit air de notre province... Dorina : Petit air ?
•Micuccio : Oui, un air de musique ! •Je n'y avais jamais prêté attention. •Mais ce matin-là... Un ange, voilà, il me sembla qu'un ange chantait ! •Tranquillement, sans rien dire, sans prévenir ni elle ni sa mère, dans la soirée j'emmenai le chef de la fanfare, qui est mon ami... Euh, un bon ami celui-là : Saro Malaviti... si bon, le pauvre... - Il l'écoute... - il est bon, lui, un bon chef d'orchestre... qui est connu de tous là-bas à Palma... - il dit «Mais voici une voix divine!» •Imaginez quelle joie ! •Je pris en location un piano, et pour le faire arriver là-haut, dans la mansarde... suffit ! •J'achetai des partitions, et tout de suite le maître commença à lui donner des cours... mais comme ça... en se contentant de quelques petit cadeaux que je pouvais lui donner de temps à autre.. Qu'étais-je moi ? •Ce que je suis maintenant : un pauvre homme... Le piano était cher, les partitions étaient coûteuses... et puis Teresina devait être bien nourrie... Ferdinando : Eh, on le sait !
•Dorina : Pour avoir la force de chanter ... Micuccio : De la viande chaque jour ! •Je peux m'en vanter !
•Ferdinando : Parbleu !
•Dorina : Et ainsi ?
•Micuccio : Elle commence à apprendre. •Et on a vu depuis lors... Elle était là-haut, dans le ciel peut-on dire... et on l'entendait dans tout le village, la grande voix... Les gens... comme ça, en bas, dans la rue, à l'écouter... Elle s'enflammait... elle s'enflammait vraiment... Et quand elle avait fini de chanter, elle m’attrapait par les bras... comme ça (il attrape Ferdinando) et elle me secouait... elle semblait folle... Parce qu'elle, elle le savait déjà ; elle voyait ce qu'elle deviendrait... D'ailleurs le maître nous le disait. •Et elle ne savait pas comment me prouver sa gratitude. •Tanta Marta au contraire, la pauvre... Dorina : Elle ne voulait pas ?
•Micuccio: Non che non volesse; non ci credeva, ecco.Ne aveva viste tante, povera vecchia, in vita sua, che non avrebbe voluto neppure che a Teresina passasse per il capo di sollevarsi dallo stato, a cui essa da tanto tempo s'era rassegnata. •Aveva paura, ecco. •E poi sapeva quel che costava a me... e che i miei parenti... Ma io la ruppi con tutti, con mio padre, con mia madre, quando venne a Palma un certo maestro di fuori... che teneva concerti... uno... adesso non ricordo più come si chiama, ma nominato assai... basta! •Quando questo maestro sentì Teresina e disse che sarebbe stato un peccato, un vero peccato non farle proseguire gli studii in una città, in un gran Conservatorio... io presi fuoco: la ruppi con tutti; vendetti il podere che m'aveva lasciato, morendo, un mio zio sacerdote, e mandai Teresina a Napoli, al Conservatorio.
•Ferdinando: Voi?
•Micuccio: Io, io.
•Dorina (a Ferdinando): A sue spese, capisci?
•Micuccio: Quattr'anni la mantenni agli studii. •Quattro. •- Non l'ho più riveduta, da allora.
•Dorina: Mai?
•Micuccio: Mai. •Perché... perché poi si mise a cantare nei teatri, capite? •di qua, di là... Preso il volo, da Napoli a Roma, da Roma a Milano ... poi in Ispagna... poi in Russia... poi qua di nuovo... Ferdinando: Furori!
•Micuccio: Eh, lo so! •Ce li ho tutti lì, nella valigia, i giornali ... E qui poi ci ho anche le lettere... (cava dalla tasca in petto della giacca un mazzetto di lettere) sue e della madre... Ecco qua: queste sono parole sue, quando mi mandò il denaro, che stavo per morire: «Caro Micuccio, non ho tempo di scriverti. •Ti confermo quanto ti dice la mamma. •Curati, rimettiti presto e voglimi bene, Teresina».
•Ferdinando: E... vi mandò assai?
•Dorina: Mille lire, no?
•Micuccio: Mille, giù.
•Ferdinando: E il vostro podere, scusate, quello che vendeste, quanto valeva?
•Micuccio: Ma che poteva valere? •Poco... Un pezzettino di terra... Ferdinando (ammiccando a Dorina): Ah... Micuccio: Ma l'ho qua, io, il danaro. •Non voglio niente, io. •Quel poco che ho fatto, l'ho fatto per lei. •Eravamo rimasti d'accordo d'aspettare due, tre anni, perché lei si facesse strada... Zia Marta me l'ha sempre ripetuto nelle sue lettere. •Dico la verità, ecco: questo danaro non me l'aspettavo. •Ma se Teresina me l'ha mandato, è segno che ne ha d'avanzo, perché la strada se l'è fatta... Ferdinando: Eh, altro! •E che strada, caro voi!
•Micuccio: E dunque è tempo - Dorina: - di sposare?
•Micuccio: Io sono qua.
•Ferdinando: Siete venuto per sposare Sina Marnis?
•Dorina: Sta' zitto! •Se c'è la promessa! •Non capisci niente. •Sicuro! •Per sposare... Micuccio: Io non dico niente: dico: Sono qua. •Ho piantato tutto e tutti, lì al paese: la famiglia, la banda, ogni cosa. •Ho litigato coi miei parenti per via di queste mille lire che arrivarono senza ch'io lo sapessi, quand'ero più morto che vivo. •Ho dovuto strapparle di mano a mia madre, che se le voleva tenere, Ah, nossignori, denari, niente! •Micuccio Bonavino, denari, niente! •Dovunque, sia, anche in capo al mondo, io, per me, non posso perire. •L'arte, ce l'ho. •Ci ho là l'ottavino, e... Dorina: Ah sì? •Avete portato con voi l'ottavino?
•Micuccio: E come no! •Facciamo una cosa sola, io e lui!
•Ferdinando: Lei canta, e lui suona. •Capisci?
•Micuccio: Non potrei sonare in orchestra, forse?
•Ferdinando: Ma sicuro! •Perché no?
•Dorina: E... sonerete bene, m'immagino!
•Micuccio: Così così... Suono da dieci anni... Ferdinando: Se ci faceste sentire qualche cosa? •(Va a prendere l'astucci dello strumento.)
•Dorina: Sì, sì! •bravo! •bravo! •Fateci sentire qualche cosa!
•Micuccio: Ma no! •Che volete sentire? •a quest'ora?
•Dorina: Qualche cosina, via! •Siate buono!
•Ferdinando: Un pezzettino... Micuccio: Ma no! •Ma che!
•Ferdinando: Non vi fate pregare! •(Apre l'astuccio; ne cava lo strumento) Ecco qua!
•Dorina: Su, via! •Per sentire. •.
•Micuccio: Ma non è possibile... così... io solo... Dorina: Non importa! •Su! •Provatevi!
•Ferdinando: Altrimenti, ohé, suono io!
•Micuccio: Per me, se volete... Vi suono l'arietta che cantava Teresina, in soffitta, quel giorno?
•Ferdinando e Dorina: Sì! •Sì! •Bravo! •quella! •(Micuccio siede e si mette a sonare con grande serietà. •Ferdinando e Dorina fanno sforzi per non ridere. •Sopravvengono ad ascoltare l'altro cameriere in marsina, il cuoco, il guattero, a cui i due primi fan cenni di star serii e zitti, a sentire. •La sonata di Micuccio è interrotta a un tratto da un forte squillo del campanello).
•Ferdinando: Oh! •Ecco la signora!
•Dorina (all'altro cameriere): Su, su; andate voi ad aprire! •(al cuoco e al guattero:) E voi, subito, sbrigatevi! •Ha detto che vuole andare a tavola appena rientra. •(Via l'altro cameriere e il cuoco e il guattero).
•Ferdinando: La mia marsina... Dove l'ho messa?
•Dorina: Di là! •(Indica dietro la tenda, e s'avvia di corsa. •Micuccio si alza, con lo strumento in mano, smarrito. •Ferdinando va a prendere la marsina, se la reca in dosso, di furia; poi, vedendo che Micuccio sta per andare anche lui dietro a Dorina, lo arresta sgarbatamente).
•Ferdinando: Voi rimanete qua! •Devo prima avvertire la signora. •(Ferdinando, via. •Micuccio resta avvilito, confuso, oppresso da un angoscioso presentimento).
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ATTO UNICO DI LUIGI PIRANDELLO
PERSONAGGI:
MICUCCIO BONAVINO, sonatore di banda
MARTA MARNIS, madre di
SINA MARNIS, cantante
FERDINANDO, cameriere
DORINA, cameriera
INVITATI
ALTRI CAMERIERI
Oggi. In una città dell’Italia settentrionale.
La scena rappresenta una camera di passaggio, con scarsa mobilia: un tavolino, alcune sedie. L’angolo a sinistra (dell’attore) è nascosto da una cortina. Usci laterali, a destra e a sinistra. In fondo, l’uscio comune, a vetri, aperto, dà in una stanza al bujo, attraverso la qualesi scorge una bussola che immette in un salone splendidamente illuminato. S’intravede in questo salone, attraverso i vetri della bussola, una sontuosa mensa apparecchiata.
È notte. La camera, al bujo. Qualcuno ronfa dietro la cortina.
Poco dopo levata la tela, Ferdinando entra per l’uscio a destra con un lume in mano. È in maniche di camicia, ma non ha che da indossare la marsina per essere pronto a servire in tavola. Lo segue Micucciu Bonavino, campagnuolo all’aspetto, col bavero del pastrano ruvido rialzato fin sugli orecchi, stivaloni fino al ginocchio, un sudicio sacchetto in una mano,
nell’altra una vecchia valigetta e l’astuccio d’uno strumento musicale, che egli quasi non può più reggere, dal freddo e dalla stanchezza. Appena la camera si rischiara, cessa il ronfo dietro la cortina, donde Dorina domanda:
Dorina: Chi è?
Ferdinando (posando il lume sul tavolino): Ehi! Dorina, sù! Vedi che c'è qui il signor Bonvicino.
Micuccio(scotendo la testa per far saltare dalla punta del naso una gocciolina,orregge): Bonavino, veramente.
Ferdinando: Bonavino, Bonavino.
Dorina (dalla cortina, in uno sbadiglio):Echi è?
Ferdinando: Parente della signora. (a Micuccio): Come sarebbe di lei la signora, scusi? cugina forse?
Micuccio(imbarazzato, esitante): Ecco, veramente no: non c'è parentela Sono... sono Micuccio Bonavino; lei lo sa.
Dorina (incuriosita, sebbene ancor mezzo assonnata, uscendo fuori della cortina):Parente della signora?
Ferdinando (Stizzito): Ma che! No. (a Micuccio): Compaesano? Perché mi avete allora domandato se c'era «zia» Marta? (a Dorina): Capisci? Ho creduto
parente, nipote. - Io non posso ricevervi, caro mio.
Micuccio:Non potete ricevermi? Se vengo apposta dal paese!
Ferdinando: Apposta, perché?
Micuccio: Per trovarla!
Ferdinando: Ma non si viene a trovare a quest'ora. Non c'è!
Micuccio: Se il treno arriva adesso, che posso farci io? Potevo dire al treno cammina più presto?
(Congiunge le mani ed esclama sorridendo, come per persuadere a una certa indulgenza): Treno è! Arriva quando deve arrivare. - Sono in viaggio da due giorni...
Dorina (squadrandolo):E vi si vede, oh!
Micuccio: Sì, eh? molto? Come sono?
Dorina: Brutto, caro. Non v'offendete.
Ferdinando: Io non posso ricevervi. Ritornate domattina e la troverete. Adesso la signora è a teatro.
Micuccio: Ma che tornare! Dove volete che vada io adesso, di notte, forestiere? Se non c'è, l'aspetto. Oh bella! Non posso aspettarla qua?
Ferdinando: Vi dico che, senza permesso...
Micuccio: Ma che permesso! Voi non mi conoscete...
Ferdinando: Appunto perché non vi conosco. Non voglio mica prendermi una sgridata per voi!
Micuccio (sorridendo con aria di sufficienza gli fa cenno di no, col dito): State tranquillo.
Dorina (a Ferdinando): Ma sì, avrà proprio testa da badare a lui, questa sera, la signora! (a Micuccio): Vedete, caro? (Gli indica il salone in fondo, illuminato): Ci sarà una gran festa!
Micuccio:Ah sì? Che festa?
Dorina: La serata... (sbadiglia) d'onore.
Ferdinando: E finiremo, se Dio vuole, all'alba!
Micuccio:Va bene, tanto meglio! Sono sicuro che appena Teresina mi vede...
Ferdinando (a Dorina): Capisci? La chiama così lui, Teresina, senz'altro. Mi ha domandato se stava qui «Teresina la cantante».
Micuccio: E che è? Non è cantante? Se si chiama così... Volete insegnarmelo a me, lei?
Dorina: Ma dunque la conoscete proprio bene?
Micuccio: Bene? Cresciuti insieme, da piccoli, io e lei!
Ferdinando: Che facciamo?
Dorina: E lascialo aspettare!
Micuccio (risentito): Ma sicuro che aspetto... Che vuol dire? Mica sono venuto per...
Ferdinando: Sedete pur là. Io me ne lavo le mani. Devo apparecchiare. (S'avvia al salone in fondo).
Micuccio: È bella, questa! Come se io fossi... Forse perché mi vede così, per tutto il fumo e il vento della ferrovia... Se lo dicessi a Teresina, quando ritorna dal teatro... (Ha come un dubbio, e si guarda intorno):
Questa casa, scusate, di chi è?
Dorina(osservandolo e pigliandoselo a godere): Nostra, finché ci stiamo.
Micuccio: E dunque! (allunga di nuovo lo sguardo fino al salone): E' grande la casa?
Dorina: Così Così.
Micuccio: Quello è un salone.
Dorina: Per il ricevimento. Questa notte ci si cena.
Micuccio: Ah! E che tavolata! che luminaria!
Dorina: Bello, eh?
Micuccio (si stropiccia le mani, contentone): Dunque è vero!
Dorina: Che cosa?
Micuccio: Eh... si vede... stanno bene...
Dorina: Ma sapete chi è Sina Marnis?
Micuccio: Sina? Ah già! ora si chiama così. Me l'ha scritto zia Marta. Teresina…sicuro... Teresina: Sina...
Dorina: Ma aspettate... ora che ci penso... voi...( Chiama Ferdinando dal salone): Ps! Vieni, Ferdinando... Sai chi è? Quello a cui scrive sempre, lei, la madre...
Micuccio:Sa scrivere appena, poverina...
Dorina: Sì, Sì, Bonavino. Ma... Domenico! Voi vi chiamate Domenico?
Micuccio: Domenico o Micuccio, è la stessa cosa. Noi diciamo Micuccio.
Dorina: Che siete stato malato, è vero? ultimamente...
Micuccio: Terribile, sì. Per morire. Morto! Con le candele accese.
Dorina: Che la signora Marta vi mandò un vaglia? Eh, mi ricordo... Siamo andate insieme alla Posta.
Micuccio: Un vaglia, sì. E sono anche venuto per questo. L'ho qua, il denaro.
Dorina: Glielo riportate?
Micuccio (si turba): Denari, niente! Denari, non se ne deve neanche parlare! Ma, dico, staranno ancora molto a venire?
Dorina (guarda l'orologio): Eh, ci vorrà ancora... Questa sera poi, figuriamoci!
Ferdinando (ripassando, dal salone all'uscio laterale a sinistra, con stoviglie, gridando): Bene! Bravo! Bis! bis! bis!
Micuccio (sorridendo):Gran voce, eh?
Ferdinando (riavviandosi): Eh sì... anche la voce...
Micuccio (si stropiccia di nuovo le mani): Me ne posso vantare! Opera mia!
Dorina: La voce?
Micuccio: Gliel'ho scoperta io!
Dorina: Ah sì? (a Ferdinando): Senti, Ferdinando? Gliel'ha scoperta lui - la voce.
Micuccio: Sono musicante, io.
Ferdinando: Ah! musicante? Bravo! E che sonate? La tromba?
Micuccio (nega col dito, seriamente; poi dice): No. Che tromba! L'ottavino. Sono della banda, io. La banda comunale del mio paese.
Dorina: Che si chiama... aspettate: me lo ricordo...
Micuccio: Palma Montechiaro, come volete che si chiami?
Dorina: Ah già, Palma - sì.
Ferdinando: E dunque la voce gliel'avete scoperta voi?
Dorina: Su, su, diteci come avete fatto, figliuolo! Sta' a sentire, Ferdinando.
Micuccio (alzando le spalle): Come ho fatto! Cantava...
Dorina: E voi subito, musicante... eh?
Micuccio: No! subito, no; anzi...
Ferdinando: Vi c'è voluto del tempo?
Micuccio: Lei cantava sempre... anche per dispetto...
Dorina: Ah sì?
Ferdinando: Perché, per dispetto?
Micuccio: Per non pensare a tante cose...
Ferdinando: Che cose?
Micuccio: Dispiaceri, contrarietà, poveretta; eh sì, allora! Le era morto il padre. Io, sì, le ajutavo, lei e la madre, zia Marta. Mia madre però non voleva... e... insomma...
Dorina: Le volevate bene, dunque?
Micuccio: Io? a Teresina? Mi fate ridere! Mia madre pretendeva che la abbandonassi perché lei, poverina, non aveva nulla, orfana di padre... mentre io, bene o male, il posticino ce l'avevo, nella banda...
Ferdinando: Ma... niente niente, allora, fidanzati?
Micuccio: Non volevano i miei parenti, allora! E apposta cantava per dispetto Teresina...
Dorina: Ah! guarda, guarda... E allora voi?
Micuccio: Il cielo! Proprio posso dirlo: ispirazione del cielo! Nessuno ci aveva mai badato; neanche io. Tutt'a un tratto... una mattina...
Ferdinando: Quando si dice la fortuna!
Micuccio: Non me lo scordo più! Era una mattina d'aprile. Lei cantava alla finestra, sui tetti... Stava in soffitta, allora!
Ferdinando: Capisci?
Dorina: E zitto!
Micuccio: Che male c'è? Di quest'erba si fa il fascio...
Dorina: Ma si sa! Dunque? Cantava?
Micuccio: Centomila volte l'avevo sentita, cantata da lei, quell'arietta nostra paesana...
Dorina: Arietta?
Micuccio: Sì: una musica! Non ci avevo mai fattocaso. Ma quella mattina... Un angelo, ecco, un angelo mi parve che cantasse! Zitto zitto, senza prevenire né
lei né la madre, verso sera condussi su nella soffitta il maestro della banda, che è mio amico... - Uh, amicone, per questo: Saro Malaviti... tanto buono, poveretto... - La sente... - lui è bravo, un maestro bravo... che lì a Palma lo conoscono tutti... - dice:
«Ma questa è una voce di Dio!». Figuratevi che allegrezza! Presi a nolo un pianoforte, che per arrivare lassù, in soffitta... basta! Comprai le carte da musica, e subito il maestro cominciò a darle lezione... ma così... contentandosi di qualche regaluccio che potevo fargli di tanto in tanto... Che ero io? Quel che sono adesso: un poveraccio... Il pianoforte costava, le carte costavano ... e poi Teresina doveva nutrirsi bene...
Ferdinando: Eh, si sa!
Dorina: Per aver forza di cantare ...
Micuccio: Carne, ogni giorno! Me ne posso vantare!
Ferdinando: Perbacco!
Dorina: E così?
Micuccio: Comincia a imparare. E si vide fin d'allora ... Stava lassù, in cielo si può dire... e si sentiva per tutto il paese, la gran voce ... La gente... così, sotto, nella strada, a sentire... Ardeva... ardeva proprio... E quando finiva di cantare, m'afferrava per le braccia... così (afferra Ferdinando) e mi scrollava... pareva una matta... Perché lei già lo sapeva; vedeva che cosa sarebbe diventata... Il maestro poi ce lo diceva. E lei non sapeva come dimostrarmi la sua gratitudine. Zia Marta, invece, poveretta...
Dorina: Non voleva?
Micuccio: Non che non volesse; non ci credeva, ecco.Ne aveva viste tante, povera vecchia, in vita sua, che non avrebbe voluto neppure che a Teresina passasse per il capo di sollevarsi dallo stato, a cui essa da tanto tempo s'era rassegnata. Aveva paura, ecco. E poi sapeva quel che costava a me... e che i miei parenti... Ma io la ruppi con tutti, con mio padre, con mia madre, quando venne a Palma un certo maestro di fuori... che teneva concerti... uno... adesso non ricordo più come si chiama, ma nominato assai... basta! Quando questo maestro sentì Teresina e disse
che sarebbe stato un peccato, un vero peccato non farle proseguire gli studii in una città, in un gran Conservatorio... io presi fuoco: la ruppi con tutti; vendetti il podere che m'aveva lasciato, morendo, un mio zio sacerdote, e mandai Teresina a Napoli, al
Conservatorio.
Ferdinando: Voi?
Micuccio: Io, io.
Dorina (a Ferdinando): A sue spese, capisci?
Micuccio: Quattr'anni la mantenni agli studii. Quattro. - Non l'ho più riveduta, da allora.
Dorina: Mai?
Micuccio: Mai. Perché... perché poi si mise a cantare nei teatri, capite? di qua, di là... Preso il volo, da Napoli a Roma, da Roma a Milano ... poi in Ispagna... poi in Russia... poi qua di nuovo...
Ferdinando: Furori!
Micuccio: Eh, lo so! Ce li ho tutti lì, nella valigia, i giornali ... E qui poi ci ho anche le lettere... (cava dalla tasca in petto della giacca un mazzetto di lettere) sue e della madre... Ecco qua: queste sono parole sue, quando mi mandò il denaro, che stavo
per morire: «Caro Micuccio, non ho tempo di scriverti. Ti confermo quanto ti dice la mamma. Curati, rimettiti presto e voglimi bene, Teresina».
Ferdinando: E... vi mandò assai?
Dorina: Mille lire, no?
Micuccio: Mille, giù.
Ferdinando: E il vostro podere, scusate, quello che vendeste, quanto valeva?
Micuccio: Ma che poteva valere? Poco... Un pezzettino di terra...
Ferdinando (ammiccando a Dorina): Ah...
Micuccio: Ma l'ho qua, io, il danaro. Non voglio niente, io. Quel poco che ho fatto, l'ho fatto per lei. Eravamo rimasti d'accordo d'aspettare due, tre anni, perché lei si facesse strada... Zia Marta me l'ha sempre ripetuto nelle sue lettere. Dico la verità, ecco: questo danaro non me l'aspettavo. Ma se Teresina me l'ha mandato, è segno che ne ha d'avanzo, perché la strada se l'è fatta...
Ferdinando: Eh, altro! E che strada, caro voi!
Micuccio: E dunque è tempo -
Dorina: - di sposare?
Micuccio: Io sono qua.
Ferdinando: Siete venuto per sposare Sina Marnis?
Dorina: Sta' zitto! Se c'è la promessa! Non capisci niente. Sicuro! Per sposare...
Micuccio: Io non dico niente: dico: Sono qua. Ho piantato tutto e tutti, lì al paese: la famiglia, la banda, ogni cosa. Ho litigato coi miei parenti per via di queste mille lire che arrivarono senza ch'io lo sapessi, quand'ero più morto che vivo. Ho dovuto strapparle di mano a mia madre, che se le voleva tenere, Ah, nossignori, denari, niente! Micuccio Bonavino, denari, niente! Dovunque, sia, anche in capo al mondo, io, per me, non posso perire. L'arte, ce l'ho. Ci ho là l'ottavino, e...
Dorina: Ah sì? Avete portato con voi l'ottavino?
Micuccio: E come no! Facciamo una cosa sola, io e lui!
Ferdinando: Lei canta, e lui suona. Capisci?
Micuccio: Non potrei sonare in orchestra, forse?
Ferdinando: Ma sicuro! Perché no?
Dorina: E... sonerete bene, m'immagino!
Micuccio: Così così... Suono da dieci anni...
Ferdinando: Se ci faceste sentire qualche cosa? (Va a prendere l'astucci dello strumento.)
Dorina: Sì, sì! bravo! bravo! Fateci sentire qualche cosa!
Micuccio: Ma no! Che volete sentire? a quest'ora?
Dorina: Qualche cosina, via! Siate buono!
Ferdinando: Un pezzettino...
Micuccio: Ma no! Ma che!
Ferdinando: Non vi fate pregare! (Apre l'astuccio; ne cava lo strumento) Ecco qua!
Dorina: Su, via! Per sentire. .
Micuccio: Ma non è possibile... così... io solo...
Dorina: Non importa! Su! Provatevi!
Ferdinando: Altrimenti, ohé, suono io!
Micuccio: Per me, se volete... Vi suono l'arietta che cantava Teresina, in soffitta, quel giorno?
Ferdinando e Dorina: Sì! Sì! Bravo! quella! (Micuccio siede e si mette a sonare con grande serietà. Ferdinando e Dorina fanno sforzi per non ridere. Sopravvengono ad ascoltare l'altro cameriere in marsina, il cuoco, il guattero, a cui i due primi fan cenni di star serii e zitti, a sentire. La sonata di Micuccio è interrotta a un tratto da un forte squillo del campanello).
Ferdinando: Oh! Ecco la signora!
Dorina (all'altro cameriere): Su, su; andate voi ad aprire!(al cuoco e al guattero:) E voi, subito, sbrigatevi! Ha detto che vuole andare a tavola appena rientra. (Via l'altro cameriere e il cuoco e il guattero).
Ferdinando: La mia marsina... Dove l'ho messa?
Dorina: Di là! (Indica dietro la tenda, e s'avvia di corsa. Micuccio si alza, con lo strumento in mano, smarrito. Ferdinando va a prendere la marsina, se la reca in dosso, di furia; poi, vedendo che Micuccio sta per andare anche lui dietro a Dorina, lo arresta sgarbatamente).
Ferdinando: Voi rimanete qua! Devo prima avvertire la signora. (Ferdinando, via. Micuccio resta avvilito, confuso, oppresso da un angoscioso presentimento).